Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
solo974 : Amour au diapason
 Publié le 28/03/20  -  15 commentaires  -  1725 caractères  -  322 lectures    Autres textes du même auteur

« Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. »
(La Fontaine, Fables, « Les deux Pigeons »)


Amour au diapason



amoroso

Tous deux s’étaient unis, certains de leur amour,
Qu’ils couvaient tendrement tel un don de la vie.
Si parfois lui pleurait, elle, pleine d’humour,

Se mettait au piano : c’était sa douce envie.
Partager son talent lui plaisait tant et tant,
Que les notes chantaient une joie assouvie.

Ensemble ils vivaient tout, faisant de chaque instant
Une fête joyeuse, un festin d’espérance
Auquel ils nous conviaient dans un faste charmant.

affettuoso

Elle devint souffrante et lui, en pleine errance,
Lui consacra son temps, en grimant son chagrin :
Sa princesse elle était ! Son espoir et sa chance...

Prostré mais recueilli, il cherchait dans la foi
Le moyen d’aimer plus sa tendre dulcinée,
Lui cachant son émoi, son triste désarroi.

Elle semblait partie en pleine canopée
De musiques d’antan devenues déraison
Dans son cœur assombri, dans sa tête exilée.

doloroso

Le piano s’était tu, vide était la maison
Des notes enchantées qui en faisaient l’essence :
Terminer ce calvaire ! Ô ultime oraison !

Nous vous aimions en tout, louant votre existence.
Immense est le chagrin de vous avoir perdus
Mais ce fut votre choix, celui de la stridence.

Vous vous êtes aimés, vous vous étiez élus.
Vous avez loin de nous trouvé un autre asile :
Que la paix vous enlace ô mes chers disparus !

« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. »


______________________________________
Vers emprunté au poème de Baudelaire « Recueillement ».


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour solo974,

Ce couple a tout partagé:
L'amour, les joies, la maladie, la peine et la mort.
J'ignore si c'est un suicide collectif, si le mari s'est donné la mort ou si le chagrin l'a emporté.
Je pencherais pour la première, mais sans conviction.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que cette poésie est belle, touchante et triste,
même si les amoureux se sont finalement envolés ensemble.

J'aime bien cette division en 3 parties.
La première strophe est de bonne facture, les deux autres plus en dessous, mais agréables toutefois.
Le passage du piano, en première et dernière partie est bienvenu , ainsi que le dernier vers en référence à Baudelaire, qui aurait pu servir d'incipit, aussi.

Ils se sont aimés jusqu'à la mort, c'est beau, tout comme l'ensemble de ce poème.

   Provencao   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé cette poésie sur le fond du désir égoïste où l'envie campe des sensations. Sous le néon du désir, le voyage peut être destitué par une imagination débordante, conduisant le desir égoïste vers l'instinctif et l'irraisonnable.


Ma préférence : "Elle semblait partie en pleine canopée
De musiques d’antan devenues déraison
Dans son cœur assombri, dans sa tête exilée."

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Poème original que cette sorte de terza-rima divisée en 3 parties :
L'amour, la maladie et la mort.
Je préfère, perso, la partie première, tant par ses vers ( un festin d'espérance) que par la joie qui en découle.
Après, avec la maladie, il me semble que le texte devient un peu plus
laborieux mais peut-être est-ce voulu pour créer un changement de ton qui sied au sujet.
Belle fin que de terminer sur ce vers de Baudelaire.

   papipoete   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour solo
Je les vois encore mes chers disparus, comme reparus cet instant où ils reviennent sur le devant de la scène.
Leur vie était sérénité et partage d'émotions...
Le mal frappa contre la porte, et d'Elle s'empara ; Lui fit semblant...
Aujourd'hui, votre maison vide est pleine de silence, quand notre coeur monte jusqu'à Vous là-haut, que nous aimions tant !
NB une mini-saga en 3 parties, que des tercets tels " grands haïkus ", content le passage sur Terre de parents aimants et aimés, que ceux qui restent voient revivre dans un court-métrage rimé.
le premier épisode fait rêver au temps que tout couple connut...et qui parfois n'est plus ! Cette partie est celle que je préfère, mais la dernière embrumant nos yeux est fort touchante.
au 4e tercet, j'aime cette ligne " ... en grimant son chagrin "
techniquement, malgré les hiatus autorisés en " néo-classique ", je ne vois pas ce qui s'oppose à cette forme ?

   Anje   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Trois fois trois strophes de trois fois trois rimes : ce poème est parfaitement équilibré même s'il peut, au départ, paraître un peu long. Ce qui n'est pas une bonne impression car il se lit d'un bout à l'autre sans longueur inutile.

L'enchainement des rimes de la terza-rima est rompu à la cinquième strophe. Celà démontre la difficulté à maintenir l'écho que les premier et troisième vers d'un tercet font avec le second du tercet précédent. Pourtant le choix de cette forme ancienne convient très bien à l'histoire d'amour qui nous est racontée. C'est aussi dans cette deuxième partie du poème que l'on sent moins d'agilité dans l'écriture et le dernier tiers ne parvient pas à reprendre la hauteur initiale.

L'ensemble est néanmoins émouvant et le son du piano est au diapason de tout le poème que clôt très habilement un emprunt à Baudelaire.

Bravo !

   oiselle   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La Fontaine en exergue et me voilà happée !
L'univers musical mêlé à l'amour passion allège la douleur du récit, et rythme en douceur les paliers de cette vie commune. Le narrateur semble être un des enfants du couple ?
J'aime la retenue et la pudeur qu'on lit dans ces vers, qui permettent d'échapper à la mièvrerie et au pathos
"Vous vous êtes aimés, vous vous étiez élus.
Vous avez loin de nous trouvé un autre asile :
Que la paix vous enlace ô mes chers disparus !" : ils ne sont plus là mais demeurent ensemble, enlacés, on souhaiterait ça à tous les amoureux !

   hersen   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un triptyque dont chaque élément est titré, ne laissant pas d'illusion. j'aime cette présentation.

Il semble que ce poème soit dédié, ce qui rend sans doute plus touchant encore tout le déroulement.
Maintenant, t'embêter un petit peu, je peux ? :))) Je pense qu'en certains endroits, il aurait été possible de donner toute sa place à la poésie, qui par endroit glisse doucement dans le raconté. Et c'est dommage car cela amoindrit une dimension que j'aurais aimé trouver un peu plus.
Comme je la trouve par exemple dans la strophe "canopée", excellent, mais que je ne trouve pas dans le prosaïque "elle devint souffrante"

Ceci dit, c'est comme un conte moderne de l'éternel sujet : si l'objet de notre amour s'en va, alors mieux vaut le suivre.
Quitte à laisser l'entourage désemparé et attristé.

merci de la lecture, Solo !

   Corto   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème si joliment construit est émouvant.

Ce couple qui s'aime 'à la vie/à la mort' (amoroso) a construit un monde enchanté.

Cruelle, la vie (affettuoso) a réussi à miner ce bel élan, ce bel exemple: "Elle semblait partie en pleine canopée
De musiques d’antan devenues déraison
Dans son cœur assombri, dans sa tête exilée."

Désolation (doloroso) pour ceux qui vous ont connus heureux puis vous ont vu sombrer "Nous vous aimions en tout, louant votre existence. Immense est le chagrin de vous avoir perdus".

Ce résumé de vie, belle comme l'amour, triste comme la mort est très touchant. L'écho en résonne très longtemps après la lecture.

Bravo solo974.

   Cristale   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème conté venu d'une île lointaine mais si proche grâce à Oniris :)
Et ce qui fait tourner la Terre : l'amour. Et ce qui fait du mal : la maladie. Et ce qui tue : la mort.
Comme un film aux couleurs chatoyantes des printemps et des étés où le temps semble durer pour l'éternité, et puis les lumières un peu moins vives et tremblotantes nous emmènent vers les plus sombres images avant d'afficher le mot : fin.

Je laisse l'aspect technique de côté, d'autres l'ont évoqué, l'ensemble me convient en contemporain. La teneur du poème a été prioritaire dans ma lecture.

"Vous vous êtes aimés, vous vous étiez élus.
Vous avez loin de nous trouvé un autre asile :
Que la paix vous enlace ô mes chers disparus !"

« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. »

Bravo et merci Solo pour ce moment privilégié.

Cristale

   Luz   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour solo974,

J’ai beaucoup aimé certains passages comme :
« Que les notes chantaient une joie assouvie. »
« Elle semblait partie en pleine canopée
De musiques d’antan devenues déraison »
"Mais ce fut votre choix, celui de la stridence. »

C’est un beau poème, très équilibré, net, qui raconte une histoire profonde, sur l’amour, la musique, la maladie, la mort.
Bravo !

Luz

   emilia   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une tendre histoire d’amour d’une valse à trois temps de la vie amoureuse, en forme de cantate jouant decrescendo le triptyque musical, « amoroso » dont « les notes chantaient un don de la vie », « une joie assouvie » du temps passé, « affettuoso » adressée à la « souffrante en errance » et « doloroso » quand « la paix enlace les chers disparus « et que « le piano se tait à jamais », en traduisant la douleur nostalgique du deuil des parents ayant vécu la belle maxime de la Fontaine qui leur rend hommage par ses vers : « Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau, tenez-vous lieu de tout »… ; merci à vous pour ce partage…

   Anonyme   
1/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème, écrit en terza rima, est à la fois sobre et émouvant...
Il raconte, avec pudeur, l'histoire d'un couple uni par un amour profond et que la maladie et le désespoir finissent par emporter...

Très beau vers :
"Que la paix vous enlace ô mes chers disparus !"

Et le dernier vers, de Baudelaire, clôt parfaitement ce beau texte d'hommage.

   Robot   
1/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La forme est bien adaptée au récit qui aurait peut être mérité un peu plus d'élan dans sa partie centrale. C'est là qu'il aurait été justifié de ressentir la douleur, pour moi le doloroso se situent dans cette strophe que je trouve trop sereine. Un crescendo à ce moment aurait pu apporter une dimension émotionnelle impliquant le lecteur. La dernière me semble plus un adieu ou un hommage.

Reste que parcourir les vers de ce texte m'en ont fait apprécié la poésie.

   Anonyme   
18/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Solo974,

Un poème très touchant à la musique bien présente, triste et belle.
La composition avec ces différents rythmes de sentiments en lien avec les passages d'une symphonie sous un titre "au diapason" est vraiment bien réalisée, à mes yeux.
L'ensemble sur le ton de la narration est assez sobre pour que le drame en pointillé se dessine avec pudeur.
Le poème est présenté sous une forme assez régulière ajoutant à l'intensité du contenu.

Merci du partage,
Éclaircie

   solo974   
24/5/2020


Oniris Copyright © 2007-2023