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Poésie néo-classique
solo974 : La chevêche
 Publié le 11/08/20  -  11 commentaires  -  756 caractères  -  211 lectures    Autres textes du même auteur

« Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons. »
(Victor Hugo, « Soleil couchant », 1829)


La chevêche



Le hibou contemplait, d’un œil attristé, sombre
D’effroi et de chagrin, un grand champ dévasté.
La mort avait frappé, décimé cet été
Ceux qui, en d’autres temps, riaient, chantaient à l’ombre.

Un chêne les couvait dans la douce pénombre.
Il les comblait de joie, semblait tout épaté
De leur faire oublier leurs maux dans la gaîté.
Ils voulaient vivre encore, innocents, sans encombre...

Le ciel avait craché une lugubre bile
Sous l’œil de la chevêche, effarée et hostile
Face à un tel poison et devant ce massacre.

Si tel est le destin de ceux que nous aimons,
Si tel est Leur Destin, accordons-leur un sacre :
Chantons pour eux un hymne, prions à l’unisson !


 
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   Melorane   
25/7/2020
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour,
Si j'ai bien aimé le thème de ce poème, j'ai été moins convaincue sur la forme.
Je trouve que la première strophe a un rythme plutôt haché, par exemple le quatrième vers contient trois virgules.
De plus dans les deux quatrains, les nombreuses répétions de [é],[è] ne m'ont pas semblé très mélodieuses à l'oreille.
Je tiens tout de même à souligner qu'il y a certains vers intéressants, comme :
"Un chêne les couvait dans la douce pénombre.", ou encore "Le ciel avait craché une lugubre bile".
En E.L.

   Anje   
31/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Néo-classique

La chevêche, titre du poème, ne fait qu'une si brève apparition, au même titre que le hibou, le chêne que je me demande le pourquoi cet intitulé.
Qui sont ces "ceux qui riaient" et que le chêne couvait et comblait de joie ?
Les liens entre les strophes sont flous, je ne comprends pas le sens du récit.
Le choix des rimes sombre, ombre et pénombre, est simple et l'oreille n'est pas surprise.
Pourquoi des majuscules à Leur Destin ? Une signification particulière qui m'échappe ?

La lecture de ce poème me laisse une lie de questions m'empêchant sans doute de mieux apprécier le travail qu'il nécessita.
Anje en EL

   Gemini   
1/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
D'abord, je trouve hardi le choix de rimes en "ombre" pour démarrer un sonnet. Par contre, faire suivre "ombre" et "pénombre" l'est moins. Dans "Le hibou", Hugo emploie "nombre", et dans "La chouette" il fait "ombre / sombre".
Les autres rimes en "é" et "ile" sont bien assorties (nom/adjectif) comme celle en "on(s)" (verbe/nom).

Ensuite, j'ai eu du mal à situer le témoin de la scène entre "Le hibou contemplait" et "sous l'oeil de la chevêche". Le titre laisse suggérer qu’il s’agit de la seconde, mais pour moi ce n’est pas clair, à moins que les deux oiseaux soient confondus.

Le malheur qui s'abat sur ce champ : " Le ciel avait craché une lugubre bile", m’a paru au départ bien vague, avant de m’apercevoir au dernier tercet de la composante religieuse du texte : un châtiment divin. Le plus proche étant le covid, j’ai ensuite mieux relié aux victimes : “ceux que nous aimons", en généralité de proches ou de tous ceux emportés par le virus.
Enfin, c'est ma lecture.

Il existe pour moi un dilemme, car j’ai cru découvrir Dieu dans l’image du "chêne" au second quatrain. Mais j’ai fini par me dire que la chevêche, symbole de la sagesse, méritait mieux le costume. Rendant au hibou (deux oiseaux nocturnes, symboles des heures noires ?) son rôle de témoin.

Il reste une sensation d’appel à la prière, regard d’impuissance vers le ciel, supplique normale à mon sens, quand on a fait humainement tout ce qui était possible.

PS : Je me suis bien représenté la tête "effarée" de l'oiseau avec ses grands yeux ronds d'étonnement.

   Anonyme   
11/8/2020
Bonjour

Tout d'abord, je trouve le thème et le message de ce poème
assez confus : que regarde la chevêche ou le hibou ?
Un champ dévasté par la guerre, une attaque terroriste ?
Le second quatrain semble m'orienter vers la guerre de 14/18, peut-être, lorsque les gens rassemblés par les moissons se reposaient
à l'ombre du grand chêne.

Beaucoup de son "é" dans le premier quatrain qui se heurtent
à la rime : attristé, frappé, décimé.
Je ne comprends pas bien le mot épaté du second quatrain.

Une prière termine ce poème pour faire suite à l'incipit de Hugo.

Un ensemble très difficile à apprécier tant par son thème
que son écriture.

   papipoete   
11/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour solo
Alors que dans cette forêt, les oiseaux vivaient heureux, sous la surveillance d'un hibou impassible, le ciel un jour maudit vint à pleuvoir un poison, qui toute vie ici éteignit... et en fit un champ dévasté
NB un scénario tout-à-fait plausible, entre pluies acides, ou napalm du Vietnam.
je vois bien la " chevêche " que rien ne peut perturber, soudain être effarée, et ne rien pouvoir faire contre un tel désastre !
le tercet final ( sortant du bois anéanti ) vise soudain toute vie, et semble s'écarter du sujet ?
Les deux quatrains sont mes passages préférés.

   Stephane   
11/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour solo,

Une atmosphère sombre pour ce poème tout en noirceur, donc, où plane des effluves de morts sur une morne plaine.

L'oeil de la chevêche contemple cet horrible massacre, et je trouve tout à fait originale l'idée d'avoir remplacé l'éternel corbeau pour un oiseau que je ne connaissais pas.

Un spectacle bien triste de la folie des hommes et de sa propension à commettre des actes barbares jusque envers des innocents.

Un beau travail d'écriture.

Stéphane

   Provencao   
11/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé cette intelligence de l'écrit entre la réalité et l'allusion, qui siège dans une belle noblesse d'âme à tergiverser sur le comportement humain avec vérité et justesse.

Mon préféré :" Le ciel avait craché une lugubre bile
Sous l’œil de la chevêche, effarée et hostile
Face à un tel poison et devant ce massacre."

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   hersen   
11/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L'exergue ne laisse pas de doute et l'on sait que l'on va s'enfoncer dans la mort.
Souvent, nous ne pouvons rien. Être témoin, simplement, comme la chouette-chevêche, impuissante, n'empêchera pas le malheur de frapper. Ni sans doute de le comprendre. mais d'être là.
Car je crois qu'on ne change le destin de personne.
Le poème se termine sur un vers qui fait comprendre ce poème est une prière, pour eux.
Le champ lexical porte bien le noir, la douleur, la dévastation. C'est de ce point de vue un poème réussi.

Merci de la lecture !

   Lebarde   
12/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le hibou ou la chevêche regardent attristés et sans comprendre ces champs de bataille ( je penserai plutôt à Verdun ou au chemin des dames) où les humains s’entre-tuèrent et sont sans doute prêts à recommencer, sans savoir pourquoi.
La mort les a décimé pour transformer en charnier ces lieux où ils ont vécu sans encombres dans la joie et la Gaîté en oubliant leurs maux.

Si tel était leur destin ( pourquoi se résigner à subir un tel destin?) serait il indécent de chanter à l’unisson pour rendre hommage à ces gens.

Bien lugubre sujet mais pourquoi pas si c’est pour dire « plus jamais ça « même sans jamais croire qu’on pourra une bonne fois pour toutes éviter ça.
J’aime bien ce poème, la fluidité des vers, la richesse des rimes sauf aimons/unisson. Dommage

Merci
Lebarde

   ANIMAL   
15/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Voilà un poème que je trouve étrange car le thème est pour moi difficile à cerner.

J'ai d'abord pensé à une bataille meurtrière, mais plusieurs détails ne concordent pas. La mort est venue d'en-haut puisque "Le ciel avait craché une lugubre bile". Le mot bile (et plus loin poison) ne peut faire référence à des bombes dont les dégâts auraient été de feu et de souffle, or le chêne n'en paraît pas ébranlé.

J'en déduis donc qu'il s'agit d'un agent infectieux, virus ou bactérie, qui ne touche que les humains car les animaux, en l'occurrence le hibou, ne semblent pas touchés. Petit détail, hibou et chouette ne sont pas de la même espèce. Il y aurait donc deux rapaces qui observent la scène au crépuscule.

J'aime l'idée que la chouette est le témoin de tout ceci. Elle convient bien puisqu'elle accompagne Athéna, Déesse de la Sagesse dont elle porte le nom (Chevêche d'Athéna ou Athene noctua). Le traitement, par contre, est un peu confus pour moi.

Je reste sur la dernière strophe qui prône un hommage aux défunts.J'aurais aimé que l'ensemble du texte soit aussi net et rythmé qu'un hymne.

   Anonyme   
10/11/2020
Bonjour Solo974,

Je trouve toujours périlleux, en poésie, l'évocation des animaux, surtout sous la forme anthropomorphique. Ils méritent tellement qu'on les laisse vivre leur vie.
J'ai beaucoup de tendresse pour les hiboux et chevêches (même si le dernier mot rime avec revêche et peut avoir ainsi un effet négatif sur l'appréhension).
Aussi, je n'ai pas été dans de supers conditions pour apprécier ce poème.
Il me rappelle un peu les "fables" ou la morale viendrait en fin, ici dans le dernier quatrain.
Ensuite, bien sûr le choix des idées appartient à l'auteur. J'avoue ne pas les partager et la composition ne me semble pas assez finement ciselée pour me faire aimer l'ensemble.

Éclaircie


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