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Poésie libre
solo974 : La pianiste [concours]
 Publié le 02/05/22  -  15 commentaires  -  1709 caractères  -  283 lectures    Autres textes du même auteur

Le temps qui passe.


La pianiste [concours]



Ce texte est une participation au concours n°32 : Le temps dans tous ses états
(informations sur ce concours).





gammes
do
do-ré-mi-fa-sol-la-si-do
do
do-si-la-sol-fa-mi-ré-do
les doigts caressent amoureusement
les touches du piano à queue
elle est prête
et attaque allègrement une sonate de Mozart
quand elle joue elle se sent libre
libre de livrer toutes ses émotions
libre de s’adonner à sa passion de toujours

gammes
do
do-ré-mi-fa-sol-la-si
si
si quoi
silence
sifflement
elle a oublié le bon mot
elle ne se souvient pas
elle renonce momentanément
à la sonate de Mozart
pour se reposer


gammes
do
do-ré-mi-fa
fa
fa
fa
elle s’énerve
elle est devenue défiante
vis-à-vis de son propre piano




gammes
do
do-ré-mi
mi
mi
Rémi
révolte
répulsion
clac
paf
elle referme violemment le piano
clac
toc
elle jette au sol la partition de la sonate
se tord les doigts
et finit par la déchirer
elle ne se contrôle plus
elle quitte précipitamment la pièce
et s’en va





soudain
un cri atroce et déchirant
dans la forêt
où elle s’est égarée
j’ai mal à mes mains qui ne veulent plus jouer
elle a tout oublié


Je dédie ce poème aux victimes de la maladie d’Alzheimer.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cristale   
19/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème me rappelle un reportage récent où une dame très âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer a bougé ses bras et le haut de son corps dans son fauteuil d'une façon si gracieuse sur la musique du célèbre ballet "La danse des cygnes" qu'un soignant lui faisait écouter. Elle était danseuse à l'Opéra autrefois.
Le déchirement de ne plus pouvoir est ici excellemment exprimé et cette phase de la maladie où la personne a encore conscience de son état se ressent bien dans la quatrième strophe :

elle referme violemment le piano
clac
toc
elle jette au sol la partition de la sonate
se tord les doigts
et finit par la déchirer
elle ne se contrôle plus
elle quitte précipitamment la pièce
et s’en va

Entre les notes de musique, les mots brefs isolés, le onomatopées, la lecture se fait musicale, poétique, et dramatique.

Pas spécialiste de la poésie libre, je ne parlerai pas de la technique, mais j'ai apprécié la forme aérée.

Poème original qui me plaît beaucoup.
Bonne chance pour le concours !

Cristale

   pieralun   
20/4/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Rien dans ce texte n’a de rapport avec le temps qui passe si ce n’est l’incipit de fin qui nous signale que La Pianiste avait en fait une maladie d’Alzheimer ( avec un h), ce qui est triste et souvent en rapport avec le vieillissement.
Mais, pour moi, c’est réellement un hors sujet.

   wancyrs   
21/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Salut,

Je trouve la technique utilisée pour rendre l'Alzheimer bien trouvée ; au début j'y ai pensé, mais à la quatrième strophe, lorsqu'on évoque Remi, révolte et répulsion j'ai pensé à une personne tourmentée par un chagrin d'amour et qui n'est plus capable de se concentrer. C'est le commentaire à la fin qui m'a remis sur le chemin de l'Alzheimer; Je trouve la fin un peu bâclée... je peux pas vraiment expliquer pourquoi... peut-être juste une impression... ou bien si, en y pensant bien, je trouve que le " j’ai mal à mes mains qui ne veulent plus jouer" n'est pas en adéquation avec le reste, car du début à la fin il est évident que c'est une tierce personne qui narre, mais avec ce vers, on a l'impression que c'est la personne qui souffre qui s'exprime, d'où la confusion.
Je n'ai pas totalement été séduit, mais avoir réussi à me faire comprendre la démarche du texte est déjà bon.

Merci pour le partage et bonne chance pour le concours !

   Robot   
6/5/2022
La notion du temps qui passe n'est que survolée en fin de texte, comme si un texte déjà écrit avait été adapté pour le faire rentrer dans le concours.
C'est plus un texte qui parle de la perte de capacité due à l'âge.
Ma notation tient compte de mon sentiment que le poème ne correspond pas au thème du concours. Je la supprimerai lors de la publication si le texte est retenu.
EDIT: Notation "un peu" retirée

   Cyrill   
22/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je trouve que le thème du "temps qui passe" passe loin au second plan derrière celui de l'oubli propre à la maladie. Je pensais qu'on allait entendre le métronome, je veux dire que l’accent serait mis sur cet outil pour servir le thème, mais non. Pas sûr que l'intention soit là dans les toc et les clac.
Le sujet mis à part, je ne suis pas non plus convaincu par ce poème, il ne m’a pas emmené avec la pianiste dans les affres de son tourment. Les passages explicatifs :
« elle ne se souvient pas
elle renonce momentanément
à la sonate de Mozart
pour se reposer »
« elle est devenue défiante
vis-à-vis de son propre piano »
ne me semblent pas véhiculer, me semblent même faire fuir l’émotion qui aurait été de mise.

   Donaldo75   
22/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Je n’ai pas forcément trouvé évident le lien entre le thème et le poème ; qu’importe ce n’est pas la raison essentielle de mon impression de lecture. Peut-être que l’allégorie musicale pour traiter du thème de la maladie d’Alzheimer a pris une forme qui ne m’a pas embarqué malgré un début de vers intéressant mais un peu gâché par un narratif trop descriptif. En fait, après les notes de musique, ce texte dit plus qu’il n’expose, il décrit plus qu’il ne poétise et c’est là que le bât blesse dans ma lecture, comme si le thème devait à tout prix être expliqué par le symptôme.

   Anonyme   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

je crois malheureusement que vous êtes hors sujet... Ce qui est vraiment dommage car il y avait vraiment à faire entre la musique/temporalité. Vous vous êtes focalisé sur les notes, unité de longueur, et non sur le rythme, unité de temps, justement. Sinon, si on enlève la comptine de l'énumération des notes, c'est très maigre, et comme dirait mon fanbase, vous ajoutez l’Alzheimer en dédicace, pour nous tirer des larmes dans les chaudières, non, les chaumières...

Bref, c'est raté pour moi

Anna

   papipoete   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour
Le piano ouvert, madame aventure ses doigts sur le clavier, et les notes pourraient jouer cette partition qu'elle connait par coeur... et pourtant, aucune suite ne sort des blanches, des noires et ne demeure que silencieux ivoire... Le temps a passé, et Alzeimer s'est en Madame, installé.
NB " le temps qui passe " est ici omniprésent, et chaque moment de la vie de la pianiste, ne sera plus que oubli colère désespoir !
Ne dit-on pas " tuer le temps ? " ; ce cancer de l'âme ne manquera pas de battre les heures les minutes, chaque seconde en une éternité sacrifiée.
Connaissant la fin du poème, la première partie est trop belle... et puis le drame s'installe...
Fort belle étude en " si " majeur...

   Miguel   
2/5/2022
Je trouve qu'il y a là des éléments très prosaïques et très "lieux-communs", du genre "quand elle joue elle se sent libre, etc". Les quelques jeux de mots sur les notes rappellent une chanson des Frères Jacques ("Elle s'appelait Sidonie, Mais ses amis l'appelaient La Sido, etc"). La dédicace aux malades ne suffit pas à faire un bon poème.

   Mintaka   
2/5/2022
Bonjour,
Malheureusement je ne vois ni le rapport avec le thème du temps et non plus avec la maladie d'Alzheimer qui, pour l'avoir côtoyée de nombreuses années, est beaucoup plus que celà.
Bien sûr qu'il s'agit d'une évocation mais celle-ci se doit d'être davantage parlante.
De plus il n'y a rien de trés poétique dans ce texte.
Bref, si l'intention est louable et certainement sincère, il me semble que vous êtes passé à côté du sujet.
A mon humble avis.

   Provencao   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je suis " tiraillée "par vos gammes et le temps dans tous ses états ...pour autant, et dans la mesure ou votre construction tres particulière pour évoquer la maladie dessine une frontière séparant le "coherent" du " nébuleux" , l'énervement à la révolte mais aussi l'essence définie comme ce qui la dépasse largement, donc transcende.

L'allegorie musicale semble outrepasser le champ de ce qui peut être dit...

C'est ainsi que j'ai perçu votre poésie.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Myo   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Il est vrai que le thème imposé n'est pas vraiment présent dans votre écrit.
Souvent, la musique est une des dernières choses qui reste imprimée dans la mémoire des malades même si, la maladie finit par rattraper ces souvenirs.

Je ne suis pas convaincue par la forme, même si l'idée de départ est originale avec cette gamme qui perd ses notes, l'expression s'approche plus de la narration que de la poésie.

Vous ne m'avez pas convaincue.

   Vilmon   
4/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
De mon côté, je trouve que le thème "le temps qui passe" s'y retrouve dans l'évolution de chaque gamme. Le temps est un facteur très important pour cette maladie. Plus le temps passe et plus le cerveau se dégénère. Pour une personne atteinte de cette maladie, le temps qui passe est un passé qui fuit, qui disparaît. Chaque heure qui quitte le présent est aussi des souvenirs ou des connaissances qui disparaissent avec ce temps. Alors, en avançant dans le temps, la personne recule dans son expérience de vie.
J'aime bien l'utilisation de la gamme comme mesure du temps. Plus la maladie avance, plus la gamme rétrécie. Et l'ajout des espaces, j'aime bien, ça indique l'isolation que la personne vie. Chaque gamme qui passe, séparée par plus d'espace blanc, se trouve éloignée des autres.
Ajout 2022/05/03
Le temps est une suite d’actions et d’événements. Pour une personne qui oublie certains passages de sa vie, on pourrait dire qu’il a perdu une partie de son temps. Alors ce poème pourrait aussi s’appliquer pour le temps envolé, le temps perdu, le temps volé par la maladie. Le thème du temps n’est pas que le tic-tac, c’est aussi un ensemble d’expériences, une série d’actions. Ce texte pourrait aussi convenir au temps d’angoisse, qu’est-ce la pianiste va perdre ensuite se sachant malade? Inexorablement, elle va vers le temps qu’elle oublie et finir par oublier que le temps passe.

   MissNode   
5/5/2022
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,
Pas du tout poétique pour moi.
Alors qu'il y aurait eu tant à imaginer sur votre idée de départ.
désolée.

   hersen   
5/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Jaime bien le fil des notes égrenées qui se finissent en onomatopées, clic clac paf, parce que cela image très bien le brouillard de l'esprit d'une personne atteinte de cette maladie, avec un énervement tout à fait réaliste.
je trouve que le texte est très parlant, on perd jusqu'à la mémoire de ce que l'on a répété et répété toute sa vie, l'automatisme est cassé et les mains n'ont plus d'âme.
mais peut-être que poétiquement, c'est un peu sec, bien que je ne sache pas quoi suggérer d'autre. (je donne juste mon impression)
merci de la lecture.


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