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Poésie contemporaine
Soulyne : Ballet nocturne
 Publié le 03/12/17  -  9 commentaires  -  2407 caractères  -  105 lectures    Autres textes du même auteur

Dans un style un rien parnassien…
Un vieil homme œuvre dans son champ sous la voûte céleste. Je l'observe et m'abandonne au rêve dans la nuit des constellations.


Ballet nocturne



Sur la lande, la nuit, un vieil homme falune.
L’étoile a déserté le ciel et son terreau,
Dans l’humus des temps noirs chemine le Héros,
Il convoque son arc et avise la Lune.

Je vois un Cheval nu dévaler les Champs bleus,
Sous l’œil du paysan, éclore dans l’espace,
Dardant sa belle corne il flamboie et il passe,
Au-dessus des géants aux rameaux anguleux.

Une Baleine danse et chante une complainte,
Elle imite le vent au visage infini,
Qu’elle gonfle d’échos en un brouillamini,
Dans le bruit des éclairs qui épreignent la crainte

De l’humeur des novas où pâlit Orion,
Le chasseur fabuleux qui regarde la biche,
Fendre l’air tout en bas, bondir à sa barbiche,
Avant de la frapper d’un ultime horion.

L’Oiseau de paradis, en sa robe écarlate,
Fleurit dans l’empyrée et vole le Corbeau,
Par-delà les étangs où naît le nélombo,
Au fil des âges d’or, de l’instant qui éclate.

Une Flèche ricoche en le cœur du vieillard,
Bérénice a lâché sa chevelure blonde,
De l’ambre fond en pluie aux yeux du vaste monde,
Une femme a souri sous l’aile du brouillard.

Et le Cygne a lissé son plumage de soie,
Illuminant la rive, il nage sur le lac,
Sa silhouette blanche ondoie en un ressac,
Sous la voûte céleste où son corps se déploie.

La bouche de la reine a susurré sa peur,
Cassiopée a lu, sur le vélin des astres,
Que le monstre marin préparait ses désastres,
Alors que le cosmos sombrait dans la torpeur.

Les visages des dieux se penchent sur la Terre,
Dans la brune lointaine aux confins du néant,
Le soleil est maudit, son pouls est fainéant,
L’utopie a levé la foule cométaire.

Il neige à l’heure soûle un feu d’étranges corps,
Qui pleurent et qui rient en une sarabande,
Les bêtes et les fleurs se promènent en bande,
Au-dessus des pays, de leurs hâves décors.

Le Grand Dôme a hissé le mât de sa voilure,
L’époque est à l’esprit de leurrer la raison,
La poupe du Navire a quitté sa maison,
Le Pégase a henni recourbant l’encolure.

Je glisse dans l’espace aux remparts incertains,
Comme le météore au fond d’un précipice,
Dans l’azur des pâtis aux essences d’épice,
Je rêve l’inconnu des ténébreux matins.


 
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   Provencao   
21/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci de nous inviter à lever les yeux avec vous, au ciel de vos rêves, quelques instants pour admirer la profondeur de ce bel ecrit.

L'écriture est très soignée.

"Les visages des dieux se penchent sur la Terre,
Dans la brune lointaine aux confins du néant,
Le soleil est maudit, son pouls est fainéant,
L’utopie a levé la foule cométaire." j'ai bien aimé, les differentes formes, ces formes qui sont là, et qui guident et enferment les rêves.

"Le Grand Dôme a hissé le mât de sa voilure,
L’époque est à l’esprit de leurrer la raison,
La poupe du Navire a quitté sa maison,
Le Pégase a henni recourbant l’encolure. ": toutes les images, qu'elles viennent des formes, des couleurs, des mouvements, sont frappées de relativisme, dont ce qu'il faut appeler "l'imagination cosmique".

Belles et sublimes images qui effacent le monde et qui n'ont pas de passé. ...


Au plaisir de vous lire
Cordialement.

   Brume   
22/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Chaque strophes auraient pu me faire rêver si je n'avais pas été gênée par certaines images. Exemple :

Deuxième strophe :

- "Un Cheval nu" - mon imaginaire est bloqué.

Troisième strophe :

-" Une baleine danse et chante une complainte " - autant dans le contexte je comprends l'image d'une baleine qui chante, mais la baleine danse? Là encore mon imaginaire est bloqué.

Sixième strophe :

- "De l'ambre fond en pluie aux yeux du vaste monde " - l'image aurait été belle si elle avait été formulée autrement.

Il y a bien sûr de belles images, mais c'est trop dans un poème si long. Cela devient indigeste.

Coup de coeur pour la 7e strophe.

Poème très beau malgré tout, l'écriture est d'une belle qualité, images originales, vous ferez sûrement rêver plus que moi certains lecteurs car chaque strophes est emplies de lumière. C'est vivant, visuel, féerique. La voûte céleste fait énormément fleurir l'imaginaire du narrateur.

   Anonyme   
3/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

On se laisse prendre à ce ballet de la nuit, c'est pas mal.
Mais inévitablement dans ce genre de poème un peu long,
les quatrains sont d'inégale valeur et quelques facilités surgissent
par-ci, par-là.
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, ce texte dans son ensemble
se lit sans ennui.

   Gemini   
8/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien
J’imagine, peut-être mal, la somme de travail ! On dirait une ode, un chant. Le ciel nocturne est célébré dans toutes ses dimensions ; étoiles, constellations, mythologie, météores. On rêve. Il est des poètes astronomes, je pense à Jean Pierre Luminet, qui devraient se régaler à lire cela.

Dans l’écriture, je note nombre de « en » dont quelques-uns me semblent malvenus à la place de « dans », vers 11,17,21 (surtout celui-là),27.
Et je cite un beau vers : l’époque est à l’esprit de leurrer la raison.

Voilà ! Mes étoiles au ciel ont eu un doux frou-frou.

   Vincendix   
3/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Soulyne,
Un descriptif de la carte du ciel, un décor magnifique et mystérieux qui donne le vertige et qui nous remet à notre place de grain de poussière.
Je salue le « travail » et même si il y a quelques petites imperfections dans la construction de certains vers, le sujet est bien traité.
Deux ou trois quatrains de moins donneraient peut-être plus de force, mais surtout pas les deux derniers que j’apprécie particulièrement.
Vincent

   papipoete   
3/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Soulyne,
Quel rêveur érudit êtes-vous pour mettre en musique ce songe, où " un cheval nu dévale les champs bleus " et qu' une " baleine danse et chante " que je pourrais envisager puis ; " de l'humeur des novas où pâlit Orion " et le 5e quatrain fait montre de l'imagination savante de l'auteur !
NB je ne comprends pas toutes les subtiles images, mais voyage à vos côtés dans ce monde merveilleux !
Le 12e vers par exemple me laisse coi .
Le 21e vers " en le " me gêne un peu .
Je suis aussi surpris par l'alternance du " présent " ( l'homme falune ) et ensuite " passé composé " ( l'étoile a déserté ) tout au long du poème ?
Malgré la " grande " longueur du texte, j'y vois un travail abouti et richement documenté !
SVP sous quelle forme fut présenté votre poème ?

   TheDreamer   
3/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Vous lisant un nom en particulier me vient à l'esprit : Charles-Louis De Malefiltâtre, poète du 18e siècle français qui fera de la poésie scientifique son unique champ d'écriture. Ils ne furent pas nombreux. Je pense en particulier à son poème en dizains « Le soleil fixe autour des planètes ».

Votre poème en quatrains de rimes embrassées prend la métaphore qu'il malaxe de vers en vers pour voir dans la voûte et les constellations des images dont certaines sont fort belles :

« Je vois un cheval nu dévaler les champs bleus ».
« Les bêtes et les fleurs se promènent en bande ».

Ce quatrain :

« De l’humeur des novas où pâlit Orion,
Le chasseur fabuleux qui regarde la biche,
Fendre l’air tout en bas, bondir à sa barbiche,
Avant de la frapper d’un ultime horion ».

Est fort beau, même si le terme « humeur » au premier vers me laisse interrogatif. L'image me fait songer à la mythologie grecque où Diane chasseresse course les bêtes, armée de son arc.

Ou celui-ci :

« Et le Cygne a lissé son plumage de soie,
Illuminant la rive, il nage sur le lac,
Sa silhouette blanche ondoie en un ressac,
Sous la voûte céleste où son corps se déploie ».

Merci.

   Anonyme   
3/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte dans un " style un rien parnassien " c'est le moins qu'on puisse en dire.
Bien qu'il ne fasse pas dans la sobriété, son écriture est soignée, documentée et les images sont belles.

"Et le Cygne a lissé son plumage de soie,
Illuminant la rive, il nage sur le lac,
Sa silhouette blanche ondoie en un ressac,
Sous la voûte céleste où son corps se déploie." ma préférence va à cette strophe

   Anonyme   
4/12/2017
L'épigraphe convoque le souvenir des exigences parnassiennes mais il faut confesser que la forme proposée ici est moins apprêtée qu'un véritable poème parnassien.
Cela ne diminue pas la qualité réelle des vers, très travaillés, et de leurs belles rimes.
Quant aux visions peintes ici, leur richesse et leur exubérance satisfont l'imagination du lecteur.
Un beau morceau de poésie !


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