Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
sourdes : Berger d'archipels
 Publié le 01/07/12  -  5 commentaires  -  2258 caractères  -  111 lectures    Autres textes du même auteur

"Il se couchait derrière un brin d'herbe
Pour agrandir le ciel."

Noël Bureau


Berger d'archipels



L'œil du berger brille la nuit dans les étoiles,
À chaque étoile il confie un mot.
Ses phrases s'enroulent autour des galaxies,
Ses secrets hantent l'univers de matières noires,
Ses doutes rebondissent dans des univers parallèles.
Risques redoublés de réalités opaques.

Le ciel accueille tous les troupeaux de mots,
Les langues fleurissent dans les pâturages cosmiques
À l'affût de la moindre pousse brillante.
Toutes les langues meublent le ciel-bibliothèque.
Les bergers parlent à leurs animaux,
Entre eux les mots gemment le sel de la vie.

Des archipels déchirent les océans.
Silences volcaniques entourés de mélodies liquides.
Histoires brisées émergées englouties exhumées.
Le gardeur d'archipels est un berger lunaire,
Il ramène les vivants dans leurs cavernes vitrées
Peuplées de dragons coralliens et pêcheurs de vies.

L'errance s'est figée dans des villes sans fin,
Des panaches d'avions dessinent des rêves aériens.
Chacun se chaîne à sa racine d’abris terriens.
C'est une histoire unique reprise par des milliards d'yeux.
Être le berger de soi-même en exil au milieu de tous,
L'exil est un lien sacré entre des âmes revenues de loin.

Sur les flancs des rifts fertiles à nos pensées,
Apprenons à cueillir la fleur de l'arc-en-ciel,
Celle qui dans le miroir des étoiles raconte une histoire
À nulle autre pareille et reliée à toutes.
Le berger des mers-continents porte une peau d'écailles
Qui brille entre les terres d’abîmes et les univers réunis.

Notre histoire sillonne l'écho des origines,
Nos os blanchissent dans les vallées calcaires,
Nos corps s'abreuvent de rayonnements.
Parcourus de vitesses cosmiques,
Nous sommes appelés à disparaître démâtés
Ou à grandir le long des axes d’univers multiples.

Être l’animal de l’esprit aux idées en chasse.
Sentir les gibiers d'art entre les griffes du temps.
Ne rien recueillir qui n’est offert en don du sang.
Descendre en soi à la suite du roi des songes,
Épouser la reine des joies élégantes du cœur,
Sécher au soleil les renaissances en croûte de sel.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   brabant   
1/7/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Sourdes,


Effectivement il y a une vision dans ce poème conséquent, un souffle indéniable. Et il me faut ainsi remercier ce brin d'herbe de l'exergue. Je vais essayer cette façon de voir pour agrandir, tel Noël Bureau, mon ciel.

Un bravo particulier pour :
"Entre eux les mots gemment le sel de la vie"
"Sur les flancs de rifts fertiles à nos pensées,
Apprenons à cueillir la fleur de l'arc-en-ciel"
Et il y a à mon et mes sens bien d'autres passages remarquables.

Je n'aime pas trop cependant "mers-continents" : océans-radeaux ?
"Ne rien recueillir qui n'est offert en don du sang" (qui ne soit ?) : le don du sang est-il nécessaire (j'espère que non) ou doit-il être nécessairement refusé (j'espère que oui. lol).



" Nos os blanchissent dans les vallées calcaires"
Aurions-nous nous-aussi nos cimetières des éléphants ? Fabuleux !

Bonne continuation !

   funambule   
1/7/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Dommage la fin ais-je envie de dire pour commencer! Quel besoin (même si joliment) de justifier les deux premiers tiers du texte? En fait, arrivé là, j'avais envie de rêver seul, d'aller où bon me semble... et de rester avec cette idée floue du berger face aux étoiles (quelle que soit sa vraie nature). Un "reçu" sans doute très subjectif tant j'aime que l'on m'ouvre une porte sans me flécher ensuite le parcours. Mon passage reste cependant un moment plaisant!

   phoebus   
2/7/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un berger/poète veille sur son troupeau de mots/étoiles. Ses vers forment alors les bras des galaxies dans une gerbe de sens et de révélations. Ses non-dits deviennent de l'antimatière, ses hésitations nous plongent dans les doubles sens et plus. A chaque écrivain son trésor de mots pour dire la vie. Nous voilà maintenant au dessus des océans où les terres émergées sont leurs histoires ou ce qu'il en reste. Les fonds marins renferment les plus belles perles/poésies gardées par des dragons, pour les plus téméraires. Puis c'est la ville, où chacun se perd dans une même histoire personnelle qu'il se raconte...De belles images pour évoquer le cheminement d'une vie, d'une écriture, d'une recherche de soi.

   David   
18/7/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour Sourdes,

Il y a quelque chose dans votre façon d'écrire qu'on peut retrouver par ailleurs, et qui concernent la construction. J’appellerais ça un "lyrisme" par rapport à une écriture plus "logique" construite sur un modèle "introduction/développement/chute". C'est une lecture plus exigeante à mon avis, si on lit vite, suivant une diagonale plus ou moins raide, il y a une impression de longueur, et en suivant mot à mot, on ne se trouve pas en face d'un exercice de conteur non plus.

Vos vers peuvent se lire presque indifféremment du premier au dernier comme du dernier au premier, ils sont à peu près autonomes syntaxiquement un par un.

Vos strophes de même sont interchangeables, la seconde pourrait être la première et la première la suivre, tous les ordres sont possibles, pour des poèmes différents, mais ça témoigne d'une construction sans architecture imposant chaque mot, chaque vers, chaque strophe, à sa place.

C'est peut-être personnel mais ça frustre une attente de dénouement, de progression, dans une lecture, ça peut donner une impression de longueur qui ne tient pas temps à la longueur réelle qu'à la construction, ça peut-être le partage d'une rêverie agréable aussi parfois, mais ça n'a pas marché ici pour moi.

J'ai trouvé l'image intéressante mais assez vite je suis passé d'une lecture poétique à une autre qui cherchait plus ce qui n'allait pas. Je pense qu'un ciel étoilé par exemple ne serait pas aussi beau quelle que soit la position des astres, mais que c'est le sentiment de mouvement ordonnés, la reconnaissance des constellations, qui participent à cette beauté. De même pour le poème.

   Anonyme   
20/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime particulièrement la première strophe qui fait embarquer tout de suite dans la nuit étoilée.


Oniris Copyright © 2007-2023