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Poésie contemporaine
sqark : Aller
 Publié le 24/04/14  -  3 commentaires  -  2082 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur

Tiré des Vents éblouis.


Aller



C'est une galaxie ! Mais ce n'est que de l'herbe,
C'est l'infini des sens contre le temps sans vie
Qui crée avec sa voix le pouvoir bleu du Verbe
Dansant dans cent soleils enivrants et ravis.

C'est un monde pour tous mais toujours singulier,
Il fait de chaque jour la simple illusion
De ce qu'il est vraiment. C'est ce vieux batelier
Qui donna tout son sang pour une vision !

C'est ce brin de mémoire, un souvenir de cils,
Une image furtive et remplie de nuages ;
C'est une grande bête ; un animal docile ;
Une fureur sans nom ; un brûlant paysage.

C'est un vers orangé qui s'enfouit dans l'espace
Noir. Il brise son rythme et le rebrise encore ;
C'est la rigueur du Nombre et le poids de la masse —
C'est l'opiniâtre Ennui qui dépèce mon corps !

Aller suffit-il ?

Vrai ? Sans la moindre raison
Allons-nous disperser nos efforts inutiles
Pour nous noyer sans fin vers d'autres horizons ?

Mais voilà sa victime : elle est comme un royaume
Qui s'agite en la pluie acide. Elle est un gouffre.
C'est un homme, une femme, un vivant, un fantôme ;
C'est elle qui compose et c'est elle qui souffre !

C'est elle l'infini dont les doigts sont cassés,
Elle n'est pas la vie, elle ne veut pas l'être !
Dans le calcul des joies, des cris et des regrets
Elle est l'indifférence au milieu de ses lettres !

Elle ne rentre pas dans ce qui fait le jour,
Mais elle est toujours là, et contemple sans bruit
Ma vie. Elle parle et parfois elle joue du tambour —
Dans son regard d'ailleurs une lanterne luit.

Alors, que faire ?

Comme des océans rivaux
Qui s'affrontent toujours, leurs langues bleues de fer
S'enroulent sur la plage et sur le caniveau.

Voilà que chaque grain des peaux de l'existence
Est pris au jeu brutal de ces titans de rien.
Sous mon front douloureux il n'est pas de silence,
Pas d'espoir ou de noir, pas de mal ou de bien.


 
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   Anonyme   
9/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Que dire ? Il ya de la verve, de la veine poétique. Et pourtant cela ne "marche" pas chez -en- moi.
J'ai l'impression que ce texte fût écrit par un ingénieur. Bizarre.

L'auteur "me plonge dedans" et je m'en extrais aussitôt. Je sais qu'il ne s'agit pas ici d'une "critique" en bonne et dûe forme mais, voilà...

   Lulu   
24/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup le verbe "aller" et donc l'idée de l'avoir choisi pour titre. Je le trouve très évocateur, car porteur d'on ne sait combien d'horizons possibles.
Le poème est intéressant, comme le titre, très évocateur. La quête d'un horizon hors de l'Ennui me parle beaucoup. C'est curieux, mais - et j'espère ne pas tromper -, je lis beaucoup d'espoir dans ces mots qui semblent dénoncer le désespoir.
J'ai pensé au bateau ivre de Rimbaud en le relisant. Le texte n'est pas aisé à comprendre, mais agréable et bien rimé.

   Anonyme   
24/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour sqark

Je l'ai lu en écoutant de la musique et il s'accordait fort bien à l'air que j'entendais. Je ne suis pas certain d'avoir compris de quoi ça cause mais pourtant, ça me parle. Il y a un rythme, un phrasé quelque chose, qui accroche à l'âme et la mienne est plus que vagabonde... J'aime beaucoup la première strophe et le reste aussi, ça glisse, ça fait rêver, on imagine des mondes autres et c'est tout simplement beau. J'aime bien le dernier vers, c'est de lui me semble-t-il que se dégage la paix de l'esprit qui transparait - à mon sens - tout du long. Très chouette. Je relirai encore.
Merci.


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