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Chansons et Slams
SQUEEN : L’attrape-rêves
 Publié le 29/08/22  -  4 commentaires  -  3122 caractères  -  80 lectures    Autres textes du même auteur

Toi, tu as perdu le courage.
Alors d’oasis en mirage,
tu m’as baladée dans tes nuages.


L’attrape-rêves



Je m’impressionne de déjà-vu,
dans ce lit de désert et de dunes,
j’ai rêvé de toi : t’as disparu.
J’crois qu’pour moi c’était moins une.
Je m’écarquille, plus rien de toi.
Entends : pas un mot ne t’appelle !
Foule le sable, ne reviens pas.

Dis-moi, as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré ?

Moi, je me couche dans le sable,
et me réduis à moi, rien qu’à moi
et à mes rêves incassables.
Recroqu’villée, je ne pense qu’à ça :
As-tu vraiment existé un jour ?
Et, plus que tout, plus que tout, dis-moi :
as-tu jamais été l’objet de mon amour ?

Dis-moi, as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré ?

Vois, j’ai dû dormir dans un soupir.
Cette nuit mes rêves sont passés
à travers toi sans même frémir.
À peine le crissement léger
du cauchemar déserté de ta vie.
Réveillée je m’ébroue, sans souci
De ta présence je m’éparpille.

Dis-moi, as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré ?

D’imposture tu as choisi la pire,
celle qu’on ne fait qu’entre soi et soi.
Assoiffé, tu t’es jeté à l’eau.
Tu t’es baigné dans le bassin vermeil
et futile de mon désarroi.
Tu as cru me prendre le sommeil.
Écoute, écoute ! Je ne t’en veux pas !

Mais dis-moi : as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré ?

Toi, tu as perdu le courage.
Alors d’oasis en mirage,
tu m’as baladée dans tes nuages.
J’ai pris la voix des temps suspendus
et je t’ai chanté mes rêves trop lourds.
À l’évidence je me suis rendue :
ici, mes désirs sont sans retour.

Dis-moi as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré ?

D’abord tu as bercé mes songes.
Puis de mon écho, tu t’es servi,
d’or éphémère tu m’as sertie.
Et de mensonge en mensonge,
sur le sable, t’as bâti ma vie.
Je savais pas que tu trichais
mais j’ai rien dit et t’es parti.

As-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré ?

Tes rêves sont des mirages,
tu t’es mis à chevaucher les miens.
Tu les as gardés en otages.
Aujourd’hui, monture à l’écurie,
mes étoiles s’ennuient dans tes yeux.
Emporte plutôt mon inertie
que s’abrasent les berges de ma vie.

Dis-moi as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré.

Moi, mon chagrin est aride et sec,
rugueux comme du papier de sable.
Depuis le rien de cet échec
je m’épanouis dans ma rêverie.
Toi, qui m’as crue inguérissable.
Vois, j’ai écarté tes mirages,
et je me suis pendue aux nuages.

Dis-moi as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré.

De prédation en prédation,
tu dessines une vie comme un mouton.
Toi, comme rêve tu n’as jamais eu que des mirages.
Tu as pris les miens et tu t’en es drapé
tu les as gardés en otages :
ça marche mieux que le vide pour se présenter.

As-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’était juré.


 
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   Anonyme   
18/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Avec mes excuses pour ce qui va suivre, je parle de mon propre ressenti de lecture (dans ma tête puis à voix haute).

Déjà, l'incise devrait être le passage le plus réussi de la poésie, si pas, le passage qui risque de retenir la rétine. Votre choix est maladroit, celle-ci est beaucoup plus parlante :
-Toi, qui m’a cru inguérissable.
Vois, j’ai écarté tes mirages,
et je me suis pendue aux nuages.

Le slam est quelque chose qui doit être facile à déclamer, ou pour le moins qui doit se déclamer en allitérations et assonances, ce qui n'est déjà pas évident en soi, mais il doit alterner les punchlines qui tuent sur un rythme cohérent, tout en racontant une histoire, faisant passer un message.

Je m’impressionne de déjà-vu,
dans ce lit de désert et de dunes,
j’ai rêvé de toi : t’as disparu.
J’crois qu’pour moi c’était moins une
=> Est-ce que le changement de champ lexical est volontaire ?
Le langage plus soutenu des vers 1 et 2 contrastent avec les vers 3 et 4 plus familiers

Je m’écarquille, plus rien de toi.
Entends : pas un mot ne t’appelle !
Foule le sable, ne reviens pas.
=> vers 1 et 3 OK, vers 2 vient affaiblir le propos.

Dis-moi, as-tu jamais songé
à faire ce qu’on s’étaient jurés ?
=> Refrain donc.

Moi, je me couche dans le sable,
et me réduis à moi, rien qu’à moi
et à mes rêves incassables.
Recroqu’villée, je ne pense qu’à ça :
As-tu vraiment existé un jour ?
Et, plus que tout, plus que tout, dis-moi :
as-tu jamais été l’objet de mon amour ?
=> le dernier vers plombe tout l'élan relatif de ce qui précède

Je ne vais pas vous faire tout le slam, parce que c'est long.

Il y a de jolies choses, j'aime bien
- Toi, comme rêve tu n’a jamais eu que des mirages.
Tu as pris les miens et tu t’en est drapés
tu les a gardés en otages :
ça marche mieux que le vide pour se présenter.

Mais l'ensemble me semble long, l'ensemble me semble hésiter entre deux états, entre deux champs lexicaux sans jamais vraiment réussir à choisir.

Le refrain n'est à mon propre goût pas assez puissant par rapport à certains vers, poétiquement beaucoup plus forts.

Et du coup, je me perds dans les idées, les images, les mirages, je ne sais plus trop où je me situe en tant que lecteur. Certainement, mis en musique, déclamé, ça doit donner autre chose (on a une vocathèque, ça pourrait être intéressant de poster le lien vers le slam mis en forme orale).

Bref, avec mes excuses pour mon incapacité à apprécier, malgré les assonances, les formules sympa de-ci-de-là (car il y en a de très belles), ça reste encore trop inégal pour mon oreille.

Une prochaine fois, peut-être.

Bonne continuation,
Ananas, en EL

   senglar   
29/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour SQUEEN,


Hypnotique et lancinant.

Une très belle plainte dans une jolie mélopée, insistante, envoûtante, développée.
Aigüe et sourde comme les cris et les râles des pleureuses antiques.
Explicite, construite et finalement raisonnable.
Elle apporte du rêve, des rêves, Il les prend pour S'en vêtir, puis Il les Lui vole, et Elle désespérée gémit, et pour Se reconstruire Se suspend aux nuages en reprenant ses rêves tandis que l'Autre éclatera comme une bulle, nu comme Il était venu.

Cette chanson montre les dangers de l'amour quand il se fait miroir car ceux-ci volent les images et se brisent pour ne pas les rendre.

Brillante et touchante chanson, oh ! Comme j'aimerais l'entendre. Sur un air de Fado ! ou de slam pour voir... Les deux doivent être possibles. Mais je préférerais le Fado. Ah ! Amalia Rodriguez avec ça !

Pertinence du titre aussi ou le matériel est le support de l'immatériel, l'attrape-rêves est aussi un voleur de coeurs.

   papipoete   
29/8/2022
bonjour SQUEEN
Normalement, face à un tel nombre de lignes, je passe mon chemin et vais plus loin...
Mais je me suis avancé au sein de votre récit, où je me suis enlisé dans le sable de ce désert bien aride.
Je suis sévère mais les textes démesurés, me furent interdits par mon Maître de poésie ; chose que je faisais d'écrire au kilomètre !
NB un texte où des serments " je t'aimerai toujours, quoi qu'il arrive " semblent bien lointain pour l'héroïne qui se désespère, voyant la réalité des choses aujourd'hui...
Je ne noterai pas, en raison de la " masse " de travail, mais vous encourage à retenir votre plume ( un cheval tranquille plutôt qu'un mustang ! )

   EtienneNorvins   
30/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je me suis laissé emporter, même si à l'inverse de Cyrano, je confesse qu'au final - vous eussiez pu faire plus court, plus plus ramassé, peut être ?

Bien sûr j'aime la musicalité (un peu rêche, 'comme du papier de sable', l'une des images-pépites de ce texte...) de la langue parlée, mais je me suis aussi un peu perdu en chemin, à ne plus trop savoir ce que ressent la 'narratrice'...

Elle semble très forte, fidèle envers et contre tout 'à [s]es rêves incassables / Recroqu’villée, je ne pense qu’à ça' - après le deuil d'un partenaire assez veule, conformiste, manipulateur ("Tes rêves sont des mirages, tu t’es mis à chevaucher les miens." / "De prédation en prédation, tu dessines une vie comme un mouton."), mais en même temps comme nostalgique de ce qu'ils "s'étaient jurés" et que le lecteur que je suis ne cerne pas du tout...

Raison pour laquelle mon enthousiasme est tempéré...


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