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Anonyme
20/11/2021
a aimé ce texte
Bien
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D'emblée j'ai pensé à Brel : « Ce soir j'attends Madeleine / J'ai apporté des lilas… » Même attente que le/la lecteur/lectrice/auditeur/auditrice (purée, ça devient compliqué d'expliciter tous les cas) pressent vaine. La différence, importante je crois, c'est que dans votre poème le narrateur ou la narratrice ne passe pas par les montagnes russes émotionnelles du narrateur de Brel ; nulle agitation, de la résignation et aussi de l'assurance, même si on la peut supposer fruit du déni. Je l'attends, je serai patient(e), elle viendra. Pour ma part, j'imagine que la belle attendue n'est pas identifiée dans l'esprit du narrateur ou de la narratrice, qu'il ou elle fantasme dans le vide ; avec suffisamment de patience, pourvu que je ne me décourage pas, je rencontrerai mon âme sœur. Du coup, pour moi, vos vers apparaissent universels, au-delà de l'attente amoureuse je perçois l'espérance éternellement frustrée de voir enfin sa vie commencer, être autre chose qu'une existence routinière.
Je trouve que vos vers installent bien cette ambiance sinistre pour le spectateur ou la spectatrice (pas trop pour le narrateur ou la narratrice qui navigue dans son brouillard paisible), mais que la majuscule systématique en début de vers la gâche quelque peu avec son signal « hé, n'oublie pas, tu lis de la poésie » qui à mon sens casse la fluidité du propos. |
Cyrill
26/11/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une éternelle attente, qui est même attente pour l’attente, parce que le narrateur semble savoir et nous dire en creux qu’elle ne viendra pas. Dès le titre, parce que « Le port de l’oubli » ne laisse pas présager son arrivée, voire son avènement.
L’atmosphère est d’une tristesse à fendre l’âme, décrite avec des mots ordinaires qui font mouche : tourment, gris, silence, mort, brouillard, oubli… L’anaphore insiste et le temps passe mais ne change rien à l’attente. Je note cette belle image : « Foulant les notes de brouillard » |
Donaldo75
26/11/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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En lisant le titre de ce poème, j’ai immédiatement et de manière incontrôlée pensé au film d’Howard Hawks intitulé « le port de l’angoisse » et tiré du roman « en avoir ou pas » de l’écrivain américain Ernest Hemingway, dans lequel Lauren Bacall et Humphrey Bogart livrent une composition impeccable, avec en particulier la célèbre réplique de la jeune femme « If you want me, just whistle. You know how to whistle, don't you, Steve? You just put your lips together and blow ». Ceci étant dit, je retrouve cette atmosphère – je ne sais pas si la référence que j’ai cité précédemment est voulue par l’auteur – dans les vers de ce poème au format libre bien dressé, aux images presque photographiques, à la temporalité assumée.
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papipoete
3/12/2021
a aimé ce texte
Bien
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bonjour Stephane
Elle ne peut pas ne pas venir, je le sais ! alors, le temps qu'il faudra je l'attendrai, même si la mort vient stopper mon attente ! Et chaque minute durera des heures ; et une heure sera plus longue qu'un jour sans fin, sans faim ! Ici, j'ai jeté l'ancre dans ce port où tu n'es plus, mais je sais que tu reviendras... NB quand plus rien ne compte que ce coeur éloigné, qu'il vienne à geler, à faire tempête, rien sinon la Faucheuse ne pourra dire " c'est fini, elle ne viendra plus ! " dans la 3e strophe, " tellement proche " m'égare ; sont-ce le " silence et mort ", ou bien Elle, ou bien le héros ? Sinon, qui s'est trouvé dans cette terrible attente... peut parfaitement comprendre cette espoir ! |
Marite
3/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Si bien évoqué ce sentiment d'attente sans réserve qui peut habiter un coeur, une âme, même quand les réalités peuvent faire douter d'un retour. C'est peut-être l'espoir dans toute sa simplicité et sa beauté avec la patience ... l'esquive du temps qui passe ... l'insensibilité aux signes qui pourraient faire douter ... Le dernier tercet résume cette attente peut-être déraisonnable aux yeux d'un entourage ignorant la puissance d'un attachement.
La forme de ce poème est très bien adaptée au thème avec surtout son rythme qui s'adapte harmonieusement aux pensées exprimées. " Le port de l'oubli ... les notes de brouillard ... l'ivresse des soupirs ..." Très belles images poétiques. |
Eki
12/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Est-ce le journal de l'attente ?
Un lieu est-il préférable à un autre lorsque tous ces lieux parlent de l'absente. Comme des points d'ancrage qu'il faut trouver coûte que coûte pour résoudre cette quête de l'autre... J'ai aimé la douceur et la mélancolie de ce poème où tout se noue dans le silence. Attendre d'avoir trop attendu mais l'espoir n'est-il pas l'équilibre des hommes ? Tout ce que je lis de vous me plaît beaucoup, merci pour ce texte qui n'est ni trop ni pas assez... Eki sur le banc PS : Désolée, j'ai oublié de le dire que j'aimais ce texte |
Stephane
6/12/2021
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Cristale
6/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Quand le désespoir se nourrit d'espoir cela donne au temps la poésie que seule une belle âme peut exprimer.
C'est le cas ici. On entend l'attente, on la voit, on la sent, elle transperce la peau, la chair, les os. Faut-il aimer pour croire encore qu'"elle" viendra. C'est très beau, l'écriture est fine, sobre, les mots juste là où il faut. Très touchant. Merci Stephane. Cristale |
Lariviere
6/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
J'ai bien aimé ce poème. Tout a été dit plus ou moins mais l'ambiance de cette triste attente est bien rendue grâce à une écriture incisive qui en dit juste assez avec des mots et des images bien choisies. Un passage, s'il ne faut en citer qu'un : "Je l’attendrai ici Foulant les notes de brouillard Dans l’ivresse des soupirs Sur le port de l’oubli Elle viendra" Merci pour cette lecture et bonne continuation |