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Poésie libre |
Stephane : Proto-villes |
Publié le 29/01/23 - 7 commentaires - 9116 caractères - 57 lectures Autres textes du même auteur
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Proto-villes
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I
Suinte l’embellie du perpétuel mouvement Dupliqué le long des trajectoires naissantes Profilant les radians de verticalités nouvelles Jusqu’aux faîtes des toitures
S’incurvent des venelles D’où les bourrasques naissent Enluminures spectrales de spirilles croissants Guidant les duals dans la reconstruction
À l’orée d’un halo Émerge l’atermoiement d’un ictère diffus Dévoilant un freux statique posé en oblique Sur l’esquisse d’un lampadaire géo-statufié
Des circulaires affluent Branches cyclorigides Profondeurs des distances émancipées Polymorphes auto-constructifs
La plaie surabondante s’ouvre Avant de s’extasier Puis Frappée de nacarat Le cruor simulacre la sève conductrice D’une nova spectrale Attrite aux beiges d’Orante Sur des façades caducifoliées Bornera-t-elle le pourtour de l’aube ? Lisse limpide démesurée L’aire s’emplit de fragrances nouvelles Suavité des concaves prodigieusement éclos Nattant les convexes aux croisements d’une rue
II
Soudain jointives Les avenues deviennent linéaments du vortex confusionnel Par-delà les perpendiculaires florissantes Agglomérats d’arches inabouties Voûtes périhéliques arc-boutées Foisonnement de trigones parallaxes Disjoignant le ciment au flou des fissures concomitantes Puis s’effaçant pour laisser naître l’embellie protéiforme Déclives de prémisses invariantes d’édifices en tous points exsudés
Perlent les fondations de droites majestueuses Exorcisant la geste imparfaite d’obliques porteuses En escaliers fertiles de sommets pentus D’où s’élèvent en spirales les lumières du monde Et la ville naissante bâille aux fenêtres Laissant les rêves s’évader
Les parcs tapissés de rutilances s’offrent aux vulnéraires Parsemant d’actinies les cascatelles en perles d’éclats irisés Le temps d’un silence feutré Or la scission prasine Se heurte à la cacophonie ambiante d’opiniâtres rubans Barrages incessibles en tous points diffus
Quelques blocs massifs de pertuis lumineux Irradient les troncs cérames aux pavés bruts Tentent des murailles en bronze Tuf granit marbre oscillent en essences friables De chrome en miroir tressés aux confluents de crêtes Verre aluminium néo-tracés dans le canevas géométrique Grimpent des hauteurs gratte-ciellisées
Escalators passerelles ponts hybrides Cages d’escaliers ostracisées Gravitent imperturbables tels des corps aérolithes Délestant les parkings aux pieds d’immeubles pressurisés Enclavés Et sur les vitres meurent les silences Minéraux Peignant les murs d’occlusions
Pliure de l’acier Terrasses Monuments Carcasses
III
Rien ne luit Rien ne vit Si ce n’est l’embrasement d’un ciel étoilé Les nuits de lune Ceignant les baies d’étranges fragrances Simulacre de friselis rococo Dorures argentées nimbant les tours
Pas un nuage Pas une brise Aux frontons de colonnes babyloniennes Splendeurs architecturales art déco Visages pyramidaux Feux tricolores aux sens giratoires parsemés de panneaux signalétiques Vers des ports incertains
Des sphères houleuses naissent Trottoirs craquelés Bancs défaits Poteaux échevelés Amas léthargiques d’édifices austères Poursuivant l’ascension obsédante Enivrante Du bâti échantillonique
L’œuvre cyclopéenne poursuit sa route Trace des voies insondables dans la pluralité des lieux Essaime des vaisseaux céphéides à l’écume dantesque Jusqu’aux bouches terminales de contreforts fossilisés Arcanes sourds en contrebas d’allées simiesques Traînant des chemins poreux de boucles euclidiennes à l’infini Ainsi le frottement continu du damage Mastodonte d’empierrement empilé S’obstine à façonner des aires d’austérités Sans plus d’éclat que la poussière
IV
Dans les limbes citadins Banlieues hostiles Fenêtres barricadées Nous ne saurions vivre
Le flux mordant drague les rêves Et nous Accablés Noyons nos apathies dans une torpeur immune Langueur hostile des jours ployés sous un manteau d’averse Errant le long des transparences houleuses D’enseignes blafardes aveugles de tout espoir Sans jamais renoncer Seuls à attendre Toujours
La mort Lente Majestueuse Viendra poser son fard sur nos yeux alanguis Procession immuable Lymphatique Au milieu des sirènes bordant les rues d’esquisses Et nous Disparaissant sous les remblais Dépossédés Suivant notre chemin au hasard des complaintes Subiront le fossé À l’issue du voyage
V
Les halls dormants sont les déserts de l’âme L’inaltérable atermoiement des sens En fuite vers des secteurs pavés qui ne s’effacent pas Nomadisme d’un contretemps tardif Devenu plaie
Peut-être une lune croissante Laborieuse Dans le lacis tortueux des veines Bordera-t-elle les nuits d’écume Pareille au réveil amphibien d’une conscience spectrale Vagabonde Accostant au pourtour de l’aube vers des essences tangibles
Lentement L’encrier dessinera des éclats inertes de dépôts sédimentaires Qui ouvriront la voie au souffle des nuages Et les volets battants se pareront de franges Filtrant des luminosités nouvelles au gré de leurs chimères
Accoster dans le continuum n’est pas aisé L’écueil forme une épave dans les solives Et les masses avancent Grossissantes Démesurées Dans un périple d’avenues fantomatiques Indicibles Là-bas Au bord du gouffre S’insérant péniblement à l’horizon Vaguement sécables Identiques à toute autre Inertes
Mais nous Nous vivons Corpuscules énigmatiques Dans le quantum des rectilignes Infléchissant parfois la course ambigüe de notre cycle Machines désœuvrées dans le ressac en perpétuel mouvement De marées inhumaines
VI
Nous accostons sur des rivages poreux Transis de froid Polyphonie abstraite qu’il nous faudra saisir À travers les distances Stigmates d’un long voyage inachevé Vers quelque ordre ressuscité Entrelacs d’itinéraires tangibles de connexions complexes Du trafic incessant
Se pourrait-il que l’amnésie décline L’avenue peinte du frottement d’ombres sur les trottoirs figés Long sillage de cyclones virevoltants jusqu’au cœur des entrailles La foule ainsi reconstituée Parements de joyaux baroques illustrant la cacophonie ambiante Allotropes tentaculaires versant dans l’illusion du monde Babel moléculaire abreuvant les bas-fonds du sanctuaire urbain Combustible insatiable Où nul ne sortira vainqueur
De vastes longitudinales Inlandsis de cordons génésiques aux branches pentaradiales Ploient sous les embruns de bruines perlières Ondes psychiques alizarines au ferment d’ophiure
C’est dans la ténuité de récurrences urbaines Que l’espoir s’illusionne Puis d’une brève australe S’illumine
VII
Le cycle silencieux reprend son cours Sans jamais abdiquer Migrant vers des couchers que nous ne saurions voir Explorant le vernis des villes L’averse de la foule inondant la chaussée Que les carrefours éclusent au rythme des marées
C’est ici que meurent tous les solstices Pâles Hostiles Effrayants À travers les artères de mort Et nous Moins vivants que les pierres d’où les immeubles naissent Si fragiles Nous souffrons
Alors Lentement Nos corps déclinent sur la douleur des murs Où planent de funestes sculptures Ombres fuyantes jusqu’à la cime Toujours plus hautes sur les falaises ambrées Colonnes salomoniques dans le lacis hallucinant des courbes Les façades hurlantes dardant leurs crocs comme des chimères Et les ténèbres fusent Monstrueuses Effrayantes La luxure des satyres en un rut indomptable Astre houleux face à la démesure Prêt à rompre Mais qu’importe Quand le temps fuit l’ondée Les gémonies se parent d’ornières nébuleuses Leurs pieds cédant aux funérailles D’autres pieds s’élevant à la poussière Le ciel pourvu de verticales s’alliant à l’alchimie du monde Froid Muet Désertique
Les hémisphères brisés Pilastres en décomposition Berceront les gravats pour que rien ne subsiste Pas même une brique
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papipoete
29/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour Stephane Je pose quelques mots sous ce texte, comme pour amorcer le moteur, ne doutant pas que les commentaires ici fleuriront ? Si ce " Proto-villes " est là, c'est qu'il plût... mais j'avoue ne pas pouvoir accrocher au wagon ! Je dirais seulement que je suis béat face au travail, que votre plume parvint à échafauder... Est-ce cela " l'écriture intuitive ? " NB N'étant pas à même de goûter le sel du contenu, je me contenterai d'apprécier le contenant.
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Marite
29/1/2023
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Tout comme Papipoète je n'ai pas pu m'accrocher à ce très long texte. Bien essayé pourtant mais la quantité de mots incompréhensibles (pour moi) par dessus lesquels j'ai "sauté" pendant ma lecture a sans doute annihilé ma compréhension et ma perception de ce que l'auteur a souhaité communiquer. Une seule image m'est restée : une terre ravagée par un cataclysme n'offrant plus au regard que des ruines de villes et de voies de communication. Mais ... quelle pensée complexe ...
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Quistero
29/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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C'est aussi un proto-poème qu'on dirait issu d'un proto-pipotron dédié à l'architecture, tant le lexique est hors-sol, me concernant. Je ne doute aucunement que pour l'auteur l'exercice fut jubilatoire en même temps qu'il requiert un travail babylonien mais j'aurais aimé trouver un banc tout simple, ordinaire, pour pouvoir m'assoir et contempler au regard de mes affects, des liens que je possède, ces métropoles décrites mais tellement éloignées de moi, des univers où j'aime voyager. Merci
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Myndie
29/1/2023
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Bonjour Stéphane,
j'ai déjà eu l'occasion d'apprécier votre plume qui d'ordinaire s'attache à traduire votre vision de la ville, la violence brute et la puissance poétique qui s'en dégage. Cette fois, je dois dire que je n'ai pas accroché à votre déambulation urbaine, si longue qu'elle en est rédhibitoire. Ce qui m'a également découragée, c'est l'accumulation de termes peu connus qui confèrent à l'ensemble un caractère d'artificialité : -radians, spirilles, nacarat, cruor, vortex (un mot à la mode?)... Enfin, je n'ai pas réussi à aller au bout de ma lecture, tant vos vers me paraissent alambiqués, grandiloquents parfois mais sans relief et sans émotion.
Myndie pas séduite cette fois-ci mais qui ne demande qu'à vous relire
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Robot
29/1/2023
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Ce texte, je le qualifierais de "curiosité". Et c'est par curiosité que j'ai entrepris de le lire dans sa totalité même si une certaine fatigue m'a saisi au bout de trois ou quatre chapitres. Je ne saurais dire exactement ! A aucun moment je ne me suis trouvé séduit. Même si je reconnais la valeur de sa rédaction je trouve l'écriture artificiellement compliquée et singulièrement apoétique. L'impression d'une volonté de traiter la totalité d'un sujet inépuisable dans lequel ont été omis bien des aspects qu'une dizaine de chapitres supplémentaires n'auraient pas encore comblés. A un moment, le thème trop vaste a échappé à la maitrise de la composition. Je ne noterai pas officiellement. Je dirai si toutefois, il est souhaité une appréciation, que l'écriture est de qualité mais qu'elle n'a pas provoqué un autre ressenti que l'ennui.
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Stephane
29/1/2023
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Edgard
30/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Stéphane Moi aussi j'ai lu jusqu'au bout, non mais! On est emporté là dedans, cette géométrie "godardienne" de la ville. Ces blocs de béton ces foules englouties, si on cherche chaque mot inconnu, c'est naze. On arrête. Il faut se laisser emporter, on s'installe dans la tourelle du tank (pourquoi j'ai eu l'impression de me balader dans un tank?) et ça défile comme un clip, trop vite pour les vieux comme moi qui respecte les limitations de vitesse en ville, mais quand même sacrément bourré de sensations et d'images. Quel boulot! Un peu gêné tout de même par la profusion des appositions. Ce passage et plein d'images, je le choisis entre tous: Quelques blocs massifs de pertuis lumineux Irradient les troncs cérames aux pavés bruts Tentent des murailles en bronze Tuf granit marbre oscillent en essences friables De chrome en miroir tressés aux confluents de crêtes Verre aluminium néo-tracés dans le canevas géométrique Grimpent des hauteurs gratte-ciellisées Bien cordialement
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