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Poésie libre
StephCalewaert : Claire
 Publié le 10/01/22  -  6 commentaires  -  2094 caractères  -  134 lectures    Autres textes du même auteur

En fait, il devait y avoir trois femmes. Peut-être parlerai-je des autres séparément, quoi qu’il en soit, je suis resté sur celle-ci que j'ai appelée « Claire » parce que moi, je ne sais faire que des prénoms de femmes ou des noms d’animaux marins ! Pouf Pouf !


Claire



Une femme. Belle et nu-pieds
Vue au centre d’un pont.
Le vent souffle sur ses
Voletants cheveux blonds

Ébouriffés et secs
Tombant sur ses épaules
Comme une écume d’or
Qui fuirait un creuset
Pour rencontrer son corps.

Sous ses mèches revêches
Ses grands yeux gris traversent
L’immensité du fleuve
Qui s’éveille en colère.
Pendant que la tempête
Secoue le gréement
Du vieux pont suspendu.
C’est une nouvelle épreuve.
Elle l’avait entrevue.

L’intensité du rêve,
L’opacité, la peur,
Le vent qui donne la fièvre,
La vérité, les pleurs,
Sont ici bien réels.

Alors il faut chercher.
Et puis chercher encore.
De toute façon, ton corps
En aura des séquelles,

Tout autant que ton âme !
Pauvre folle éperdue.
Voici qu’enfin tu blâmes
Un des premiers venus

Qui revient te violer
Comme par habitude
Au milieu de tes flammes,
En quête de quiétude ?

Pour satisfaire un manque
De souffrance et de mort.
Car c’est bien ta souffrance
Et ta mort que convoitent
Ses odieuses mains moites
Et ses jambes tremblantes.
Désir incontrôlé.
Jusques à nécroser
Les stigmates sanglants
Du dernier des primates.
Tu ne vas pas oser…

Que lui offriras-tu ?
Maintenant qu’il est là
En bas, à ta merci ?

Oui ! Ce qui naît sous toi
Comme un poussin jauni
C’est ta colère qui couve.
Alors, femme sublime !
Toi, noble survivante,
Que penses-tu faire de ça ?
Une mort dure et lente ?
Un peu d’hémoglobine ?
Et sa peur éclatante !
Devant tes yeux avides…

Tout cela n’a qu’un temps.
Mais une chose est certaine
Tout vient maint’nant ! Le calme !
Le tourbillon serein.
La tempête concentrée,
Autour d’une pomme de pin.
Tu vois, il est parti.
Parce que tu l’as vaincu.
Parce que tu l’as vaincu,
Tu peux,
Maintenant…
Aller.


 
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   Gemini   
13/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
L'exergue m'a semblé bien inutile. D'autant que je n'ai pas compris si le choix du prénom avait un rapport avec le texte.

Dès le départ, j'ai calé sur "le centre d'un pont". J’aurais mis le milieu pour éviter une dimension spatiale.
J'ai trouvé un peu trop de qualificatifs sur des cheveux "voletants, blonds, ébouriffés, secs, tombant sur des épaules... en mèches revêches". Cela donne beaucoup (trop) de travail à l'imagination du lecteur, à mon avis.
J'ai par contre bien aimé l'image du "creuset".
Le vers final de la quatrième strophe : "Sont ici bien réels", casse la magie amenée par tout ce qui précède. La mise en perspective poésie/réalité m'a personnellement cassé la lecture. Mais peut-être certains y verront un procédé original.

On découvre parfois une recherche de rime qui n'est jamais suivie. Certaines de ces rimes sont assez étriquées : "âme/blâmes" par exemple impose un verbe mal adapté à la puissance du propos.

Le "Que penses-tu faire de ça ?" m’a laissé songeur. Moi-même me posant la question.
Outre le rôle et la place du narrateur, j’ai eu beaucoup de mal à deviner ceux du "un des premiers venus" ou "dernier des primates" "en manque" avec "ses mains moites" et "ses jambes tremblantes" qui "convoite souffrance et mort" de la "pauvre folle" (mais qu'on découvre pourtant "là, en bas, à ta merci" !). Il doit y avoir un sacré passif entre eux pour en arriver là. Mais lequel ?

La "pomme de pin" finale m’a laissé penser à un symbolisme de Ève qui aurait vaincu la tentation. Sa colère ayant suffi. C’est une possibilité (probabilité ?). On peut aussi penser à une femme violée qui dompte ses souvenirs (avec le pont pour le suicide)...
Un peu long, et malgré ça pas bien évident.

   Cyrill   
13/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J’avoue que je suis resté assez perplexe devant cette poésie. C’est une scène de crime ? Mais pas moyen de me la représenter.

Les deux (presque trois) premiers quatrains m’ont pourtant plu.
Une femme, nommée et (trop) sublimée parce qu’elle a subi une agression.
Certes, c’est grave. Tout cela est bien réel, nous dit l’auteur. On se croirait dans les pages d’un journal, rubrique faits divers. Je n’ai pas trop aimé ce lyrisme appuyé, un peu racoleur. L’a-t-elle occis, cet agresseur, au final ? Je n’ai pas compris.

La cerise sur le soufflé retombé, c’est ce « jusqueS » avec un S d’un autre siècle eu égard au vocabulaire plus contemporain du poème.
Faut pas tout sacrifier à la métrique ! D’autant plus que nous sommes en ‘libre’ donc non soumis au nombre de pieds.

   Corto   
10/1/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Un long poème où l'auteur semble prendre plaisir à l'obscurité.
En tant que lecteur je cherche la cohérence, une ligne de pensée ou d'observation. Je n'ai pas trouvé parce que l'auteur n'a guère voulu que l'on comprenne.

Chacun a droit à son hermétisme.
Bon courage.

   Provencao   
10/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai eu besoin de plusieurs lectures, pour m'imprégner de cette poésie. Longue et avec ce point de non-retour, dans une obscurité voulue ou non calculée de l'écriture.
Ce style obscur se veut il symbole d'un surréalisme ? Je me suis sentie écartée et non captivée entre le jeu de cette femme et la surprise de l'obscur rendu.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
10/1/2022
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
bonjour StephCalewaert
Je sais bien ( je crois... ) que ce n'est pas Vous, ce chasseur de fille à violer, mais ce thème me voile le regard, et j'ai du mal à voir si votre poésie contient de jolis vers !
Du Tarantino donnant rendez-vous à Jack l'éventreur, non loin de chez le docteur Petiot... j'ai préféré ne pas vous suivre sur ce terrain, celui d'un assassin libre, alors qu'un Waffen SS obéissait à des ordres...
C'est peut-être bien écrit ? les commentaires me le diront...
Entre les petits oiseaux et les fleurs des champs, il y a tant d'autres sujets sur lesquels versifier...
NB votre texte pourtant, commençait si bellement, jusqu'à la 3e strophe !

   Miguel   
10/1/2022
 a aimé ce texte 
Pas
D'abord, dans l'exergue, j'aurais écrit "appelée" au lieu de "appelé", histoire de respecter à la fois la grammaire et la féminité de Claire ... Ce texte interminable, et d'autant plus qu'il est un peu ennuyeux par ses aspects hermétiques et ses expressions parfois prosaïques ("sont ici bien réels"; "comme par habitude", "Alors il faut chercher", "de toute façon" ...) raconte confusément une histoire floue. Je ne suis pas séduit. Une autre fois peut-être.


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