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Strip : Alex' Bizness |
Publié le 27/02/11 - 6 commentaires - 9399 caractères - 42 lectures Autres textes du même auteur
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Petit exercice sonore à lire tout haut, bien entendu ! Promis, après j'arrête avec les séries B aux chutes faciles...
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Alex' Bizness
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Alex mat' sa télé, voilée, dans l'nuag' d'un oinj' de weed* Via ses pupill's avid' sa vie s'évad' son cerveau s'vide Le plasma s'agite, un torrent d’imag' frénétiques Dont le titre est “ le sang coul' par hectolitres ” « Cool ! La racaille a des couilles, aïe aïe aïe, ça dérouille ! Le mec a trop la trouille et mouill' son froc de fripouille ! » Quand le Beretta chromé troue sa poir' façon passoire Face à l’écran Al' se marre et admir' les beaux costards Mais déprime à qui mieux mieux dans sa cage à poule de banlieue Il rêv' de fill' et d'pognon la main plongée dans son cal'çon Donc la s'main' prochaine, fini le taf à la chaîne Et la routine à l'usine en intérim après c'week-end Comm' Tony Montana*, il choisit sa loi Et ne deal'ra plus seul'ment pour arrondir ses fins d'mois
La rue se noie dans la nuit sourde, il sent des yeux sur ses épaules Racoler ces zombies qui zonent et crèv' d'envie lui coup' la gaule Un fix' de ch'val et c'fils de chienn' s'envoie l'sida dans les veines Engourdissant sa douleur, enchaîné au cœur d'Hélène* Il entend gémir les ombres maigres des trottoirs L'angoiss' glac' leur âm' comme un' lam' de rasoir, Sans vergogn' pour ces rats d'ordure, ces schizophrènes Qui mang'raient des colons d'ivrogn' pour une dos' de pur' colombienne Il oubliera c'quartier pourri en trois mois d'économies Pour s'infiltrer dans les salons branchés Fauchon, garçon ? C'est ding' ces port' qui s'ouvrent, quand l'crédit s'affich' sur les fringues Les friqués sort' leur morlingue et s'achèt' cash des sachets d'poudre Adieu les parasites ! Sa carrière a commencé Sur ce tapis feutré comm' la pub Ferrero Rocher Alex biznessman sans complexe, aim' le luxe et ne cesse De se creuser le cortex afin d'réussir dans l'commerce Il vend sa dope sans s'en faire, tax' les tox' et espère Qu'on lui paiera son taxi pour le paradis des gangsters
Cocaïne, champagne et sex-appeal dans son duplex du centre ville Les fill' facil' styl' string ficell' s'enfilent en selle et puis s'exilent Alors qu'il brass' les liass' sur sa table bass' vitrifiée Le gorill' qui frappe à sa port' lui conseill' de l'accompagner Pour s'asseoir en limousine, mini-bar, vitres teintées Face au patron, un ancien flic qui connaît l'trafic et l'métier L'homme a la tronch' du vieux dans Snatch*, Alex refus' de négocier Mais Têt' de briq' domin' le match et puis l'accus' d'être fiché : "Alors petit branleur, tu prends la polic' pour des glands ? Ils veul' serrer l'mec gênant qui t'vend ta merde à prix coûtant On l'a descendu hier soir en maquillant son macchabée Avec une cravat' mexicaine* avant qu'ce lâch' s'mette à cracher Tu prends sa place ou tu t'arraches, tu as le droit de décider Mais sois prudent, reste vivant, un' seul' réponse est acceptée"
Alex ignorait ce réseau dans lequel il n'est qu'un mouch'ron Piégé dans la toil' d'araignée, on se sert de lui comme un pion Pris à la gorge il choisit la proposition De remplacer l'ancien grossiste égaré parmi les poissons À l'aise à l'œuvre, il fait ses preuves, les valis' plein' de kilos pleuvent Le patron, pas trop poltron, le propuls' propriétaire D'un bar de nuit en bord de mer qu'il gère à sa manière Des starlett' font la fête en s’atomisant la tête Le barman sous le comptoir revend des étuis à cigares Héroïne et coco comm' dans l'film avec Belmondo* Sur son bateau, c'est son bureau, il traite avec les gros chapeaux Et prend soin des amis du casino de Miami Dans l'jacuzzi alors qu'une catin sous l'eau lui fait une gât'rie C'est la révélation, il veut supprimer le patron
Alex biznessman sans complexe, aim' le luxe et ne cesse De se creuser le cortex afin d'réussir dans l'commerce Il vend sa dope sans s'en faire, tax' les tox' et espère Qu'on lui paiera son taxi pour le paradis des gangsters
On lui confie l'adress' d'un ancien assassin Assistant du quartier chinois avec ses chiards et ses chiens Dans un resto lamentable, Alex est convié à la table Où l'vieil asiat' sur son assiette assure être à la retraite Alex insiste, mange un nem, c'est l'dilemme, le vieux propose une option Pour la somm' d'un million sa fill' f'ra l'taf aux p’tits oignons Alex laiss' tomber ses baguett' se lève et sort son revolver Crie que le papi perd la tête, vis' la vaisselle, tir' dans un verre Un coup chass' l'arme à son poing, un' lam' brill' sur sa jugulaire La fille aînée, sabre en main, l'œil embrasé, défend son père Qui la calme en riant de toutes ses dents malhonnêtes La bell' se fond dans l'ombre apte à surgir au moindre geste Alex accepte le contrat masquant son air ahuri Admirant ce joli ninja dign' du casting de Sin City*
Comm' Vin Diesel* il roule à fond pour bluffer la perle orientale Assise à la plac' du mort, son profil est fatal De retour dans son garage, entre la Porsche et la Jaguar Il propose haschich et breuvag' pour séduir' la panthère noire Elle dit s’appeler Lucy, la voix remplie d'ennui Et souhaite un endroit tranquill' pour méditer pendant la nuit La vex' pour Alex qui suit de près la princesse En grimpant les escaliers, il fantasme en matant ses fesses Il s'arrête, ouvre un' porte et l'invite au sein D'une chambre baroque au lit d'or et de satin Lucy sourit enfin, le prend par la main, comme un grand gamin Il rougit jusqu'aux oreilles, fasciné par cett' merveille La déesse aux cheveux lisses humant le lotus et le lys Enlace Alex en plein délice et frissonne en glissant sa cuisse
Alex perdu dans son ivresse, devient sage et perplexe Quant à son av'nir il se verrait bien vendeur de Solex Il veut sortir de l'enfer pour laisser Lucy faire De son monde artificiel un petit paradis sur Terre
Nouveau projet pour Alex, abandonner tout son bizness Et s'fair' la malle avec la belle en avion vers un archipel Lucy craq' mais ne peut déshonorer sa famille Alors qu'Alex met l’fric dans l’sac ell' s'éclipse et retourne en ville Il mord ses doigts, maudit contrat, sa p’tit' geisha lui manq' déjà Elle détient tout' les clés des secrets du Kama Sutra Deux heur' passent, l'entrée sonne, sur le seuil : personne Un colis comme un cercueil gît sur le sol il ouvre l'œil Vlan ! Il devient blanc, tremblant et vomit sur son perron Le corps déchiré de sa chérie saigne au fond du carton Comme dans Seven*, il s'énerve, son chagrin se change en haine Il entend rir' le patron et des gus armés qui s'amènent Suivi par les plombs, il se replie dans sa maison Saisit ses Uzis* à l'étage et se prépare au grand carnage
Planqué dans l'faux plafond à plat ventre il vis' le salon Débitant des ball' aux débil' déboulant d'emblée malhabiles Sa Kalach'* crache, arrach' les ganach' et répand des taches De sang plein les murs, de chair qui colle aux chaussures Le patron voit le canon qui sort d'un' bouch' d'aération Lance une grenade en direction d'Alex en manq' de réaction Explosion, poussière. Allongé le ventre ouvert Alex à l’agonie voit le patron qui d’un air fier Lui braque un pompe* sur la tempe, appuie sur la détente Son rêv' s'estompe, le radio-réveil chante L'écran brille au milieu des pieds d’Alex au bout d’son pieu Ce délir' sans opium lui remet le rhum qu'il consomme Et comm' De Niro dans le dernier Sergio Leone* Son sourir' déconne, c'est dur d’être un homme
Alex rêve encore de Rolex, sa vie merdiq' le vexe Car le lendemain matin la fac' crevée sur ses corn flakes Il ira l’humeur amèr' trimer pour finir au cim'tière Et voit déjà des corbeaux chier sur sa tombe imaginaire
Références susceptibles de ne pas être comprises :
* Weed : canabis sous forme d'herbe (mot anglais souvent utilisé par les Français) ; * Tony Montana : personnage principal du film "Scarface" interprété par Al Pacino ; * Hélène : langage codé des toxicomanes pour désigner l'héroïne ; * Snatch : film de gangsters de Guy Ritchie dont un des personnages s'appelle "Tête de brique" ; * L'film avec Belmondo : "Le corps de mon ennemi" ; * Sin City : film de Robert Rodriguez avec plein de jolies filles :) ; * Vin Diesel : acteur américain qui détient notamment le rôle titre du film Fast and Furious avec beaucoup de courses de voitures ; * Seven : film de David Fincher (je ne vous dis pas la fin) ; * Uzis : mitraillettes de poing ; * Kalach' : Kalachnikov, mitraillette d'assaut ; * Pompe : diminutif des gangsters pour fusil à pompe (que d'armes, que d'armes :) ; * Le dernier Sergio Leone : "Il était une fois en Amérique" (je ne vous dis pas la fin non plus). * Chez les desperados, la cravate mexicaine est une méthode radicale pour effrayer ses ennemis et dissuader les délateurs, elle consiste à faire un trou dans la gorge d'un cadavre et d'y laisser pendre la langue du malheureux.
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Anonyme
14/2/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Salut ! Premier constat, c'est long, très long, trop long surtout écrit dans le style qui est le votre nécessitant souvent un effort de compréhension. Second constat, les références en annexe vont décourager les lecteurs, trop c'est trop, d'autant que ce texte est appelé à être chanté... sans annexes cette fois ! Ce genre de texte peut avoir un lectorat puis un auditoire... question de génération ! Moi, je suis certainement trop ringard pour vraiment apprécier...
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Coline-Dé
16/2/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Ah, j'aime bien les séries B comme ça ! J'ai apprécié de bout en bout ce texte haletant où chaque mot ouvre sur une image de film ( sauf peut-être "laisser Lucy faire" qui est un brin téléphoné !) Peut-être qu'un jour on admettra sans broncher en poésie ce genre de textte comme on a accepté le polar comme genre littéraire à part entière
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Lariviere
21/2/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour !
Dans ce texte, Il y a du style, de la rage (dans le bon sens), le flot est bon, les accrocs aussi, le phrasé est rythmé et rime comme un vrai rap.
Le défaut : l'auteur est peut être encore un peu trop influencé par les "grands" du rap et les clichés du genre (thème, images), mais la qualité est là pour moi.
Le vrai problème selon moi, c'est la longueur... C'est presque un rap "homérique"... J'ai eu du mal à finir. J'ai peur que cet aspect rebute beaucoup...
Sinon, j'ai bien aimé les références cinématographiques, mais je regrette peut être qu'elles aient été listé, avec les autres références, à la fin du texte. La liste est de trop selon moi.
En espérant que ce commentaire soit utile à l'auteur, je lui souhaite une bonne continuation !
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bulle
21/2/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Ce texte file à vitesse grand V.
J'aime bien son déroulement, cohérent, le phrasé, les sons en réponses. La mise en scène est efficace.
Ce qui m'a gênée, à la lecture, ce sont certaines apocopes trop rapprochées.
Il faut bien s'entraîner pour slamer sans heurt. Il m'a fallu m'y reprendre, pour y parvenir, ceci à cause de la longueur.
Mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé cet enchevêtrement.
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Lunar-K
27/2/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Mis à part le final et les clichés un peu trop présents, j'ai bien aimé l'histoire de ce texte. Une histoire bien racontée, ce qui ne doit pas être évident lorsqu'on choisit de la versifier. Au niveau de l'écriture justement, j'ai trouvé le début assez fastidieux... Beaucoup trop lourd sur les assonances à mon avis. Pour n'en donner qu'un exemple :
"Alex biznessman sans complexe, aim' le luxe et ne cesse / De se creuser le cortex afin d'réussir dans l'commerce"
Heureusement, par la suite, l'écriture devient beaucoup plus fluide, et la lecture plus agréable. De très nombreux jeux de mots (mention spéciale pour : "Il veut sortir de l'enfer pour laisser Lucy faire"), un vocabulaire très riche et varié,... Bref, de quoi nous tenir en haleine malgré la longueur.
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David
1/3/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Strip,
Déjà, bravo pour le scénario et pour avoir tenu la longueur, malgré ou grâce à toutes les influences revendiquées, le texte est singulier à mon goût, bien cousu avec un sens de la chute, bref, un talent de conteur dans un genre pas toujours bien vu. C'est plein d'humour et c'est noir, assez "vivant" :)
C'est rythmé avec un sens de l'utilisation à outrance des assonances propre au slam pour ce que j'en connais, ça demande un dosage certain : en faire trop par définition mais pas trop, trop non plus, et là ça tombe pas mal du tout. Je cite mes préférées :
"Les fill' facil' styl' string ficell' s'enfilent en selle et puis s'exilent" "La vex' pour Alex qui suit de près la princesse" "La déesse aux cheveux lisses humant le lotus et le lys " "Sa Kalach'* crache, arrach' les ganach' et répand des taches"
Le refrain aussi m'a bien plu
Sinon, des fins de vers qui pourrait être "habillés", ça ne porte pas malheur de mettre des points et des virgules à ces endroits-là, j'ai pas vu de risque de contresens néanmoins, la narration colle à la mise en vers, mais les strophes sont un peu grandes pour représenter des phrases, elles sont découpées au jugé, chaque vers étant à peu près autonome. Mais bon, c'est une mauvaise manie à mon avis, de ne pas ponctuer complètement. (Il y a une unique virgule de fin de vers au 20ème, sinon c'est uniquement ? et !, plus rares sur la fin du texte. Il me semble que c'est pris en compte au début et laissé de côté par la suite, ces histoires de ponctuation, le texte pourrait être un peu mieux présenté)
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