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Poésie contemporaine
Stuart : Nocturne
 Publié le 22/01/25  -  12 commentaires  -  1038 caractères  -  269 lectures    Autres textes du même auteur

Symbolisme, quand tu nous tiens…


Nocturne



La lune s’habillait d’une guipure errante
Au ciel enveloppé d’une écharpe de nuit ;
L’éclat noir de tes yeux dans la lumière absente
Lançait un chant d’amour aux astres de minuit.

J’entendais chuchoter les silences du monde
À travers la ramure et les ululements
Mourants d’un chat-huant qui geignait à la ronde,
En désespoir d’aimer, des pleurs agonisants.

Des volutes de vent, aux cimes défeuillées,
Agitaient, dans les cieux, des atours défardés
Et nos regards sondaient les ombres endeuillées
Où rôdaient, désœuvrés, des spectres attardés.

Quelques reflets mouvants en la mare endormie,
Comme une vague lente, échouaient sur ses bords
Et ne restait alors, à la terre assoupie,
Que la blanche rumeur des âmes et des morts.

Loin de tous les tourments et de tous les mensonges,
Dans le mol abandon d’un sommeil opiacé,
Tout n’était que silence et tout n’était que songes
En ce brouillard obscur, magnifique, glacé.


 
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   Lebarde   
8/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Magnifique poème classique où les pensées mélancoliques et les déclarations et sentiments amoureux de l'auteur(e) se mêlent aux "volutes de vent" et se noient dans le clair obscur et les silences de la nuit délicatement habillée par la "guipure" de la lune et des "astres de minuit"...

L'écriture d'une sensualité mystique et envoutante est superbe de poésie, de douceur, de délicatesse, d'images suggestives, d'une remarquable élégance dans le choix des mots simples et des oxymores subtils qui me ravissent: " lumière absente", "chuchoter les silences du monde", "atours défardés", "vague lente".
Mais alors quelle atmosphère féérique!!

Ce poème sublime, sans aucun doute l'œuvre d'un(e) maitre(sse) au sommet de son art, m'enthousiasme au plus haut point.
Bravo .

Dommage que dans la dernière strophe une diérèse mineure ignorée risque de soulever, une fois de plus, la controverse entre les spécialistes intransigeants du classique et pénalise ce superbe poème qui ne le mérite pas.

En EL

Lebarde admiratif qui en redemande.

   Cyrill   
14/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un beau poème, d’un savoir-écrire prosodique indéniable. La mélancolie règne en maîtresse absolue sur l’exposition de ce nocturne.
Je regrette cependant l’expression au passé qui me prive d’un plongeon immédiat dans les nuances de cet état d’âme.
Celui-ci n’est jamais nommé, et c’est un bon point, je trouve, sur le plan du symbolisme. Le locuteur exprime ses tourments au travers des éléments de la nature, qui sont personnifiés.
Le quatrain central m’a ennuyé, sur le plan sonore. Je suis souvent admiratif devant des rimes riches, mais ici, elles le sont trop. D’autant que défeuillées, défardés ont le même préfixe, et nous avons 4 participes passés à la rime.
Les deux derniers quatrains ont ma préférence avec cette « blanche rumeur des âmes et des morts » qui fait vraiment son effet, et ce « sommeil opiacé », très parlant à ma sensibilité.
Le dernier montre davantage l’état d’esprit d’un locuteur « loin de tous les tourments », accueillant cette atmosphère de brouillard onirique, cette mélancolie, avec un plaisir dévoilé : «brouillard obscur, magnifique, glacé ».  
C’est alors qu’on se souvient de « L’éclat noir de tes yeux » resté en suspens. Ceci explique sans doute cela… le mystère demeure cependant.

   Boutet   
22/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un joli paysage nocturne avec juste ce qu'il faut de présence fantastique.
De belles images et quelques beaux vers qui de détachent surtout des deux derniers quatrains.

   Myndie   
22/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Stuart,

C'est superbe ! Il flotte sur votre poème un parfum suranné que j'aime beaucoup.
Je me garderai bien de paraphraser Lebarde mais je dois dire qu'il a raison à tous points de vue. Je suis soufflée par l'élégance et la richesse de vos vers qui m'offrent le raffinement et la sensualité des grands poèmes romantiques.
Les vers sont d'une limpidité musicale :
« Que la blanche rumeur des âmes et des morts. » Magnifique

Les images me plaisent infiniment :
« La lune s’habillait d’une guipure errante
Au ciel enveloppé d’une écharpe de nuit » (deux vers quasi hugoliens)
et particulièrement toute la deuxième strophe qui parle à ma sensibilité.

Comment vous dire ? J'éprouve la même émotion quand je regarde le fameux tableau de Caspar Friedrich « Le Voyageur contemplant une mer de nuages » 
Bravo vraiment pour cette première participation sur Oniris ; je suis sûre qu'il y en aura d'autres !
Somptueux et envoûtant. Voilà de la grande poésie.
Merci pour ce moment de lecture.

   Catelena   
22/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Le Poète nous donne à entendre sous la lune un poème d'une élégance surannée, où, à aucun moment dans le vouloir bien faire en amont ne se ressent le travail de titan accompli. Bravo déjà pour ça.

Le rendu est d'une poésie pénétrante. Tout ici concoure à créer l'ambiance si particulière du romantique, bien que désuet, mais toujours malheureux dans son spleen aux effluves opiacés, tellement palpable dans ce Nocturne et son monde désenchanté.

Ce serait là l'objet de mon bémol à l'encontre de ce poème : le thème un brin éculé et poussiéreux.
Laissons-le, voulez vous, aux poètes morts et à leurs heures de gloire bien méritées.

Je reste curieuse de lire une aussi belle plume abordant l'exercice de l'écriture avec un ton résolument tourné vers plus de modernité. Vous semblez avoir l'énergie et la force d'invention nécessaire, j'en suis certaine. Le Classique aurait tout à y gagner.

Merci pour le partage.

   Cristale   
22/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une plume aguerrie, me semble-t-il, qui maîtrise parfaitement l'art du beau langage, celui là même de notre belle langue française, et de la versification.

Le symbolisme prend toute sa dimension dans cette rencontre entre l’objet, le mot et l’absolu. 

Une rime un peu légère et une diérèse oubliée ne suffisent pas à descendre le curseur de mes appréciations.

Bravo et merci Stuart.

   Provencao   
23/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Stuart et douce et belle année,

Belle sensualité en votre poésie un tantinet fantasque, sans qui ces silences du monde ne seraient pas ce qu’ils sont, ou ne seraient pas ; à vous seul convient peut-être l’épithète de " inspiré, spirituel" ; ou, au moins, "ces reflets, ces cimes défeuillées", étranges , errantes, en ce brouillard obscur..

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
23/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce texte, plein de charme et de poésie, est très agréable à lire, et de bonne facture. Un peu dommage que la classification classique échappe pour peu de chose (opiacé fait malheureusement 4 syllabes)

Je citerai, par exemple, la dernière strophe :
"Loin de tous les tourments et de tous les mensonges,
Dans le mol abandon d’un sommeil opiacé,
Tout n’était que silence et tout n’était que songes
En ce brouillard obscur, magnifique, glacé."

Deux ou trois remarques :

"À travers la ramure et les ululements
Mourants d’un chat-huant qui geignait à la ronde,"
Le son an est peut-être un peu trop présent... à moins que ce soit voulu ?

Troisième strophe : 4 rimes en é, et 4 participes passés...

Quatrième strophe : la rime endormie/assoupie est pauvre... Il doit sans doute être possible de faire mieux.

   Damy   
23/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Stuart.

Je ne saurais rien dire de mieux que ce qu’a dit Lebarde.
Le mouvement artistique du symbolisme date du XIX° siècle, d’après ce que j’ai lu. Il n’est donc pas tout jeune. Il a vécu une vingtaine d’années, c’est tout. Mais la mélancolie est un sentiment éternel que vous rendez actuel et intense ici. Je le connais et, personnellement, je trouve qu’il est très fécond pour la création artistique.
« Nocturne » s’accompagnerait bien de l’une de Chopin.

Merci pour le partage de l’atmosphère de votre toile.

   Mokhtar   
24/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très beau poème, très classe, très classique, de pure forme mallarméenne. Le poète s’y repaît en songeant , inspiré par la trêve nocturne qui libère des « tourments » des agités du grand jour pour l’apaisement, sorte de petite mort (mourants, agonisant, endeuillées, spectre, âmes des morts).

Bien des choses justes ont été dites par mes prédécesseurs, et je m’associe à l’éloge de la qualité des oxymores remarquée par Lebarde, aux réserves de Cyrill sur les rimes un peu luxuriantes du troisième quatrain, et surtout au très pertinent rapprochement, proposé par Myndie, avec le célèbre tableau de Friedrich.

L’o-pi-a-cé , pour lequel Littré et Baudelaire préfèrent l’hiatus à la synérèse du langage actuel, plonge ce texte, classique parmi les classiques, dans le maelstrom du classement en contemporain. Il me semble que l’extrême rigueur des césures, imposant un rythme 6-6 excluant mécaniquement la diérèse, aurait pu permettre une tolérance aux règles, et plus de liberté à l’auteur.

Dommage pour les amateurs de classique, qui ne trouveront pas dans le catalogue ce texte à une place adéquate. Dommage pour l’auteur frustré d’un lectorat privé de ce poème remarquable.

   BlaseSaintLuc   
28/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Encore et toujours "l'amour", je ne remets pas le texte dédié au poème d'eskisse , il colérait pourtant parfaitement aussi ici.
L'auteur va chercher des tournure très travaillées, qui ne manque pas de naturel, mais qui chuchote un peu l'élitisme ... Symbolisme quand tu nous tiens, certes !
Tout ça est dans un si bel emballage, qu'il serait vain de faire la fine bouche ... Béeeeh

   Marceau   
10/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Magnifique poème, ou plutôt sublime, catégorie esthétique qui convient mieux à cette quête romantique. Le rapprochement avec quelques oeuvres picturales de David Friedrich est très bien vue, on pourrait également évoquer le monde onirique d'un Gustave Moreau.
Au plaisir de vous relire, Stuart.


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