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Poésie néo-classique
Stuart : Vieux châteaux
 Publié le 11/02/25  -  9 commentaires  -  1745 caractères  -  113 lectures    Autres textes du même auteur

Les vieux châteaux sont des sortilèges de pierre qui nous font contempler l'éternité.


Vieux châteaux



Aux lisières des temps veillent des citadelles,
Flanquées de lourds donjons aux sommets crénelés,
Qui dressent vers le ciel, en géants esseulés,
Leurs murailles ourlées de brumes solennelles.

Lorsque hurlent les vents au fil des embrasures,
Sur les chemins de ronde et les mâchicoulis,
Des esprits vont errant, au cœur des éboulis
De pierres entassées dans des douves obscures.

Les ténèbres qui noient le flanc des contrescarpes,
Déploient, comme en soupir, de sourds halètements
Que l’on croirait tombés des encorbellements
Où chaque nuit déplie de mouvantes écharpes.

Des fées offrent le feu de leurs folles promesses
À des berceaux joués aux dés de l’au-delà,
Et de secrets sanglots sourdent ici et là,
Dans les chuchotements des enceintes épaisses…

Des dames alanguies, tout au long des courtines,
Parées de voiles bleus et de fins ornements,
Rêvent éperdument, quand manquent les amants,
De folles passions et d’amours libertines.

Les hourvaris, braillés au son des chalemelles,
Saluent des chevaliers aux vaillants destriers,
Joutant sous le harnois pour garnir de lauriers
Les galantes faveurs quémandées à leurs belles.

Avant le pont-levis, sur une barbacane,
Quand poudroie le soleil à la fin de la nuit,
Que verdoie l’herbe folle à l’éveil de l’ennui,
Scrutent, le regard pers, d’attentives sœurs Anne.

Et les toits resserrés sous les mottes castrales,
Autour de leurs clochers et sous les cieux cléments,
Vaquent paisiblement dans les envoûtements
Des fontaines sacrées et de leurs eaux lustrales.


 
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   Lebarde   
27/1/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Un thème moyenâgeux, plaisant quoiqu'un peu désuet que l'auteur(e), à la manière des troubadours, développe élégamment en décrivant avec moults détails et références architecturales: "donjons aux sommets crénelés", "murailles ourlées", "chemins de ronde et les mâchicoulis", "contrescarpes", "encorbellements", "enceintes épaisses", "courtines", " pont-levis", "barbacane", "mottes castrales",
les "Vieux châteaux" où "les esprits vont errant", habités par des gentes "dames" et des "chevaliers aux vaillants destriers" en quête "De folles passions et d’amours libertines."

L'atmosphère médiévale est bien rendue par le vocabulaire choisi et les dodécasyllabes qui ne manquent pas de rythme et de noblesse.

Et pourtant...
quel dommage que dans un poème proposé en classique, d'une écriture à première vue maitrisée et agréable à lire, l'auteur(e) se soit si peu préoccupé(e) des règles prosodiques de base:

- non respect de l'alternance des rimes féminines et masculines entre les différents quatrains, et moins grave les fautives (nuit/ennui)

- et surtout les e non élidés ( flanquées, ourlées, entassées, déploient, déplie, fées...etc...etc.) dont l'accumulation au fil des vers laisserait même à penser qu'ils seraient intentionnels .
Allons donc!! Ces fautes n'en sont pas moins inacceptables.

J'ai bien aimé le vers "Des fées offrent le feu de leurs folles promesses" pour les allitérations, un peu moins le dernier quatrain
et ses toits qui vaquent(?) et son propos plus confus.

Pour finir mon sentiment global est mitigé d'autant que ce poème révèle un potentiel d'écriture réel mais mal exploité.

   Ornicar   
3/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
En préambule et en vrai, je ne suis pas fan, de façon générale, de tous ces "vieux châteaux" qui me laissent souvent froid comme la pierre dont ils sont faits.
Concernant celui que j'ai sous les yeux, j'ai parfois l'impression d'assister à un cours d'architecture médiévale ; d'autant plus que les nombreux termes techniques se trouvent assez souvent à la rime : "embrasures, mâchicoulis, contrescarpes, encorbellements, courtines, barbacane". C'est sans doute un parti pris de l'auteur, un effet de style, afin que le lecteur visualise au mieux les contours du château. Personnellement, je trouve le trait trop insistant, au point de rendre cette silhouette intimidante, écrasante. L'impression d'ensemble qui domine alors chez moi, est celle d'une certaine "pesanteur".

Dans la seconde moitié du poème, la volonté du narrateur de refaire vivre les lieux par le recours à l'imagination est manifeste et louable. Mais là aussi, paradoxalement, je trouve cette évocation assez "figée". Comme si je regardais un de ces anciens manuels d'Histoire en usage dans les écoles primaires à une certaine époque. Une Histoire s'inspirant largement du "roman national", d'ailleurs. Avec ses grandes figures, propres à édifier l'esprit des jeunes sujets que nous étions. Il y a dans cette évocation, une certaine imagerie d'Epinal.

Mais faut reconnaître que c'est plutôt bien écrit. Et c'est ce qui sauve ce poème.

   Celia1993   
11/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Voilà une réjouissante tapisserie où l'on a brodé avec art des choses anciennes et qui m'évoque tout à la fois le style tardif d'un Heredia et les miniatures d'un livre d'heures.
C'est une belle lecture à laquelle ne manquent guère que les gerbes d'or et la charrue des moissons mais c'est un détail, le tout est parfaitement orné et le vocabulaire bien choisi.

Bravo pour ce poème !

   Boutet   
11/2/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Une belle évocation des château forts d'antan, peut-être un peu trop descriptive à mon goût mais l'auteur fait revivre les Dames dans l'attente de leur Seigneur et maitres.
J'aime bien l'évocation à soeur Anne, ne vois-tu rien venir.

   papipoete   
11/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Stuart
Voulez-vous visiter un château-fort, au temps de messires et belles-dames ?
suivez-moi, je serai votre guide !
Et du haut des tours jusques au fond des douves, l'on se croit dans l'ombre du seigneur, aux côtés de ces dames alanguies rêvant au bel amant, alors que hurlent les vents au fil des embrasures...
NB nous avons tous les sens en éveil, même les odeurs de souterrains, les bruits des ténèbres, les cris lancés du haut des chemins de ronde.
Un vocabulaire simple pour évoquer des " mots savants ", hourvaris, regard pers, mottes castrales qui nous renvoient à l'école primaire où le maître, avec force carte géante, nous instruit pour toute la vie.
ce fut un réel plaisir de déambuler en votre compagnie !
le second quatrain a ma préférence.
il ne doit pas manquer grand-chose, pour échapper à la forme classique !
- comme dans la 3e strophe, je ne sais plus si " dépli/e " rajoute 1 pied ?
5e strophe "paré/es " idem ?

   Damy   
11/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
L’architecte invite elfes, sylphes et chimères. Il donne à l’œuvre une âme ésotérique descendue des Hauts-de-Hurlevent dans ce qu’elle a d’intrigante, notamment dans son épilogue. La Sœur Anne n’a rien vu venir. Roman et chanson sont cruels et désespérés. Le poème le serait-il quand il propose des termes comme « lourds », « géants esseulés », « hurlent », errants », « obscures », « ténèbres », « sourds », « nuit », « folles », « hourvaris braillés », « ennui », etc ?

Mais l’atmosphère se fait sensuellement envoûtante quand « Des fées offrent le feu de leurs folles promesses » et que l’on rencontre « Des dames alanguies, […] Parées de voiles bleus et de fins ornements » qui « Rêvent éperdument […] De folles passions et d’amours libertines ».

Quand « sous les cieux cléments » [...]« Vaquent paisiblement […] Des fontaines sacrées et [...] leurs eaux lustrales », l’architecte est poète accompli, assurément.

Le poème est délicatement bipolaire.

L’écriture est d'un raffinement exquis..

Au sommet d’un donjon, je me sens élevé.

Merci Stuart.

   Francois   
11/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est un poème plutôt agréable à lire, évoquant de belle manière un château fort ancien, avec un vocabulaire (trop ?) recherché.

Par exemple, j'aime bien le premier quatrain :
"Aux lisières des temps veillent des citadelles,
Flanquées de lourds donjons aux sommets crénelés,
Qui dressent vers le ciel, en géants esseulés,
Leurs murailles ourlées de brumes solennelles."

Il y a pas mal de e non élidés mais nous sommes en néoclassique...
On peut critiquer la non-alternance des rimes féminines et masculines, mais chaque quatrain a la même structure, c'est toujours çà (féminin, masculin, masculin, féminin).

Le vers
"Rêvent éperdument, quand manquent les amants,"
ne sonne pas très bien...

L'avant-dernier quatrain pourrait être mieux équilibré (la proposition principale arrive en dernier)

Peut-être que le poème gagnerait à être un peu raccourci ?
Et veiller à une écriture plus fluide ? Deux phrases par quatrain plutôt qu'une, de temps en temps ?

   baldr   
11/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Remarquable, et original dans le choix stéréotypé de son thème même. Le poème remplit son ambition romantique, non sans tomber dans une sorte de visite guidée... mais cette visite est guidée par les sortilèges et les personnages qui habitent les châteaux. Efficace classicisme de la versification traditionnelle, et il fallait trouver tout ce vocabulaire. Un seul bémol : on compte trois fois "folle".

Note : Le wiktionnaire donne "chalemele" avec un seul L ou "canemelle" qui rime mieux avec belles.

Merci pour cette lecture.

   Volontaire   
14/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

J'aime bien ce poème où mille choses se passent à la fois dans un château que je m'imagine par habitude déjà en ruine, un peu comme lors des fêtes médiévales à Peyrepertuse. Étant enthousiaste du vocabulaire architectural des châteaux et manoirs, j'ai eu plaisir à le lire. Je me permets de prolonger ce plaisir par des extraits de la page wikipedia du château de Peyrepertuse (tout un poème pour celles et ceux qui aiment baguenauder à travers le champ lexical des vieilles pierres ou en l'occurence de la "pierre percée") : "les merlons sont percés d'archères", "[le] site du « Puech de Bugarach et de la crête nord du synclinal du Fenouillèdes » englob[e] le château"

Mon passage préféré est celui où la soeur Anne fait une apparition, sans doute le personnage le plus poétique du conte de Barbe bleue

Bonne journée et merci pour la joie lexicale :)


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