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Poésie classique
taha : Les nuits éternelles
 Publié le 29/03/20  -  9 commentaires  -  1332 caractères  -  228 lectures    Autres textes du même auteur

Deux oiseaux, deux augures de la nuit éternelle.


Les nuits éternelles



Quand le jour s’est couché, teinté d’un pâle mauve,
Que la brume a voilé les coteaux transparents,
Bleuis et que des pans de mousseline fauve
Se balancent pareils à des faunes errants ;

Quand le dernier rayon s’incline en révérences
Aux longs épanchements de l’approche du soir,
Que baigné des fraîcheurs aux fantasques nuances,
L’univers s’assoupit dans son grand reposoir ;

Avant de se poser, un linceul de froidure
Noiera dans sa pénombre et ses blanches vapeurs
Les lacs et les vallons, la dormante nature,
Le silence ondoyant des dernières lueurs.

***
Des embruns cotonneux déposés sur les crêtes,
En monceaux, s’alignant au fini du regard,
Deux ombres croiseront ; par-delà les arêtes,
Indolents, anguleux, émergeant du brouillard,

Deux fantômes ailés, fossoyeurs de ténèbres,
Surgiront du tracé de l’astre finissant
Pour hurler à plein bec dans le vide béant,
Au monde stupéfait, leurs sentences funèbres.

… Sur l’étang de la nuit, tournoyant tour à tour,
Ces lémures ne sont ni buse ni vautour,
Mais deux oiseaux obscurs, vaisseaux aux lourdes ailes,
Augurant des torpeurs et des nuits éternelles.


 
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   Gabrielle   
16/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un tableau faisant honneur à la Nature dans toute sa grandeur et sa majesté.

Le lecteur n'a de cesse de se laisser envahir par le ressenti du spectateur de ce décor digne d'un tableau des peintres impressionnistes contemporains.

Merci à l'auteur(e) pour ce voyage vivifiant pris dans les hauteurs.

Belle continuation.



Gabrielle

   Donaldo75   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour taha,

Rien à dire, je viens de lire de la belle poésie classique, bien ouvragée, travaillée, un modèle pour les poètes qui comme moi s’essayent à ce genre de temps à autres. Il y a un côté tableau du dix-neuvième siècle comme ceux que l’on retrouve parfois dans les châteaux, avec un souci du détail, de la rime tressée, de l’image précise, qui hypnotise le lecteur que je suis, pourtant plus fan de Miro que de Delacroix, tel le cobra devant sa proie mustélidée.

Rien à dire à part bravo.

   Anonyme   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Après une jolie mais bien longue description du crépuscule,
l'auteur nous projette dans la nuit avec ses deux oiseaux noirs
dont je ne saisis pas bien la représentation.
12 vers sans un seul point fait prendre une grande respiration
pour aborder la fin du jour mais j'aime bien : les pans de mousseline fauve, les faunes errants et les fantasques nuances.
J'aime moins le quatrain 3 à cause de ses inversions : blanches vapeurs, dormante nature.
Je m'attarderai moins sur la seconde partie du poème, n'ayant pas saisi le sens de ses deux fantômes ailés.
Cela a-t-il un rapport avec le livre de Neil Gaiman ?

   papipoete   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour taha
un poème ( et l'auteur n'y peut rien... ) qui célèbre la nuit où l'on s'endort, pour ne plus jamais se réveiller ! Brrrrrrrr ! le hasard fait les choses à sa façon, et Sire Covid entre en scène la faux à la main, clôt des yeux anciens, des yeux jeunesse...
NB bien sûr que ce poème ne tombe pas au meilleur moment, ce qui ne l'empêche d'être remarquable ; la 3e strophe est particulièrement envoûtante !
la seconde partie est noire à profusion, mais je crois comprendre que " des oiseaux obscurs " sont probablement des CORBEAUX ? aussi, en en ayant fait un plaidoyer très récent, suis-je prudent dans mon commentaire ! ( mais papipoète ne changera pas le cours des choses, et l'oiseau couleur de jais là-haut dans le ciel, sera toujours le messager d'un triste augure ! )
au 10e vers, je ne sais plus la règle, mais ne lit-on pas en " classique " ..... noi/e/ra ?
Un " classique " parfait si je me trompe à la ligne précédente ?
Et je redis que ce thème que l'on eut préféré lire en plein carnaval par exemple, tombe mal à propos !

   Marite   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème classique qui impose presque de la solennité pendant la lecture. Le premier augure décrit un crépuscule généreux en couleurs dans le premier quatrain, les deux suivants nous faisant frissonner avec le "linceul de froidure" et " Le silence ondoyant des dernières lueurs".
Peut-être pour nous préparer au second augure dans lequel s'invitent les ombres malfaisantes des "deux oiseaux obscurs", messagers présageant le vide béant, les torpeurs et les nuits éternelles.
N'étant pas spécialiste de l'écriture poétique classique je ne puis me prononcer sur la qualité de la forme mais je note néanmoins la grande variété des rimes choisies.

   Lebarde   
30/3/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour taha

Superbe poème d'une forme classique irréprochable développant avec talent une atmosphère macabre et lugubre de chambre mortuaire.

Tout y contribue:
- le vocabulaire: révérences, épanchements, grands reposoir, linceul de froidure, pénombre, dernières lueurs, brouillard, fantômes, fossoyeurs des ténèbres, vide béant, sentences funèbres, lémures, oiseaux obscurs, nuits éternelles....

- les couleurs: pâle mauve, mousseline fauve, fantasques nuances...

- les bruits étouffés,

- les images cotonneuses, tristes, angoissantes: la dernière strophe avec la mise en scène de ces oiseaux "tournoyant" " augurant des torpeurs", associés à la mort:

"Ces lémures ne sont ni buse ni vautour
mais deux oiseaux obscurs, vaisseaux aux lourdes ailes"...

Vous avez parfaitement su traduire cette ambiance morbide avec une écriture simple et suggestive qui fait froid dans le dos.
C'est évidemment ce que vous avez voulu faire et vous avez magnifiquement réussi. Bravo!

C'est aux lecteurs de gérer leurs perceptions et d'apprécier ou pas en fonction de leur sensibilité.

Très beau poème d'une belle maîtrise dans l'écriture.
J'ai bien aimé.

Lebarde

   Castelmore   
30/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Onirique, mythologique, prophétique, pré apocalyptique ?
Comment qualifier cet univers que nous propose l’auteur ?
Peu importe finalement.

Au travers d’une écriture puissante, servie par des alexandrins parfaits, il mêle savamment

une réalité magique, celle d’un crépuscule d’anthologie,

et la magie de mythes parmi les plus maléfiques peuplés d’êtres mi réels présents dans nos cauchemars les plus effrayants.

Et le lecteur est emporté, transporté
par la force, la beauté et la poésie de la peinture qui lui est offerte d’un coucher de soleil qui est peut-être le dernier,
pendant qu’apparaissent , de plus en plus précisément, les menaces diffuses annonciatrices d’une fin.

Un très beau poème... qui pourrait être le début d’un conte fantastique dont l’auteur nous ferait le cadeau...

Un petit bémol : pourquoi les trois étoiles scindant le texte et les points de suspension au premier vers de la dernière strophe.?
Ils me semblen inutiles pour la compréhension et perturbent plutôt la lecture.

   emilia   
31/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des « longs épanchements de l’approche du soir » où « la nature dormante / dans son grand reposoir », bénéficie d’un silence serein, à « la nuit éternelle » aux « sentences funèbres » peuplée de « fantômes », deux visions des « ténèbres » s’offrant au regard…

   BernardG   
20/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Taha,

J'ai adoré cette description légèrement onirique du crépuscule....ainsi que la richesse de la rime.

La seconde partie - bien tournée - restera, pour moi, un peu mystérieuse. J'ai eu du mal à intégrer ces lémures dans le paysage et le pourquoi de cet augure de "torpeurs et des nuits éternelles".

Cordialement


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