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Anonyme
5/4/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je ne sais pas si telle est l'impression que vous avez voulu donner : l'idée qui me reste en fin de lecture, c'est que "les géants" d'une part, "nous" de l'autre, sont membres de la même espèce ; pas grand-chose, à part la taille, la puissance, pour différencier les deux groupes. La différence est de nature quantitative, non qualitative : "nous",
avec nos soupirs ridicules nos petits sifflements de brutes nulles font pendant aux grandes brutes qui mangent et respirent fort et emmènent autour d'eux des masses d'air énormes puisque "nous" aussi mangent et respirent, qu'"eux" aussi, comme "nous", vont nus ensemble embrasser le néant car tel est le sort commun à tout ce qui vit. Dans cette perspective, le pouvoir démesuré des géants apparaît bien sûr illégitime, une lecture politique de votre poème s'impose à moi. Je trouve que c'est bien dit, en peu de mots. Je trouve aussi le propos quelque peu outré sur le fond, mais il a le mérite de marquer. |
Cyrill
15/4/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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J’ai trouvé ce poème drôlement bien fait.
On dirait qu’il ânonne avec ces entames : « et eux », « et nous », « et eux », qui me font l’effet de quelqu’un n’en finissant pas de s’étonner : alors là, ça alors ! On va des uns aux autres, on monte et on descend, on est au niveau des minuscules ridicules puis l’instant d’après à celui des géants, pour retomber encore. L’image qui ne m’a pas quitté dans ma lecture est celle du Mont Rushmore avec ses quatre présidents. Mais ça peut représenter tout ce qu’il y a de puissant dans ce monde, face à l’impuissance du narrateur, notre impuissance. J’ai aimé, poétiquement, ne pas aimer me sentir dans cette relation disproportionnée, comme faisant partie du paysage, ne comptant pas vraiment ( hirsute et paysagère ). |
Anonyme
23/4/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Tankipass,
Une écriture étonnante, très allégorique et réversible, me dis-je, on pourrait certainement trouver de multiples explications sur le sens, qui est petit, qui est grand, qui est « eux » qui est « nous ». Je n'en ai pas mais je ne sais pas pourquoi, cet univers dépeint m’a fait penser aux livres de Claudi Ponti que je lisais quand j’étais petite. Merci pour la lecture et et bravo pour la construction originale ainsi que cette atmosphère générale qui transporte ailleurs. Anna |
Mintaka
23/4/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Tankipass,
Un poème questionnant, sont-ce les étoiles ces géants voire des trous noirsc qui emmènent avec eux des mondes et nous tout petit et allant avec vers le néant? Ce qui est vrai scientifiquement par ailleurs. Chacun y va de ses fantasmes pour élucider l'énigme de votre poème. Cela doit vous faire sourire notamment si on se plante complètement sur vos intentions. Que nenni, votre poème à du charme et nous embarque bien et après tout c'est peut-être tout simplement celà votre intention! Merci pour ce court voyage quelque peu onirique. |
papipoete
23/4/2022
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bonjour Tankipass
Je vais une fois de plus livrer mon interprétation, votre poème ne m'ouvrant pas assez les yeux. Avec nos enfants, et ceux que mon épouse ( nounou ) gardait, nous regardions au ciel s'avancer les nuages en formations ; l'un semblait un éléphant, un autre lion ou girafe et nous apparaissaient " des géants ". Pour cela, il fallait en plus de voir les choses, savoir les regarder pour en faire un monde tout là-haut, bien vivant ! NB je ne noterai pas vos lignes, n'étant pas certain que mon idée dans le sens de la votre ! |
Polza
23/4/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Des images me sont apparues en lisant votre poème. J’ai pensé Micromégas, j’ai pensé Galactus l’avaleur de mondes étroitement lié à Norrin Radd, mais je n’ai pas spécialement pensé au Géant vert si ça peut vous rassurer. Blague à part j’ai vraiment apprécié votre texte qui en peu de mots raconte une histoire ou une morale percutante à mon sens. J’ai aimé le fait qu’il n’y ait pas de parti pris de la part du narrateur. Finalement, ces géants n’ont rien à envier aux petits et vice versa. Un coup de coeur pour la sentence finale « et nous
tout petits et allant
nus
ensemble
embrasser le néant »
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Miguel
23/4/2022
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Je n'ai rien compris à ce poème, et voulant m'aider des commentaires des autres, j'ai découvert que chacun y comprend ce qu'il veut : la meilleure preuve, pour moi, d'une absence de sens. Qui sont ces géants ? En quoi sommes-nous si infimes ? Et d'ailleurs qui est ce "nous" ? Moi je ne me reconnais ni dans la brute ni dans le nul. Ce "nous" n'est pas pour moi. Et en quoi des brutes (nulles) peuvent-elles n'émettre que de petits sifflements ? Mais, bon, puisque ce texte plaît tant, c'est qu'il doit avoir des qualités que je n'ai pas su voir. Je m'abstiendrai donc d'une appréciation négative.
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Donaldo75
23/4/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Tankipass,
J’ai énormément aimé ce poème ; il a de l’impact à la lecture et assène en peu de mots une vérité difficile à admettre. Je sais qu’il peut être perçu comme hermétique ou alors même interprétable de diverses façons mais personnellement je préfère l’hermétisme ou la multiplicité du sens à la version manuel de montage de poésie en kit proposé par ailleurs. Je ne vais pas m’atteler à un commentaire composé ou une explication de texte mais il s’agit de nous masses populaires qui jouons avec le feu. J’oserais même – et après tout, n’est-ce pas la force d’une poésie que de permettre des interprétations propres à nos références personnelles ? – dire que ces brutes se croient aussi fortes que les géants – celles et ceux qui font avancer l’Humanité par leurs découvertes, leur art ou autre, Mozart, Einstein, Gandhi – parce que les réseaux sociaux leur permet de s’accorder leurs trois minutes de gloire avec une toile d’anonymes venus récolter des bouts de lumière comme s’ils étaient des taupes perdues dans des couloirs. Le néant, c’est le choix d’écouter les vociférateurs qui jouent sur les peurs et la brutalité de ces petits réunis en meutes, en masses obscènes comme le dit le poème, puis de voter pour eux et finalement de leur donner le pouvoir de foutre la merde dans un monde dont ils fustigent déjà l’iniquité. Le néant, on l’a déjà expérimenté entre 1940 et 1945 en France et plus tôt en Allemagne et puis de temps en temps ailleurs parce que les petits n’apprennent pas de leurs erreurs et que nous sommes tous petits au point de nous perdre nus dans nos propres peurs. Voilà mon analyse, du moins ce qu’a provoqué sa lecture en moi. Et c’est en cela que ce poème a de l’impact parce qu’il m’a amené dans ces retranchements où le lecteur se sent obligé de commenter car il ne veut pas être – du moins pour un court instant – une brute nulle et hirsute noyée dans la masse de ses pairs allant nus vers l’horizon flamboyant des promesses populistes. On verra bien dimanche soir. Je relirai le poème à ce moment-là. |
Pouet
23/4/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Slt,
une belle réussite que cette ambiance qui ressort par petites touches pointillistes. Les mots un peu comme des pierres jetées sur un filet d'eau pour aider une fourmi à traverser. |
Vincente
24/4/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je nous ai bien vu, regardant en haut, et là-bas, si loin que l'on en discerne rien, à part cette inquiétude d'être finalement si peu de choses…
L'écriture ne dit pas grand-chose justement, comme si ce "peu de choses" que nous sommes lui échappait, laissant une place d'abord au "néant". C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce poème, le peu face à l'énorme, le sobre face à l'emphatique suggéré, et l'humble qui apparaît ainsi entre les lignes, vivant et "nu". |
hersen
24/4/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Tankipass
Voilà pour moi une poésie géante. Car tout n'est que poésie, dans l'écriture, dans l'idée, dans la place de l'homme brouillon, dans ses petites bombes qu'il lance pour savoir qui a la plus grosse (bombe) et, toujours content, il croit que l'univers tourne autour de sa petite personne, sa petite intelligence capable d'assembler des Lego, mais incapable de prendre des décision élémentaires pour assurer sa survie dans cet Univers. Alors que c'est l'univers qui tourne autour de nous, qui nous plaque gravitationnellement à notre Terre, ma foi bien aimable de nous supporter. La façon que tu as de le dire, un peu comme sans avoir l'air d'y toucher, justement me fait me remettre au coeur du problème : nous ne sommes rien d'autre que ce que nous pensons que nous sommes dans notre présent, mais nous ne sommes rien dans l'Univers. Nous nous agitons beaucoup pour faire tourner nos éoliennes mentales... Un grand merci pour ce poème des Géants. Edit : je viens de lire les autres commentaires. Il se peut que j'aie lu une visée trop Univers alors qu'elle serait plutôt plus... terre à terre ? J'attendrai ton retour, comme dit la chanson :) |
StephTask
26/4/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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J’ai malheureusement lu les commentaires et je finis par douter de mes sensations, impressions, interprétations.
C’est à la fois simple et géant, évocateur, un brin surréaliste mais en tant que passionné d’astrophysique je n’y vois rien de politique. Je vois juste l’évocation des trous noirs qui engloutissent des mondes (principalement des étoiles et des planètes). Le parallèle entre eux et nous est juste car ils sont aussi des catalyseurs de matière qu’il rejettent ensuite en faisceaux qui s’étendent sur des années lumières. Cette matière se disperse assez uniformément dans l’univers et c’est celle dont nous sommes faits, comme tous les être vivants. J’adore ! A lire d’ “un canapé sur la lune” (Merci Atom !) qui est pour moi un autre coup de cœur sur un thème qui me semble proche. Si je ne me trompe pas complètement… |
Atom
26/4/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Qui ou que pourraient être ces géants dont il est question ici est forcément la première question qui vient après la lecture de ce poème.
J'opte pour des dieux que l'on peut retrouver dans les religions polythéistes (même si souvent les Géants sont distingués des dieux). La bouche (ou gueule) semble être un fil conducteur puisqu'à chaque strophe ou presque il y a un champ lexical qui s'y rapporte. Certains ont parlé de trous noirs et je me sens assez happé par cette idée, enfin quelque chose d'ogresque et cosmique qui nous dépasse et qui nous avalera peut-être un jour. "hirsutes et paysagères" est un peu trop esthétisant à mon goût par rapport au reste du texte. |