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Anonyme
16/1/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une poésie-cri affirmant et définissant une identité à l'aide de nombreuses anaphores.
J'ai beaucoup aimé certains vers : " jusqu'aux enclaves des esclaves" , " Mes mots sont mystiques / ils font l'amour à la fatalité" et " le noir n'est qu'une des nuances de mes gris"ou encore " ma rage n'a qu'une teinte". Je trouve que le poème aurait gagné en force si l'auteur avait limité les anaphores. Certes, elles créent un effet d'insistance mais elles alourdissent selon moi le poème par leur trop grande fréquence. De même que les rimes en (i) de la cinquième strophe. Et je trouve que la rime "en fait / en fête" ne dit rien. Mais je suis sensible à la sincérité qui émane de ce poème. |
Alfin
16/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Merci à l'auteur pour cet hymne à la force d'un continent mal perçu. Qui possède une énergie, une vitalité encore brimée aujourd'hui, la colonisation ayant inculqué des valeurs qui n'existait pas.
Jacque Brel évoquait l'élégance d'être nègre en 1977 (voir un ami pleurer, album les marquises), Léopold Sédar Senghor vantait la négritude 40 ans plus tôt. Merci pour ce poème, très beau, complet, mais parfois un peu trop "Des mots de couleur Des mots de douleur Des mots roucouleurs Des mots marrons Des mots marraudeurs Des mots neg’de couleurs Des mots toucouleurs" Je trouve "roucouleurs" peu à sa place, même si je saisis que l'auteur ne veut pas tomber dans le misérabilisme, je pense que travailler le texte en alternance positive, négative par strophe aurait plus de poids. Essayez de garder un sujet par strophe, cela donnera une structure nécessaire pour un long poème. J'aime beaucoup l'écriture qui est légère et sans tabous, mais en le structurant un peu plus, le poids de cette histoire de douleur et d'énergie sera plus marqué. Merci beaucoup pour ce partage qui m'a séduit autant pour la forme que pour le fond. Edit.: A la relecture trois semaines plus tard, je trouve que le texte à une force incroyable, à t'il été retravaillé depuis la lecture en EL ?.... Bravo à l'auteur, c'est un des plus beau texte depuis des mois Au plaisir de vous lire, Alfin en EL |
Vincent
16/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour,
je ne sais pas trop quoi dire sauf que j'ai adoré pour moi c'est un log hurlement un tam-tam des tripes nous avons chacun notre souffrance ce pourrait être un slam merci |
hersen
16/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Ce texte est un chant tripal, c'est un cri, et c'est un très beau texte.
Il y a la force des mots dont l'auteur sait user pour appuyer un propos global qui est toujours le même : touchons à l'âme des hommes au lieu de se demander quelle peau les habille, rappelons-nous ce que nous avons été capables de faire, pour ne plus le refaire. En l'homme il y a tout, le bon et le mauvais. Il ne tient qu'à nous que l'un prenne le pas sur l'autre, même si mes espoirs s'amenuisent... Césaire est celui qui, peut-être, a chanté le plus le peuple noir, sans lui faire non plus de concession pour autant, c'est par ce qu'on est au fond de soi que transparaît la couleur du coeur, de la raison. Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce texte, c'est l'impression de lire un sacré souffle, c'est aussi toutes les couleurs d'une africanité qui doit se sortir (dans le sens noble) de son passé d'emprise subie Il faut libérer la pensée pour libérer le corps. Il faut lire dans les yeux des hommes. merci pour ce beau texte ! |
Corto
16/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce poème au grand souffle est fait pour redéfinir une identité, une histoire qui a malmené hier comme aujourd'hui toute une partie de l'humanité. Respect pour la démarche.
Ce poème est de plus enrichissant pour le lecteur. Très vite une interrogation justifiée arrive "Qui a dit que je suis noir ? Qui ?" Dans ce manifeste crié on trouve de multiples expressions convaincantes et précises qui interrogent ou malmènent le non-noir. L'ambiance ainsi créée est si variée, si multiple qu'on a envie de mettre le texte en réserve pour le déguster plusieurs fois. J'ai relevé certaines expressions qui me semblent particulièrement frappantes: "Je veux éblouir le monde En peignant mon ciel" ; "Le noir n’est qu’une relance de mes cris Le noir n’est que l’intendance de mes tris Le noir n’est que brillance de mes tripes" ; "Pourquoi limiter ma luminescence ? Je suis enluminé" ; Et bien sûr: "Le monde entier vient d’Afrique". Sur la forme je ne suis pas sûr que les anaphores soient toutes justifiées. Je garderais seulement celles de la seconde strophe "Je suis noir" et de la strophe suivante "Je ne suis pas le nègre". Pour la suite une mise en phrase aurait pu être tout aussi percutante et convaincante. En tout cas on a ici un poème remarquable de force, qui porte une identité, une démonstration très utile pour rafraîchir bien des cerveaux. Bravo à l'auteur. |
Michel64
16/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un long plaidoyer pour l'homme africain.
J'aurais préféré un poème plus concentré. Je trouve que les longues anaphores finissent par faire perdre de la puissance au texte. Des inversions voulues ? qu'ajoutent t'elle au propos ? : "Pimenté selon mes couleurs Pigmenté selon mes saveurs " Mais je suis prévenu : "Mes mots sont charivaris, un peu désordonnés " Alors je prend l'ensemble tel que, et j'entends ce long cri, et finalement j'y adhère, passant outre les redites, les imperfections. "Je viens d’Afrique Oui mais comme tout le monde Le monde entier est afro-descendant Le monde entier vient d’Afrique" C'est bien de le rappeler. Merci pour ce texte intense même si je l'aurais aimé plus poétisé. |
papipoete
16/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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bonjour tatanlongi
" Je ne suis pas noir..." cette teinte qui évoque la fin du jour, qui rime avec désespoir, même avec HUMOUR noir ; l'auteur ne parle pas avec sa bouche mais avec son coeur qui durant des siècles, en vit de toutes les couleurs ! Et c'est une symphonie d'images, une pléiade de symboles, des clichés souvent malheureux qui défilent sous cette plume peu commune ! NB il faut bien du talent pour écrire beau et long, sans lasser un instant celui qui vient sous vos fameuses lignes ! Nous sommes tous " afro-descendants ", ( pas sûr que notre " borgne national " s'en réjouisse ! ), mais par moments, je voudrais que la couleur de peau " de référence " soit le noir, pour que l'on puisse dire par exemple quand ça ne va pas " broyer du blanc... " Bravo à notre nouvel " onirien " ! |
Vincente
16/1/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Sur Oniris, il y a parfois des poésies qui sortent du lot.
Sans égarements, elles affirment leur différence. Celle-ci est singulière à plus d'un titre. Le propre sien déjà ; proprement, sobrement, directement rattaché à son propos. Sa forme "contemporaine", mais déversant un épanchement tout droit sorti d'une rébellion aux tonalités de la colère. Pourtant si le déversement paraît crûment sortir du ressentiment, comme émanant d'une écriture intuitive "racontant" la douleur inacceptable de se sentir abusé, le phrasé est tenu et conquérant. Le style semble volontairement primaire, au sens authentique, comme "sauvage" (ne surtout pas imaginer de jeu de sens et de mots avec "le bon ou le mauvais sauvage"), comme exprimant l'évidence de ce qui est réaliste, le monde apparent. La rugosité langagière en est dérangeante, mais le propos entend bien brusquer son lecteur, l'intention est assumée. Je m'étonne à ce niveau de la catégorie choisie, la plus appropriée n'aurait-elle pas été plutôt : Chansons et slams ? Mais le manque de régularité, le rythme erratique, la musique des vers sans volonté d'harmonie… sont autant "d'incontenabilités" dans une forme plutôt qu'une autre, même le libre ne semble pas pouvoir accueillir ce chant dissident. À peine poétique pourrions-nous penser… Mais qu'est-ce qu'une poésie, ? Ce texte à la croisée de l'expression personnelle, avec ses vues et sa vision convoquant une réinterrogation universelle, se confronte à la façon relative de voir et d'apprécier l'altérité. Une couleur de peau – une raison de penser – une manière de faire poésie. Chacune singulière s'inscrivant dans une "logique" toute relative peut et doit accepter la remise en question. Si ce texte me conduit à un élargissement de son propos, peut-être même de son intention, c'est que par ce que l'on pourrait appeler l'intériorité du style, le lecteur n'est pas invité au confort. Je dirais que l'auteur formule de cette façon si peu accueillante ses mots comme s'il s'adressait à ceux qui sont dans un combat similaire au sien, ou comme dans un "qui m'aime me suive". Le style lancinant par toutes ces anaphores, ces "je" endémiques, ces termes insistés en répétitions multipliées, etc…, tant de lourdeurs finissent par éteindre une part non négligeable de la fougue de la déclamation. Sans parler de la longueur du texte, il faut mieux avoir envie de se convaincre d'être en phase avec le narrateur, car sinon, l'on lâchera l'attention et éventuellement la lecture… Un texte destiné à convaincre doit faire quelques efforts, en allant au-delà d'un allant irrépressible, en tenant plus compte de celui qui s'intéresse à lui, ici je n'ai pas eu l'impression que la forme était vraiment bénéfique au propos, je la pense même contre-productive. Cette strophe avoue cette difficulté dans la formulation, mais semble-t-il, l'auteur, s'il a réussi à se voir écrire, n'a pas réussi à retenir sa pensée et à contenir sa plume : " Mes mots sont charivaris, un peu désordonnés Bouillants, brûlants et pimentés Brillants, striant et pigmentés Rutilants, dézinguant et stridents " De nombreuses belles incises me sont apparues, par exemple: " Le noir n’est qu’une des nuances de mes gris Des mots neg’de couleurs J’ai inventé l’humanité, je suis barbare Je ne suis pas une couleur en fait On ne va pas se mentir Ma couleur me fait de l’ombre" Ce texte, au-delà de l'extraction de sa forme, est plein de sens, très sensé, à peine orienté, nécessaire bien que trop convaincant comme incontournable dans ce qu'il dit, le tout n'est que trop vrai. Et pourtant, c'est terrible mais ça ne suffit pas forcément, comme s'il ne suffisait pas de se fâcher pour que "l'autre" entende votre vérité. La vérité ? |
Davide
16/1/2020
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Bonjour tatanlongi,
Ce texte m'apparaît comme un soliloque (le narrateur ne se parle-t-il qu'à lui-même ?), un cri du cœur, un besoin irrépressible de dire… Mais quid du lecteur que je suis ? Même si l'emphase me déplaît, je ne peux qu'approuver - et accueillir - l'émotion véhiculée par cette lecture, je ne peux que poser la lourde "charge mémorielle" du narrateur avec lui, je ne peux que partager ce besoin de se "dé-définir". Alors, je me suis demandé s'il était nécessaire d'en dire autant, d'être aussi insistant ; pour être honnête, j'ai davantage ressenti à la lecture le besoin pour la narrateur de "se rassurer" (voire de "se justifier") d'avoir la peau noire plutôt que la liberté d'avoir la peau noire. C'en est touchant, bien sûr, car des fragments de colère intériorisée depuis des siècles viennent mourir entre les vers, l'authenticité vocifère, mais je ne sais que faire de cette révélation. Difficile pour moi de me positionner tant je me sens impuissant face à ce cri trop vrai, beaucoup trop vrai. Merci toutefois pour ce partage ! |
Jocelyn
18/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Que dire de plus quand les vers disent tout ce qu'il faut dire et même ce qu'il faut en dire ? Comme une poussée effrénée de rage, un monologue à l'attention de l'autre où se joue toute l'indignation des âges. On est presque porté à penser que le poids du message à lui seul suffit à faire de l'ombre à toute la forme en général. Mais au fait, oui. Et à vrai dire, quelle importance ? La poésie n'est qu'une opportunité. Une attribution de la langue à chasser les mouches qui se hasarderaient à butiner la plaie sociale. Une attribution ? On pourrait bien se poser maintes et maintes questions sur l'usage de cette attribution. Si la société était malade, la poésie se présenterait-elle comme un remède, un traitement ou tout simplement un calment ? En tout cas, je n'ai pas la prétention de fournir la réponse à cette question socio-poétique, tout ce que je sais c'est joindre ma voix à la gorge qui se déploie, tant que la cause est juste. Et s'il le faut, alors nous serons tous noirs, car noir, nous en avons tous une part dans le creux de l’œil ou dans les abysses de l'histoire comme, poète, vous le signifiez prestement. Alors que les mots soient !
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