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Poésie contemporaine
Tilikum : Propos sur la vérité
 Publié le 11/11/13  -  5 commentaires  -  1943 caractères  -  107 lectures    Autres textes du même auteur

Quelques vers en faveur des rêves.


Propos sur la vérité



Un beau jour cette folle crèvera dans sa bile !
Rêvez les yeux ouverts ! N’ayez crainte, dormeurs !
Et bientôt vous verrez sa cruauté débile
Ramper à nos genoux pour avancer son heure.

Quoi ? Qui la retiendra ? Est-ce toi, Amitié ?
Toi qui tous les matins au café du Vieux-Port
Regardes les bateaux qui voguent dans l’aurore
Et enserrent ton cœur d’un anneau de pitié ?

Est-ce toi, Ambition ? Toi qui t’es débattue,
Toi qui t’es épuisée à faire les cent pas
Sous les murs dont les brèches ne s’ouvrent pas pour toi
Mais se creusent sans mal pour de plus parvenus ?

Ou est-ce toi, Amour ? Toi, le rêve absolu,
Toi qui sur toutes bouches ne cesses d’appeler
Ne cesses de gémir ne cesses de hurler,
Qui t’es vu mille fois confessé puis perdu !

Toi à qui un regard fait se tourner les sens,
Toi à qui un baiser fait soudain s’enflammer
La lueur de tes yeux jusqu’à les aveugler,
Toi qui pourrais mourir pour un trop long silence,

Que deviens-tu pourtant lorsque tes certitudes
Une à une effondrées ne laissent que des cendres,
Changent en un long suicide un souvenir trop tendre
Et t’imposent à nouveau l’horrible solitude,

Amour ! La vérité mérite qu’on l’abhorre !
Donne-lui ce qu’elle aime : beaucoup d’indifférence
Et préfère de loin vivre sans ses offenses
Que vivre sans les doux rêves que tu adores.

Fais-le ! Mens-toi, mens-leur ! Dis que tu es heureux !
Crois les honteux serments, les illusions palpables,
L’absent qui reviendra, crois jusqu’à l’incroyable,
Bats-toi comme on l’attend d’un tel fou, d’un tel dieu !

Rêvons ! Rêvons encore, la vie est à refaire,
Au fond de nous reposent les bonheurs chéris,
Les bonheurs sans arrêt recouverts par ses cris…
Ils attendent en pleurant qu‘on baisse la lumière !


 
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   Arielle   
31/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre encore que la vivre soit encore la rêver" Proust n'aurait pas contredit ces propos sur la vérité !
Après un début foudroyant d'une belle énergie je trouve que le poème s'essouffle un peu dans la longueur. Les strophes 5 et 6, un peu trop démonstratives à mon goût, n'ont pas la vigueur qui m'avait séduite dès le premier vers et qui reprend à partir de "Amour! La vérité mérite qu‘on l‘abhorre!"
Même si je ne partage pas vraiment ce goût de l'illusion, j'apprécie qu'on défende avec tant d'ardeur le droit de rêver.
.

   rosebud   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La Vérité mérite aussi qu'on la maltraite un peu. J'aime beaucoup l'irrévérence ("Un beau jour cette folle crèvera dans sa bile!") envers cette demi-déesse au-dessus de tout soupçon.
Etonnamment je viens de soumettre un poème dont j'espère qu'il sera publié et qui traite presque du même sujet, ou qui envisage le même angle d'attaque: le rêve, ou l'illusion de l'amour plus fort que la vérité ou le concret.

"Fais-le! Mens-toi, mens-leur! Dis que tu es heureux!
Crois les honteux serments, les illusions palpables"
L'auteur a raison de scander ces incantations scandaleuses. Je souscris à son manifeste.

Le premier et le dernier quatrains surtout sont et très beaux et très valeureux. On en redemande!

   Anonyme   
11/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien cette façon anthropomorphique de traiter le sujet.
- L'Amitié " Toi qui regardes les bateaux qui voguent dans l’aurore
Et enserrent ton cœur d’un anneau de pitié ".
Un superbe quatrain pour L'Ambition.
Et de fort belles images pour traiter de L'Amour :" Toi à qui un baiser fait soudain s’enflammer
La lueur de tes yeux jusqu’à les aveugler,"
" Toi qui pourrais mourir pour un trop long silence, " entre autres...

" Fais-le ! Mens-toi, mens-leur ! Dis que tu es heureux ! "
Mais rêver est-il le meilleur moyen de combattre la Vérité ?

   Sansonnet   
11/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Oula. la vérité ! Qu'est-ce qu'il va nous pondre là ? pas un truc moralisateur ?

Et bien, NON !
Disons qu'une très belle réflexion se cache derrière, et c'est ça qui donne la force du poème, mais on est loin du discours moral chiant et énervant.
Là c'est beau, rendu remarquablement par une lecture douce et apaisé.
On chante gaiement contre la vérité, l'atmosphère est calme, le message est fort, et le tout est BON !

Du coup, je ne vois pas pourquoi je ne mettrais que "très bien", puisque, ne jugeant que sur l'émotion et la force du texte (et non la technique), je n'y vois rien à redire.
Si ce n'est, qu'il me faut encore plus, ou moins, selon les passages, ou les mots employés.

je sais, commentaire flou. Mais l'important, c'est que j'ai beaucoup aimé. :)

   Anonyme   
11/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Oui, on se dit "ça va être chiant " ! tu parles, des alexandrins bien rangés en quatrain sur la vérité, l'amour et tout le tintouin. Eh bien pas du tout, figurez- voue.ça balance même plutôt bien avec une belle fluidité, de belles images et des formules bien moulées danse leur tee-shirt mouillé.

Amour ! La vérité mérite qu’on l’abhorre !
Donne-lui ce qu’elle aime : beaucoup d’indifférence
Et préfère de loin vivre sans ses offenses
Que vivre sans les doux rêves que tu adores.

Bien sûr, il ne faut pas été réfractaire à cette personnification des vertus et sentiments, procédé qui peut sembler un poil vieillot mais don l'emphase est ici bien mesurée. Je ne sais pourquoi, ce texte m'a fait penser, au regard e sa formulation à Agrippa d’Aubigné...

Bref, j'ai pris un réel plaisir à cette lecture d'un texte intelligent et fin, de bel écriture.


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