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Poésie libre
Timoline : Ponctuation
 Publié le 18/07/17  -  5 commentaires  -  665 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

! … ?


Ponctuation



Dressés droits devant
Sur tant d'étendues nivelées
Et là où porte le regard
Nos mâts de certitude
Totems totalitaires
Balisent l'asphalte et nos chemins sans faille.

Ici, quelques lignes bombées
Lézardes concentriques
Parsèment ma rue peu à peu
Cassent le béton des bordures
Vers la terre nue du jardin
Les racines enchevêtrées
Qui rampent sous mes pieds

Comprends-moi…

Nos évidences sont des stèles
Aux multiples alignements
Cimetières d'exclamations.

J'y planterai mes courbes frêles
Mes doutes et questionnements
Des bulbes d'interrogations


 
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   Marite   
6/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Curieusement ce poème me plaît et trouve un certain écho en moi sans que je n'arrive à le définir et l'exprimer. Le rythme et la forme de ces vers libres m'apparaissent parfaitement adaptés au propos.
...
" Nos mâts de certitude
Totems totalitaires
Balisent l'asphalte et nos chemins sans faille."
...
" Nos évidences sont des stèles
Aux multiples alignements
Cimetières d'exclamations.

J'y planterai mes courbes frêles
Mes doutes et questionnements
Des bulbes d'interrogations "

   Anonyme   
18/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien étrangement, c'est un texte qui vous titille, vous interpelle,
vient vous chercher, sans franchement en connaître la vraie
raison.

Une réflexion poétique qui incite à se poser un peu plus sur le fond
que révèle ces mots, j'ai pris de plein fouet :

"Nos mâts de certitude
Totems totalitaires
Balisent l'asphalte et nos chemins sans faille."

Et puis, un peu plus loin, à nouveau :

" Nos évidences sont des stèles
Aux multiples alignements
Cimetières d'exclamations. "

Voilà des formulations qui ne laissent pas dans l'indifférence, sous le phrasé de vos mots exprimés avec sagacité et concision.
Les mots installent comme une certaine connivence.

Je reviendrai pour mieux comprendre mon attirance pour cet écrit, qui ne manque pas de caractère, de profondeur. Vous avez su me parler. et attirer mon attention

   Raoul   
20/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte riche de métaphores et d'images - peut être un peu beaucoup, du reste - sur le travail des racines qui affleurent sous le glacis - social, urbain, citadin… - et fragilise l'édifice.
Bien exprimé, ce constat, ces doutes, et cet allant final pour résister à l'enlisement, une belle et forte utilisation du futur en jardinier.
Dans le détail, le travail en profondeur sur les sons [d, t, b, n] est assez puissant et œuvre en sous main. Belle image que ces pierres tombales en points d'exclamation, moins fan des "totems totalitaires" un peu maniéré à mon goût qui n'est que le mien. Bon choix que ces "nous".
Merci pour cette lecture.

   jfmoods   
22/7/2017
Le thème de la verticalité hante ce poème en vers libres. Cette verticalité, image de l'être humain et de l'exercice de son libre arbitre, est minée par une incapacité fondamentale à se remettre en cause (métaphores : "Nos mâts de certitude / Totems totalitaires"). Planifiant nos vies à l'aune de nos zones de confort (thématique de l'horizontalité lénifiante : "étendues nivelées", "nos chemins sans faille"), nous avançons tels des morts-vivants (métaphores : "nos évidences sont des stèles / Aux multiples alignements / Cimetières d'exclamations").

Cependant, le poète, s'éprouvant dans sa différence (marqueurs spatiaux antithétiques : "là", "Ici"), prend à témoin son interlocuteur (impératif : "Comprends-moi…"). La nature, ailleurs domestiquée, à l'image de nos vies endormies, reprend chez lui ses droits (vers 7 à 13). Sa toute-puissance lui rappelle que nous sommes mortels, que des combats, des défis nous attendent (antithèse : "certitude" / "doutes", noms communs postulant une remise en cause bénéfique de notre relation au monde : "questionnements", "interrogations", ébauche d'un épanouissement personnel à explorer et à faire fructifier : "planterai", "bulbes").

Ce poème fait penser à Sartre et à l'existentialisme, au personnage de Roquentin dans le roman "La nausée".

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
22/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Sous prétexte, ou sous couvert (cf. l’incipit et le titre) des signes de ponctuation, c’est de nos certitudes que vous nous parlez…pour arriver à faire vaciller le point d’exclamation, pour aller vers la question, les questions, autant de prémices de réponses, qui même si elles ne referment pas le chapitre de notre ignorance, auront le mérite de nous ouvrir des champs de possibles, des champs d’investigation sans limites… et de garder nos cœurs alertés et alertes peut-être, si le noir du doute ne les use pas à force, alors peut-être, de temps en temps la joie percera, joie du monde…du monde contemplé avec le regard toujours neuf, non pas de l’enfant, mais de celui qui sait qu’il ne sait pas… mais qui voit, justement, car il ne sait pas, il garde les yeux ouverts, justement, il fait face au mensonge du quant à soi…pas facile comme démarche, mais la seule salutaire.

Merci du partage.


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