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Poésie libre
Titato : Agapes
 Publié le 04/01/13  -  5 commentaires  -  2187 caractères  -  110 lectures    Autres textes du même auteur

Vivre, c'est ressentir bien au-dehors de soi, et être touché, le cœur plein, plein de feux, alors vivre, c'est aimer, et l'amour se chante, à grande gorge et grands poumons alors je chante mon amour, ma petite fée des pluies, en puisant à ses eaux et fusains.


Agapes



Oh comme l’eau
est ronde,
Mon Amour,
gorgée de toi,
et qu’elle douce ou saline,
galope tel hongre gai,
pleuve en tièdes et raffinés,
affinés et moelleux traits d’opales,
ou pépie d’un sifflotis de paix,
tu en es la mère et la fille,
la nièce et la pupille.

Tes doigts caressent
la chair nue
du hareng guilleret,
de l’illustre vivaneau,
les habillent –
ô l’aneth et le thym,
la mélisse,
la coriandre,
qui chantent au bon de toi,
Aimée,
de ton art qui guitare
en aile la pincée ! –,
et la mer est en fête
sur le bois de ta table,
Ma Jolie Fleur de Sel,
son ventre t’applaudit,
toi qui en as les clés.

Oh comme il n’est de senteurs,
de mets de flores et de pollens,
de boucanées venaisons,
qu’au-dedans de ton règne !

L’océan est un tigre
qui se couche,
bienheureux à tes pieds.

L’aorte sylvestre
bat
à ton pouls de noisettes,
égrène la chanson par ta veine.

Merises et maracudjas
sont prunelles
de ta seule amplitude.

Alors que tu œuvres, Ma Poète,
Ma Chanteuse Des Aromates,
le long des grands chemins
traversant les collines,
j’écoute l’herbe en concile
qui ne parle que de toi :

tu offres le sourire
à la coquette capucine,
au lotus jaune,
le doux nageur,
à la fleur d’ilang-ilang,
la petite câline,
à l’agile,
le vif lys araignée.

En l’alcool de sorgho
et le rhum vieilli
trille ton sortilège,
et les goûtant par tes lèvres,
tu me fais la leçon –
ô ton suave savoir –
de toute l’âme des sucres
qui grandissent par la terre.

Je te bois,
ton chat,
amoureux incendié,
à ta praire, et ton geste,
ta voix havre de sardinelles,
ta pensée qui comète,
et nids de tangaras.

Et je t’aime,
ô Mon Oranger,
Ma Rose Qui Faïence.

Le monde est ta cuisine,
ton fournil,
et tu me combles,
Ma Belle Amante Amie,
du pur froment de tes agapes.


 
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   Pimpette   
17/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"La chair nue du hareng guilleret" m'a forcée à continuer ce long poème (pour moi) plein de saveurs, d'amour de la vie et d'amour tout court!

"Alors que tu œuvres, Ma Poète,
Ma Chanteuse Des Aromates,
le long des grands chemins
traversant les collines,
j’écoute l’herbe en concile
qui ne parle que de toi :"

J'adore cette strophe en particulier....ça fluide et ça musique et on est heureux!

   rosebud   
18/12/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'est assez fourmillant, complexe comme disent les oenologues quand ils ne savent plus quoi dire et le lecteur lui-même ne sait plus où donner de la papille!
Ce dérèglement du sens du goût est quelquefois agréable:
"Oh comme l’eau
est ronde,
Mon Amour"
ou bien:
"Ma Jolie Fleur de Sel"
ou encore:
"au lotus jaune,
le doux nageur"

quelquefois un peu raide à avaler dans ses images animales:
"hongre gai"
ou:
"hareng guilleret"
ou:
"boucanées venaisons"

et quelquefois horripilant quand l'auteur a cette mauvaise idée si commune d'utiliser un substantif comme un verbe:
"de ton art qui guitare"
ou:
"ta pensée qui comète"
ou:
"Ma Rose Qui Faïence"

Je ne peux pas dire que je reste sur ma faim (ce serait malin!), mais la mesure n'est pas comble.

   fugace   
23/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De senteurs, de couleurs cueillies aux quatre coins du monde, les mots à fleur de peau caressent, effleurent, nous laissent dans un profond bien-être.
" Vivre c'est ressentir bien au dehors de soi,... vivre c'est aimer, et l'amour se chante"
Quel beau chant !
C'est un voyage de sensations: "Le monde est tacuisine, ton fournil, et tu me combles..."
Comment mieux dire la plénitude de l'amour?

   brabant   
4/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Titato,


J'avais également lu et reconnu (comme celui de Meaban) et commenté ton poème en E L, car on reconnaît du Titato à son équilibre, sa fraîcheur naïve/native - j'ai un peu l'impression de me retrouver devant une toile du Douanier Rousseau -, sa sérénité en même temps que son exubérance touffue, foisonnante mais sage et apaisante où l'éventuel danger n'est que fantasme confortant, délectable et thérapeutique parce que libératoire. Et l'avais indiqué par ".i.a.o". Pareillement mon com avait été courtoisement refusé au motif que si je me trompais cela n'apporterait rien à l'auteur (éventuellement autre). Heureusement je n'ai commis cette bourde qu'à deux reprises. Je n'aime pas refaire deux fois le même com ; alors que dire sinon que j'avais aimé, que j'avais cependant trouvé plutôt incongru : "tel hongre gai", tournure surannée dans un poème contemporain :), que ce poème touchait à l'universalité des continents en mêlant par exemple le lys à l'oranger etc... etc..., et qu'il témoignait aussi avec bonheur de l'universalité de l'amour intergénérationnel. Fusion et syncrétisme. Alchimie blanche.


Bravo et Merci Titato !


p s : "ilang ilang" ? Tu ne préfères pas "Ylang Ylang" comme tu as choisi "lys" plutôt que "lis" :)


:)))

   Artexflow   
7/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Titato,

Alors merci maintenant je crève la dalle ! Ahaha !

Bon plus sérieusement pour moi la grande force du poème c'est son intention, que je trouve géniale, la déclaration est magnifique, vraiment, bravo pour ça.

Ça n'a pas vraiment marché de mon côté parce qu'il y a tellement d'images culinaires qu'à la fois je suis perdu dans ces images et à la fois j'attends autre chose. Avec une telle sensibilité je suis certain que vous n'étiez pas loin d'une note bien meilleure !
Bon après je vous concède volontiers que vous n'écrivez pas pour moi, donc tant pis pour moi en fait !

Pour ce qui est des détails je ne peux pas relever quoi que ce soit (je suis sur la version mobile et le texte ne s'affiche pas en même temps que le commentaire) mais rosebud à relevé ce qui me plaisait le plus.

Ne parlent que de toi c'est pas Cabrel ça ?

Bravo à vous, dans l'attente sincère de votre prochaine publication !

   tchouang   
6/3/2013
Commentaire modéré


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