Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Titato : En tout ce beau monde
 Publié le 13/12/12  -  7 commentaires  -  2446 caractères  -  146 lectures    Autres textes du même auteur

Un simple regard sur soi, sur ce qui y voyage, en tant que petite partie d'un tout immense, et au dehors de soi, sur tout ce qui pétille, de bon ou de mauvais.


En tout ce beau monde



Dieu est un mouvement,
la mort un parallélépipède,
dormir n’est pas de tout repos
quand veiller peut apaiser,
vivre odore le raisin, et le soufre,
l’aiguille, le nougat, le fruit à pain,
ma guitare est espagnole,
mon tambour est créole,
et mon sable est berbère,
ma maison est une mangrove,
la mer est une femme,
tendre comme cruelle,
à la longue chevelure
de vipères arboricoles,
l’argile se plaît à lainer la grimace,
mes souliers sont amples de caravanes,
la poule est une aimable confidente
à la curiosité qui s’aiguise sans cesse –
que l’on en prenne de la graine ! –,
la larme est un temps de perdu,
peut-être nécessaire,
mais que la joie demeure,
et si ce n’est pour moi,
que cela soit pour Belle, l’ami, l’étranger,
la sœur, l’enfant, le frère,
le loup et le poisson.

La terre est une cerise de Cayenne,
parfois une pomme,
parfois une échalote,
le fleuve est un livre qui parle,
la forêt est une étoile venue se mettre au vert,
et l’hôtesse de l’écaille, du bois pur, et l’artiste,
et de toutes les tribus du pollen,
et moi,
en tout ce beau monde,
qui suis-je ?

Parfois celui que l’on regarde,
parfois celui que l’on oublie,
parfois un gecko,
contemplatif sous son chapeau,
parfois celui que l’on aime,
parfois celui que l’on hait –
je le suppose –,
parfois celui que l’on blesse,
parfois une salicorne,
un peu vague par l’écume,
ou un oignon qui rit,
ou une patate douce
qui tranquille à la sieste,
parfois celui que l’on moque,
pauvre sire dans la farce,
parfois celui qui triste
de sa peine trop sombre,
parfois un bienheureux pêcheur,
parfois tourterelle en guenilles,
parfois un cuisinier
dans le poème du fruit,
de l’aromate et du légume,
parfois un vagabond
avec un drôle de sansonnet
dans la gorge,
parfois celui que l’on écoute,
parfois celui que l’on ne veut entendre,
et c’est à peu près tout,
et puis c’est presque rien,
et puis je vous salue,
d’un bon cœur bleu,
et franc,
et jaune,
vermeil,
et menthe,
châtain :

j’ai rendez-vous avec un thé
pour jouer aux cartes
avec une salamandre
qui peint des fleurs
sur un papier de lune.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   fugace   
30/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Un kaléidoscopes d'images, de ressentis, de sensations mêlés, qui par sa diversité énumère un peu "à la Prévert" l'hétérogène de ce monde.
D'une lecture agréable, on ne peut que remarquer la pirouette finale où l'auteur s'en va jouer aux cartes avec une salamandre qui peint des fleurs sur un papier de lune.
D'un ton léger, le texte est bien "enlevé" et on se laisse porter par cet inventaire.

   LeopoldPartisan   
30/11/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
vraiment prenant ce poème qui marie avec brio introspection existentielle et regard sur la diversité de notre monde. Aucune prise de tête ni de grande théorie, parfois un petit conseil ma fois toujours judicieux. De la poésie en fait au sens le plus noble. Vraiment voici un texte à lire le matin au réveil comme un pense bête. En 2 mots comme en 100 un véritable poème universel, comme il y en a hélas trop peu. Une sagesse vraiment revigorante et rassurante pour ceux qui en arrive à douter de tout.

   Labrisse   
13/12/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Titato,


Je retrouve bien, ce charme poétique qui fait votre "patte", ce gout de " l'énumération", votre douceur de caractère, votre belle humanité... Bon, je n'ai à peu près que des compliments à vous offrir (mais je suis sincère).

Alors dans tous vos assemblages bricabraco-sensitifs, j'ai préféré :

Dieu est un mouvement (au vrai de ma réflexion j'avais déjà beaucoup tourné sur cette proposition) !
Mes souliers sont amples de caravanes est magnifique.
La poule à la curiosité aiguisée… (Par contre le jeu de mots : qu’on en prenne de la graine n’est, à mon sens, pas très heureux)

Puis la larme est un temps de perdu…

Puis encore toute une jolie strophe qui se termine en changeant le plan car vous faites basculer l’objectif sur le narrateur et son « je » propre… dans cette question, Qui suis-je ?

Ainsi toute une longue et belle strophe au souffle coupé apparait… Avec tout l’univers de notre poète, composé des assemblages hétéroclites d’une vie, de son paysage à sa personnalité en passant par sa cuisine (créole) :

Des geckos (petits lézards que je connais comme marchant au plafond, puis s’y trouvant bien, patientant à l’envers)
Des salicornes s’assemblent à l’oignon qui rit (en parenté de frit) délicieusement adouci d’une patate (donc douce) et ceci fait, une bonne sieste, point final poétique de tout bon festin…

On y apprend que vous vous trouvez aussi très « débonnaire » et triste de la moquerie dont vous fûtes autrefois raillé… Me trompé-je ?

Vraiment il y à tant à découvrir et a aimer de ce poète ! Il connait le vœu de chaque étoile.

Je recommande à tous les renonceurs, tous les aquoibonistes, tous les bramentombéens, tous les j’enaiplurienafairisés de prendre un peu de forces et de faiblesses dans le champ incantatoire qu’offre Titato.

Je recommande aux riches de l’argent, aux possédants de pouvoirs, aux dominant tout… qui ne peuvent rien, de bien lire ce poème et ce sur son plan épidermique…

Merci à vous.


Labrisse.


Ps : Titato, nous avons aussi en Aveyron dormant sous les feuilles mouillées des arbres des salamandres au teint noir brillant rehaussé de taches de jaune d’or qui sont très jolies… J’en ai rencontré une sur ma promenade le mois dernier !

   brabant   
13/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Titato,


Texte foisonnant et chaud, exubérant et feuillu comme le milieu dont il est issu, comme une toile de Gauguin, comme un tableau du Douanier Rousseau, avec des hauts et quelques bas, avec un peu de la tombe de Brel, qui serait un haut anachronique, un ressac de Mer du Nord porté au Pacifique via l'Océan Indien.

Ce poème m'a paru semblable à une mayonnaise où l'on aurait introduit de la pulpe d'avocat, alors parfois il a fallu la soutenir, la lier, la faire monter, l'empêcher de se tasser, la rattraper... mais au final le palais y trouve plus que son compte, dommage que l'huile y soit de palme pour la couleur locale.

Ah ! Avec de l'huile d'olive, j'aurais mis (+) !


J'aime votre philosophie Titato. Dites-moi c'est Salam/Salamandre qui va être contente :)

   Meaban   
14/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Titao, je ne sais pas pourquoi mais votre texte me fait penser a la poésie de Prévert "dans ma maison"

je ne vais pas m'étendre sur une analyse technique (je ne sais pas faire), mais cette lecture m'à remplie d'optimisme

la forme ,je m'en fiche, le fond c'est ce que je cherche, je le trouve ici

peut être un peu trop de parfois...

   costic   
15/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beaucoup aimé ce poème, avec ces étranges assertions qui déboulent sur un rythme hypnotique, lancinant, envoutant. Des images nettes et décalées. Poème taillé en facettes, multiples et touchantes.

   tchouang   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
bonjour. je trouve ce poème assez pauvre et procédurier, particulièrement au niveau de l'articulation des images et des concepts : la mer est une femme > mouais bof, c'est très banal comme image, et puis après, ça fait un peu inventaire à la prévert. ça se veut rigolo et léger, je trouve ça un peu ennuyeux.


Oniris Copyright © 2007-2023