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Poésie néo-classique
TITEFEE : Aux bords jaunes du Nil
 Publié le 05/08/07  -  3 commentaires  -  2216 caractères  -  159 lectures    Autres textes du même auteur

Le Nil essaie de relayer encore la légende, mais ses crues sont salées...


Aux bords jaunes du Nil




Aux bords jaunes du Nil se balancent les palmes,
Jaunes elles aussi, car brûlées au grand soleil Râ
Et la felouque descend, paresseuse, les eaux calmes
De ce fleuve calmé, semblable à la fixité d’un chat.
Au-dessus de deux triangles gonflés des voiles ocre,
Le ciel se marbre de nuages étirés comme des plumes.
L’heure est à la contemplation des rives rougissantes,
Par les éboulis ensanglantés par la bauxite et je hume
L’odeur incongrue du sel, montant des eaux grouillantes,
Car, depuis le barrage d’Assouan, les terres sont envahies
Par ce sel, qui dévore les belles terres fertiles et arables.
Peu à peu le désert loin s’étend et les hommes sont partis.
De cette glaise rouge, Isis a moulé la pièce manquante
Des quatorze parties du corps de son bien-aimé Osiris,
Pour le ressusciter, en lui insufflant le souffle de vie.
Et redevenant, non pas sa femme mais une amante
Elle lui donna, après avoir reconstitué le sexe, un fils...
Je me laisse bercer par le mythe osirien et crois entendre,
Dans le murmure du vent chaud, des baisers amoureux.
L’Égypte vit encore dans ses pierres si peu branlantes,
Dans ses ruelles étroites où la vie continue comme jadis.
Me revient en mémoire un rêve, qui encore me tourmente,
De moi en esclave nubienne, vendue un jour de marché.
Je revois nettement le fin serpent de cuivre, en spirale
Sur mon bras droit, marquant à peine ma peau noire,
Mon pagne dévoilant mes hanches, ma poitrine dénudée
Dissimulée à moitié par une main, l’autre étant enchaînée.
Une tempête de sable, venant du désert, se leva en rafale,
Abattit la toile rayée du podium où exposée j’avais été
Jetée en pâture aux amateurs qui égrillards me toisaient.
Cette rafale était si violente que la foule agressée courut
Se mettre à l’abri. Les ânes emballés, dévalaient les rues
Hennissant et pressés de trouver leur rassurante étable.
Personne ne s’occupant de moi, je sautai de l’estrade,
Courus me cacher dans une cave à la porte entrebâillée…

La suite, jamais ne la sus, le matin naissait et me suis réveillée !


 
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   Togna   
7/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Encore ému par la belle voix de Titefee sur le poème d'Athanor, je lis ce poème. Alors, évidemment, c'est cette voix qui chante les vers à mon oreille. Et c'est beau.
On descend tranquillement le Nil depuis Assouan, et tout à coup, le rêve nous fait remonter le temps, induit les images d'une belle esclave Nubienne et la tourmente autour d'elle.
Le style est clair et chaud.

   Anonyme   
7/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique hymne à ce fleuve majestueux et à ses splendeurs même si ce n'est qu'un songe... Je ne connais pas l'Egypte mes ces lignes donnent envie d'aller y déposer ses orteils... Bravo titefée!

   Melenea   
7/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ma lecture se divise en deux parties, la première posant l'atmosphère et le paysage, la seconde tirée du rêve.... Légendaires terres aux limons fertiles suivant les songes de Râ et rêves plus personnels, où l'on devient acteur même de ces sphères que l'on décrit....

Puis la chute, brève qui étourdit, comme un réveil subit...

La présentation aurait méritée d'être plus aérée...

Mél


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