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Poésie libre
TITEFEE : C'est quand tout est fini que tout commence
 Publié le 29/11/08  -  6 commentaires  -  1915 caractères  -  164 lectures    Autres textes du même auteur

Une vie c'est fait de tout ça, des souvenirs, des attentes, et un formidable espoir.


C'est quand tout est fini que tout commence



Jamais plus je n’irai dans la maison d’enfance
Elle a perdu son âme
En accueillant d’autres vies.
Elle conserve pourtant, derrière l’épaisseur des murs,
Nos rires en cascades,
Nos pleurs des nuits trop noires.
J’entends encore le vent
Souffler dans le jardin assombri par la nuit,
Et les draps étendus
Qui claquaient à grands bruits,
Et que nous allions dépendre,
Emportant humide encore,
Ce linge qui sentait bon la lavande.
Existe-t-il toujours, au milieu du jardin,
Ce cercle de bitume rouge
Que mon père avait coulé, pour que nous puissions
Lors de nos anniversaires,
Inviter nos amis pour nos premiers essais
De danse
Ou de flirt encore sage ?
La maison est toujours là,
Mais ses volets ne sont plus verts,
Un marron chocolat assombrit leur façade,
Des rideaux pendent aux fenêtres
Qui de « notre temps » laissaient librement
Pénétrer la lumière
Et le jour
Et la nuit étoilée
Et les lueurs d’orage.
Je me revois descendre,
Au bras de mon père ému,
Les escaliers de pierre de la terrasse
Pour aller perdre mes dix-huit ans insouciants
Dans les bras d’un jeune mari,
Aussi peu aguerri que moi
Devant la vie.
La cloche de la chapelle
Sonnait pour nos noces.
Nous étions des enfants
Et de tout cela que reste-t-il ?
Une conciliation devant un juge inconnu,
Cinquante et une années d’un mariage chaotique,
Deux enfants qui nous ont donné
Quatre autres enfants à aimer.
Le naufrage est réel,
Mais point besoin d’insultes,
Le pardon est venu,
Il est le constat seulement
De ce qui a été
Et ne sera jamais plus
L’homme aime ailleurs,
La femme a vieilli,
Les enfants sont casés,
Une autre vie commence
Plus apte à réussir ce que l’on a raté


 
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   xuanvincent   
29/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le thème de la perte de la maison de l'enfance m'a touchée, j'y suis sensible.

Sur la forme (mais peut-être que d'autres lecteurs au contraire apprécieront ?), l'absence de paragraphes, le poème tient en une unique strophe, m'a un peu gênée.

   David   
29/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour TITEFEE,

Dans les trois premiers vers, ce n'est pas vraiment la maison qui a perdu quelque chose, ça sonnerait presque comme un reproche à la batisse. Le naufrage de la fin, c'est un peu exagéré, une escale forcée plutôt, pour changer contre deux chaloupes une vieille coque de noix qui n'irait pas plus loin... les vers se lisent bien, je l'ai trouvé fluide, il est un peu long mais ça ne se sent pas du tout à la lecture, de l'énergie.

   craone   
2/12/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Salut titefee,

Est ce parce que les pères sont trop grands que les maris sont trop petits ?
C'est, pour moi, bien écrit, plein d'amertume qu'on ravale pour la digérer mais plus proche de la mini nouvelle que de la poésie.

craone

   Anonyme   
4/12/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Finalement la partie nostalgique concernant la maison d'enfance suffisait. Ce retour vers cette maison et les réminiscences qui s'ensuivent sont écrits simplement et ça suffit. c'est minimaliste et beau. Après, il y a justement les après emprunts de regrets qui peut-être n'auraient pas dû figurer ici.
Il n'empêche que j'aime beaucoup.

   Anonyme   
26/5/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Quel poème ...
Cela fait plus d'une dizaine de fois que j'ai relu ces lignes ...
C'est sublime ; le rythme est magnifique !
Et puis un petit air de Carpe Diem pour profiter des plaisirs, de la vie tout court =)

Merci beaucoup titefee pour ce merveilleux poème qui est le meilleur poème en vers libre que je n'ai jamais lu auparavant =)

   Flupke   
26/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce poème me fait penser à la chanson de Bénabar "Quatre murs et un toit". Belle évocation nostalgique bien réussie.


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