L’alsace, à l’heure douce des cerisiers en fleurs Voit les arbres sortir peu à peu de leur torpeur Et des hampes immaculées, à peine écloses, Sourd, entêtant, un parfum délectable ce jour. Des verts coteaux plantés de vignes alentour Abeilles poudrées de pollen, délaissant les roses Viennent récolter le troublant nectar de l’amour.
Les Vosges se prélassent dans le bleuté de l’heure Et les villages sortent ainsi de l’hivernale mort Des bourgeons sortent des treilles, la vigne pleure ! Et de l’écorce rayée, des sarments roux enfin sort La première feuille fragile, de ce printemps alsacien. Le soleil est encore pâle mais déjà on le sent bien ! Les jours de froidure ne seront plus que souvenirs Le vin est là en promesse dans le raisin en devenir.
Les maisons à colombages se parent de géraniums Et l’on peint de neuf toutes les jolies devantures. Les pavés des rues voient se renouveler l’aventure De la jeunesse joyeuse qui se moque de Podium Pour chanter ensemble jusqu’à la prochaine revoyure En levant haut son verre comme s’il était un trésor.
L’ALSACE pourtant n’est pas vaine et se souvient Que le sang des siens fut versé sur la terre première Et que sous ses pieds dorment tous les anciens. Leurs descendants farouchement perpétuent la lumière De cet humour que seul le patois conserve encore. Une histoire par eux contée fait naître un éclatant rire Qui roule dans la vallée et se perd sur les coteaux d’or.
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