Le soleil ardent n’est pas encore à son apogée. Lorsque nous arrivons devant la vasque gravée Où la fontaine glougloute transparente et fraîche. Allongée, nue, le visage par ses cheveux cachés La statue de la jeune Florette qu’un rayon lèche Semble s’animer parfois par les reflets mouvants Des feuilles des chênes qui tremblent dans le vent.
C’est l’heure où dort encore, de sommeil enveloppé, Le village médiéval de Nérac qui hier a fait la fête Et dansé bien après le feu d’artifice de ce 14 juillet. Longeant le canal, nous marchons sous les frondaisons Et observons, amusés, une maman cane et ses canetons Qu’elle semble entraîner reliés comme au bout d’un fil. Et contemplons dans l’eau verte presqu’immobile Les bateaux de plaisance amarrés en une longue file.
C’est dans ce paysage bucolique, émeraude et silencieux Que Le bon Roy Henri IV fut aimé au premier regard Par la jeune Florette qui n’avait que seize ans à peine ! Mais si lui ne fut que pour une heure son amoureux, Elle d’amour périt, et un grand arbre encore garde Dans son tronc leurs initiales gravées dans une veine De l’écorce qui s’est boursouflée en forme de cœur.
Phoggy, conduite sans laisse, folâtre joyeuse, nez à terre Et court parfois comme si elle voulait attraper le vent. Elle nous rejoint très vite, ramenant excitée et fière Une tige de bois que nous lui lançons loin devant. Nous rejoignons la maison où la chaleur de la nuit règne Ouvrons grand les croisées pour faire entrer la fraîcheur
Le café nous attend, les bols sont dressés, le pain est chaud Et translucide dans la coupe la confiture d’orange amère Vient d’accueillir le rayon de soleil qui vient de franchir Le faîte de la maison aux croisillons de bois d’en face. Phoggy s’allonge, de tout son long sur le sol, lasse Et Roland, d’une caresse, lisse son pelage tout noir.
Notre belle Labrador après sa promenade va dormir Et nous aussi pourquoi pas ? Rien ne nous presse Nous aussi on aime bien, à toute heure, les caresses !
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