Imagine un seul instant que, comme un petit enfant, Tu reprennes ta vie à zéro et t’habilles de bleu et blanc Et que ton coeur ne garde alors que des joies exquises, Celles où tu t’endormais innocent sur le banc de l’église, Gagné par la torpeur des prières et l’arôme de l’encens.
Et tu te réveilles, comprenant que s’est enfui le temps, Que tu es un homme mûr, léchant encore ses blessures Et regardant en arrière ce que sont toutes les déchirures Qui t’ont rendu, aigri, colérique, geignard et méfiant.
Tu as accompli de longues années des charges ingrates, Écouté tant de paroles vaines qui ne cautionnaient rien. Tu ne sais plus si l’amour n’est qu’un sentiment disparate Et crois que ta vie ne t’accordera plus de doux lendemains.
Alors tu fermes les yeux parfois, afin que ton âme explore Et tu refais à l’envers le bilan de ce que tu as accompli. Mais tu voudrais aimer et goûter à de nouvelles aurores Où corps et cœur enfin repus, seraient d’amour remplis.
Pour écouter :
http://www.archive-host2.com/membres/up/1086141494/veuxturever.mp3
|