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rosebud
18/12/2012
a aimé ce texte
Passionnément
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L'auteur est vraiment infréquentable!
"Un autre corps que le mien Mon dieu quel embarras!" Et il le dit si bien qu'il donne envie de l'embrasser - quelle horreur! Je me demande si le meilleur compliment qu'on puisse lui décerner ne serait pas de lui demander en gage sa paire de souliers neufs en nubuck contre notre promesse de lui foutre la paix, une bonne fois pour toutes. Malheureusement, un talent pareil ça ne laisse pas indifférent, il faudra vous y faire, mon vieux. J'ai beau chercher, pas une faiblesse, pas un petit laisser-aller, pas le moindre petit bout de racolage, rien que du méchamment intelligent. Evidemment, devant cet océan de rage, on a envie de s'enfuir en courant - ça fait toujours ça les éléments déchaînés. Un peu de courage, que diable! |
pokilm
16/1/2013
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Quel talent! C'est d'une violence et d'une lucidité telles que l'on est secoué, déchiré, écoeuré, ravi,frémissant, méprisant!
On se regarde dans la glace: "Tu vois, je te l'avais bien dit!" On regarde les autres et l'on en rit dans ses larmes avec une délectation amère et tant de lucidité! Hélas! C'était donc réel? Plouf! |
brabant
19/1/2013
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour TristanHiver,
Placer le texte sous l'égide de Rainer Maria Rilke qui avait la lune pour amante et pour patrie la nuit sur lit de mort, de désillusions et de souffrances me semble une excellente idée. Texte sans concession d'un insomniaque de jour qui dérange par une typographie cahoteuse de vers d'inégale longueur entrechoquant les extrêmes à faire crisser des dents - mais la partie 'calligrammatique' ne m'a pas gêné - de scie même non musicale ; pareillement j'ai sursauté à la verdeur de la langue, sa crudité résurgente. Une prophylaxie si elle est nécessaire n'est jamais agréable. Peut-être ai-je eu une idée ici de ce qu'a dû être l'inconfort des carrosses en dépit de l'apprêt de leur carrosserie... Le poète Purgon ici baladé m'a prouvé en outre cuidée que l'huile de foie de morue est un substitut efficace à l'huile de coude quand le jus de couilles peine à produire des endorphines. Aux chiottes les burettes ! Que quelqu'un veuille bien venir me tirer les paupières. J'ai joué ma partition (dixit le quidam). Bravo à l'auteur de ce texte hors normes ! p s : Vais aller lire la partie 1... mais pas tout de suite hein ! Faut d'abord que je me remette... lol :))) |
Artexflow
19/1/2013
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Commentaire modéré
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costic
19/1/2013
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Commentaire modéré
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costic
20/1/2013
a aimé ce texte
Passionnément
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Mon commentaire ayant été modéré pour cause de nanisme, je reviens donc sur ce poème en essayant de mieux préciser. Touchée.
Par tous ces mots. Mais pour reprendre Pessoa : « Il est si difficile de décrire ce que l'on éprouve, lorsque l'on sent qu'on existe réellement et que notre âme est une entité réelle — si difficile que je ne sais avec quels mots humains je pourrais le définir. » A lire ce poème, à n’en pas douter, on existe, on se retrouve. Touchée par l’ensemble donc, et encore plus émotionnée par : J’excuse à peine le ciel d’être laid ce matin Un soupir N’est pas une idée neuve Façades des immeubles Fuligineuses Que le soleil démaquille Vent qui pousse les nuages Sur des roulements à billes La solitude cubique Le linge délicat Les stores électriques ? Il y aura toujours de pauvres gars Traînant les rues Comme des lacets défaits La buée sur les pare-brise des voitures en hiver – réel – La poussière sur les plinthes L’odeur des poubelles Dans les cages d’escaliers Les bruits de vaisselles À l’heure du déjeuner Ses premiers rayons me lèchent Le lobe de l’oreille droite Une capacité à créer des images justes, précises, sonnantes, tapantes. Une écriture très urbaine, réaliste, simple et grouillante d’humanité. Seule la partie 'calligrammatique' ne m’a pas touchée et apparait pour moi comme un ornement pas nécessaire. |
aldenor
21/1/2013
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Comme dans la première partie de ces « prophylaxies... », l’inspiration coule. Mais ici, elle est plus maîtrisée, les coups portent. Une alternance de passages musicaux, de cris de folie, de moments de grande beauté... Le plaisir d’écrire, de jouer avec la forme, est manifeste. Trop peut-être, ce ne sont toujours pas les accents d’un « pourfendeur de cranes ». Mais j’aurais tort de m’arrêter à ce procès d’intention, la poésie est là, sans être Nietzsche ou Maïakovski. D’ailleurs ces citations d’intro dans les deux parties m’agacent un peu, aussi belles soient-elles, elles sont trop longues, trop envahissantes : on part dans le poème, prévenu, avec des idées toutes faites.
Les quelques effets de mise en page m’ont embrouillé : Je n’ai pas compris les « réel », qui sur mon écran du moins, partent désagréablement dans tous les sens. Un choix de mes moments préférés : « La nuit a toujours L’épaule appuyée contre le volet » « La ville… Se réveille D’un souffle labial La lune baguenaude Et le vent glacial D’une chiquenaude Engourdit mes oreilles » Encore que la nécessité des points de suspension m’échappe. « J’ai saisi le réel dans une tranche de pain » « Un autre corps que le mien Mon Dieu quel embarras ! » « Allez quoi ! Dieu ne fait plus le ciel Regardez ! Il détale du sommet des églises Moi J’irai tendre un drap sale Pour nos jours de mouise » « Il a l’air de tenir debout ton décor Vieux fou il a l’air Quand tu t’étires Au milieu Des tombes alignées J’admire La rigueur de la mort » « Eh Dieu eh Dieu Mon Dieu Vieux vicelard J’ai honte d’être un Homme Mon âme est un peignoir Cette ligne qui court Toujours Sans jamais trouver sa forme » La série des « Allez dire » |
Artexflow
22/1/2013
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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De retour pour commenter plus correctement votre texte.
Voilà un moment que je n'ai pas passé de temps sur Oniris, mais j'ai gardé un souvenir exceptionnel de ce texte. Rosebud a raison, c'est triste, noir, plein de colère mais, c'est talentueux, c'est fort, ça parle. J'apprécie votre poème des citations d'introduction à son avant dernier vers. Oui, c'est vrai que j'ai pas trop accroché au "Et plouf !", mais le reste du texte est tellement immense que je suis pas marqué plus que ça par cette fin qui m'a été quelque peu gâchée. Alors, qu'est-ce qui me plaît ? Franchement, quasiment tout. Il serait inutile de tout noter, parce qu'irrémédiablement je recopierai quasiment tout votre texte. Néanmoins, j'imagine qu'il vous plairait tout de même d'avoir une idée ! Alors je vous recopie ce que j'ai RETENU DE MA DERNIÈRE LECTURE, c'est dire ! - "Je me gave de fraîcheur", ou gave ajoute une dimension de violence toute particulière. - "Décidément la ville tire une tronche J’ai envie de dormir Vite que je m’émeuve !" - "Un autre corps que le mien Mon Dieu quel embarras ! Amour Sois la pudeur d’un rideau tiré" - Le dialogue, dont il serait presque trop difficile que je m'étende à son propos tant vous dites ici des choses qui sont au fond de moi... - "la solitude cubique"... Bon c'est entre autre, et l'heure tourne je vais devoir bientôt partir donc je m'arrête là, je recopie tout de même un passage qui, lors de ma lecture, m'a fait reculer de l'écran, souffler un grand coup, avant que je hurle pendant 10 minutes (authentique) : "Oh putain l'enfoiré !! L'enfoiré!!!" Ce passage est dans la partie de votre poème où vous émulez le réel (avec BRIO au passage, j'ai été plongé dans la (les) scène(s) immédiatement et je ressentais vraiment ces petits bouts de réel, bravo c'est très proche du ressenti profond du réel). "Les fumoirs à chichaqui sucrent mes narines – réel – Les désœuvrés dans des vêtements trop grands Les défections canines – réel –Et tant et tant " D'ailleurs à ce propos, je lis "déjections" mais vous avez écrit "défections", c'est volontaire ? Si oui pourquoi ? Introduire une partie par "Oui..." c'est dingue. C'est un texte dingue et je ne reprendrais que le dernier vers. Je m'en souviens encore, et je m'en souviendrai longtemps. Réflexe moderne, j'ai publié la page du texte Facebook en annotant "Ce poème est un monument", et c'est très sincèrement ce que je pense. C'est un monument ! Félicitations ! Et un immense merci. |
widjet
22/1/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Étourdissant est le premier mot qui vient.
Ensuite, une fois, qu'on s'est ressaisi et qu'on a reprit son souffle, on s'interroge. Ce qui frappe – au-delà des images souvent puissantes – c’est ce parti pris de l’alternance. Alternance dans la ponctuation – un coup oui, un coup non. Et vice versa. Alternance dans le vocabulaire – familier puis soutenu et vice versa Alternance dans l’approche – descriptive ou interpellatrice Tout ça déroute et en même temps insuffle une énergie folle ; l’auteur ayant sans doute compris que du fait de la longueur du texte, il était impératif de garder le lecteur en alerte. Beaucoup d’images et de tournures impriment la rétine et séduisent l’esprit, il serait trop long de toutes les noter, alors je prends mon top 5 (selon moi). Et chaque fois j’ai laissé des traces de ma moiteur Jusque dans leurs yeux Il y aura toujours de pauvres gars Traînant les rues Comme des lacets défaits Et le vent glacial D’une chiquenaude Engourdit mes oreilles Allez dire Que je n’y ai pas pris part Que je n’ai pas tenu la porte aux dames Que nous sommes misérables Et qu’avant de mourir J’ai dû débarrasser la table Même si même si Même si cœur lourd Même si tendre le bec Même si offre Même si demande Même si amour Même si quémande Jusqu’au dernier kopeck D’autres impressionnent par leur simplicité et leur pertinence qui fait que l’écho résonne longtemps dans les tympans. Un soupir N’est pas une idée neuve L’humour (désespéré) n’est jamais bien loin Au milieu Des tombes alignées J’admire La rigueur de la mort Le souci sur les sonorités (rimes) est bien présent et démontre toute la structure de ce texte. Derrière son caractère désinvolte, il y a du travail et de la rigueur, rien n’est laissé au hasard, c’est souvent assez remarquable. En revanche, coup de mou dans la seconde moitié qui m’a semblé moins poétique et percutante – mais c’est le risque quand on en met trop et l'auteur en met trop, j'y reviens à la fin – ce qui est presque paradoxale car elle est plus explosive (plus de sonorités, d’exclamations…). Elle prend un tournant aussi de plus en plus au morbide (le début est presque léger comparativement). Le seul bémol véritable est qu’on se dit qu’il y avait là moyen d’en garder un peu sous le coude afin de nous laisser davantage apprécier les métaphores et l’impact visuel et imaginaire provoquées par celles-ci ; cette abondance, ce trop plein dilue et amoindri (par moment seulement) la portée, le rythme, la force d’un ensemble pourtant de grande qualité. L’auteur a pêché par gourmandise, c’est dommage. Mais, cela reste assez impressionnant et une seule lecture est bien loin de suffire. Chapeau bas. W |
Anonyme
22/9/2013
a aimé ce texte
Passionnément
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Je viens de me tremper dans ce poème comme dans un bain d'acide et j'en ressors squelettique, étrillé , décapé. Il y a là quelque chose qui déborde de la poésie, comme une substance de vie, un sirop d'existence à l'état brut et pur qui donne à l'écriture la puissance d'une arme, comme un sabre qui taillade la chair intérieure et vous lacère la mémoire.
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matcauth
1/12/2013
a aimé ce texte
Passionnément
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c'est la valeur des mots que je retiens ici, leur originalité, leur force et leur pertinence. Je ne ressens pas de musique particulière dans ceux-ci, dans leur forme, mais une teneur à chaque fois très juste dans ce qu'ils expriment. Il y a beaucoup de choses, c'est un voyage, c'est très visuel, on rentre vraiment facilement dans l'atmosphère qui est créée. C'est très riche et jamais ennuyant. C'est très original aussi, et très parlant. Bref, beaucoup de choses, toutes très différentes.
un parmi tant d'autres, ce passage Se réveille D’un souffle labial La lune baguenaude Et le vent glacial D’une chiquenaude Engourdit mes oreilles c'est court, chaque mot compte, la signification est à la fois complexe et accessible. un super moment. |
Pussicat
21/12/2014
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Quel choc !
J'en ressors toute ébouriffée... je vais être brève : j'aime, tout ! Le fond, les formes, la crudité délicieuse, les inventions périlleuses, et tous ces fils tendus sur lesquels j'ai glissé... wouah ! ouche ! Quel choc ! et quelle découverte. |