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Poésie libre
troupi : La nuit africaine
 Publié le 24/07/16  -  15 commentaires  -  1171 caractères  -  468 lectures    Autres textes du même auteur

Au feu de camp.


La nuit africaine



Je ne dors pas la nuit
Au désert des étoiles j'aime m'abandonner
quand l'aura de l'Afrique m'imprègne de ses vies

Le soir
auprès du feu qui auréole une tache de vie
le plus léger des souffles
passe pour la visite d'un esprit bienveillant
Une fausse quiétude enveloppe le camp
L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu
et juste un peu plus loin un lion me rugit
que ma présence ici à peine tolérée
pourrait être bannie

Dans cette pureté l'homme blanc n'offre rien
Il erre sur un sol chargé des origines
avec l'espoir secret d'un instant d'exception qui le visiterait

Il peut imaginer que les siècles passés n'ont rien bouleversé
et que les baobabs qui surplombent la plaine
depuis plus de mille ans
n'ont jamais vu un homme d'un autre continent
se poser sous leur ombre

Et dans cette énergie qui voyage

des arbres presque secs aux chemins de poussière

des lumières d'étoiles aux errants dont je suis

Survivant insolite et pourtant négligeable

j'espère un jour être accepté



 
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   Miguel   
9/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte héritier de la grand poésie africaine dont on retrouve l'écriture, les thèmes, les images. On sent que l'auteur s'est nourri de quelques grands, mais il apporte son talent personnel. J'ai eu un jour la chance inoubliable de rencontrer Léopold Sédar Senghor, qui m'a dit : "Ma poésie doit tout à la poésie négro-africaine, que je définis : une suite d'images harmonieuses et rythmées". Il ne renierait pas ce texte.

Miguel

   Pouet   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr troupi,

Beaucoup de force dans ce poème, il s'en dégage tout l'amour et le respect que tu sembles avoir pour le continent africain.
Le début est magnifique, les trois premiers vers nous plongent parfaitement dans l'ambiance.
J'aime beaucoup aussi le passage sur le lion dont "l'ombre ondule aux frontières du feu".

Une broutille, j'ai remarqué les répétitions "d'étoile" et de "vie", sans aucun doute est-ce voulu.

C'est un bien beau témoignage que tu nous offres là.

   leni   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour ami Troupi

Le ton est exemplaire de justesseTu connais ton sujet et tu trouves toujours les mots simples auxquels je suis sensible Tu parles de l'ombre des baobabsElle est si minime que je me suis offert en traversant une"forêt" le coup dde soleil de ma vie!!!

tes trois premiers vers donnent le ton

j'adore ces trois vers


Une fausse quiétude enveloppe le camp
L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu
et juste un peu plus loin un lion me rugit


et l'homme blanc n'offre rien..

et cette finale sOMPTUEUSE

des arbres presque secs aux chemins de poussière

des lumières d'étoiles aux errants dont je suis

Survivant insolite et pourtant négligeable

j'espère un jour être accepté

C'est du pur brut de pommes et c'est beau

merci à toiAMI TROUPI LENI

   Pimpette   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Troupi
Grand merci!

je retrouve le ton de textes anciens qui chantent l'Afrique que tu connais et aimes...c'est évident!

C'est, par contre, une gageure de m'entrainer si bien dans ce pays que je ne connais que par Senghor mais il est vrai que c'est une bonne trajectoire

'L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu"...

Et...

"Dans cette pureté l'homme blanc n'offre rien
Il erre sur un sol chargé des origines
avec l'espoir secret d'un instant d'exception qui le visiterait

Excellent tout ça...

   Anonyme   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime la façon de pouvoir s'évader, à travers ton poème.

   Anonyme   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une atmosphère paisible émane de cette poésie ; on s'en imprègne dès les premiers vers.
" L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu " superbe.

"un lion me rugit
que ma présence ici à peine tolérée
pourrait être bannie "

" Il peut imaginer que les siècles passés n'ont rien bouleversé " Oui, il peut imaginer...

   Anonyme   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour troupi.

Vous ne seriez pas griot par hasard ?
Car votre poésie est comme une tradition orale, que l'on se transmet de génération en génération.
Et votre texte a ce souffle, léger comme une parole, bénéfique comme un baume, et tendre comme la mie du pain que l'on rompt, symbole du partage.
Cette poésie nous renvoie à nous-même, sans se trouver forcément sous un baobab, car n'importe quelle ombre pourrait faire l'affaire, il suffit juste de savoir écouter.
Merci pour ce délicieux moment.

   jfmoods   
24/7/2016
Le mètre, presque exclusivement pair, berce la mélodie du texte.

On part d'une mise en situation personnelle en contexte (le lieu : "l'Afrique", "ici", le moment : "la nuit", "Le soir") avant d'opérer une généralisation ("l'homme blanc", "un homme d'un autre continent") et de fermer la boucle, de revenir sur soi et sur ses attentes (complément de temps : "un jour").

Au fil du poème, le champ lexical d'une quête infructueuse se déploie ("désert", "erre", "chemins de poussière", "aux errants dont je suis").

La diérèse ("lion") souligne la noblesse de l'animal dans son milieu naturel. Des allitérations en "f", associées aux dentales ("d" et "t"), contribuent à façonner une image inquiétante et fascinante de la savane ("L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu"). La personnification ("les baobabs n'ont... vu") et les adverbes ("rien x 2, "jamais") mettent en exergue le poids infime du découvreur face à la mystérieuse et insaisissable splendeur d'un territoire immense.

Merci pour ce partage !

   hersen   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Troupi,

Comme votre dernier texte publié, celui-ci est comme un monument de mes sensations; Votre Afrique est plus méridionale que celle que je connais, le Sahara, mais les émotions y sont aussi fortes.

Autour du feu de camp. Comment ne pas devenir poète quand on a vécu ces moments ?

vous dites tellement bien combien notre coeur parle, mais combien le chemin est difficile; rien ne s'offre, tout se gagne.

je suis éblouie que vous puissiez mettre tous ces mots simples, forts, sur de telles sensations. Simples et forts comme une nature qui ne se laisse pas dompter si facilement, mais dont les consortiums, faisant fi des hommes et de cette nature, ne font qu'une bouchée.

"j'espère un jour être accepté"
mon constat désespérant est de penser : pourquoi le serions-nous ?

Mais je suis par-dessus tout touchée par votre humilité devant cette terre dont vous parlez. J'en pleurerais.

merci.

   MissNeko   
25/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau poème qui invite au voyage.
Un témoignage emprunt de pudeur où l homme se fait enfin petit face à la nature, à l animal.
Une bien belle lecture.

   dom1   
25/7/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
L'Afrique utopique ne fait plus rêver que ceux qui sont dans le déni. Un lieu fantasmatique que l'homme blanc a perverti pour que les Range Rover trimballent les faiseurs de photos numériques. L'éléphant est en dérive. Le poète aussi.

Dominique

   OiseauLyre   
26/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Votre poème est très juste. Je suis plus touché par la simplicité des mots et des tournures de phrase très évocatrices que par le sujet lui même.
Il y a une candeur, une sorte de bons sentiments niais qui se dégagent lorsqu'on pense à l'Afrique aujourd'hui. Néanmoins ce reproche peut paraître excessif et il n'est pas nécessaire qu'un poéme porte une cause en lui même. Il peut très bien se contenter de contempler.
Quelques images ont retenu mon attention
"Le soir/ auprès du feu qui auréole une tâche de vie"
"Et dans cette énergie qui voyage
des arbres presque secs aux chemins de poussière" .

Merci

   Marite   
26/7/2016
Un beau poème certes, bien écrit, mais qui ne me touche pas vraiment car il véhicule des images perçues et vécues, le plus souvent, par des voyageurs qui visitent ponctuellement des portions de cet immense continent qu'est l'Afrique. Cela fait rêver bien sûr ...

   Anonyme   
28/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut à l'homme blanc du continent noir ! Comme en Afrique le temps n'est pas compté, j'ai pris le mien pour arriver jusqu'à toi !
J'ai vécu plusieurs années sous ces latitudes mais je ne me souviens pas avoir passé une seule nuit près d'un feu de camp, ce qui fait que je le découvre avec toi... L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu... Très beau vers en passant !
Bien aimé aussi...des arbres presque secs aux chemins de poussière... Là je me retrouve tout à coup en brousse, souvenirs, souvenirs !
Je ne vais pas entrer dans les détails, j'ai compris le sens profond de ce poème et ton addiction à ce continent dont on ne guérit parait-il vraiment jamais.
Deux bémols, la répétition rapprochée de "feu" et le dernier vers que j'aurais mieux vu comme suit :

j'espère être un jour accepté. Simple inversion qui facilite la lecture !

Par contre j'aime beaucoup l'introduction :

Je ne dors pas la nuit
Au désert des étoiles j'aime m'abandonner
quand l'aura de l'Afrique m'imprègne de ses vies

Très poétique comme entrée en matière... Merci troupi

   Lylah   
2/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte fluide et rythmé par de très belles images :

"quand l'aura de l'Afrique m'imprègne de ses vies"

"L'ombre des fauves ondule aux frontières du feu"

et cette fin, superbe de respect et d'humilité ...

Cela donne envie de s'abandonner aussi " désert des étoiles" ...


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