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Poésie libre
unpietrebabouin : 14h10
 Publié le 19/12/10  -  5 commentaires  -  1684 caractères  -  124 lectures    Autres textes du même auteur

14h10


14h10



Sous le sphinx au nez de lune
Qu'un œil allume
Comme un diamant
Les cendres des hémisphères
Tapissent nos lèvres.
Je file tes dents
Comme un collier à donner aux morts
Je l'accroche sur une église vide un toit gris
Un ciel d'ardoise ou une cloche
Pour que tintent tous les rires

Je vis

Mes bras s'étendent.

La géographie de mon corps n'est plus à lire
Ni à apprendre.
J'ai vendu tous les bijoux
Et les corps
Comme une obole

(Nous avons des dettes à la pauvreté)

Mes doigts sur tes lèvres
Connaissent ce sol.

Brille !

Quand j'ouvre tes mains
L'or brûle en elle comme un soleil qui ne devrait pas
Éclore. Quand je les ouvre, tout bas
Bustes de bronze et statues s'émeuvent.
Dedans, le laurier et le
Lilas.

Mes bras s'étendent
Ma voix comporte
Un message que nul ne peut comprendre
Derrière eux
Je vais
Franchir les portes et les marais
Traîner mes yeux sans langage

J’arrive où je suis étranger

Je traîne avec moi l’ombre des buildings
Où l’on conçoit la peste
Du rez-de-chaussé à l’étage il n’y a plus que le reste
De mes paroles

Mon corps se meut au fil des saisons
Avec un bruit de chaîne
Je te sais comme moi
Les bras de varices
Les yeux sans foi
Et sans haine
Sans vie
Sans doigts pour étreindre ce qu’il reste
Bercé par les fleuves

Tu chantes

Et tous tes mots
Je les caresse
Comme un souvenir
Noyé dans le reste

De ma mémoire


 
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   Anonyme   
6/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
un coté spirituel au niveau du ton que j'aime assez.
le corps est un monde, une sorte de sagesse imprègne les images.
il se dégage de ce texte une ambiance mystique.
j'aime beaucoup cette strophe:

"Quand j'ouvre tes mains
L'or brûle en elle comme un soleil qui ne devrait pas
éclore. Quand je les ouvre, tout bas
Bustes de bronze et statues s'émeuvent.
Dedans, le laurier et le
lilas."

les images sont magnifiques, j'ai apprécié la profondeur et la beauté des mots.

   Anonyme   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Très beau texte qui m'a pris par la main, sans relache jusu'à plus soif. Récit constamment habité, admirablement servi par un champ lexical au diapason. Merci pour cette lecture et à la prochaine : 14H12 ?

   jaimme   
14/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pour moi: l'heure d'une mort (petite?).
Un poème d'une forte inhabituelle. Qui croche ses doigts squelettiques et m'entraîne. La chair transparaît ("les bras de varices"...). Elle est espérée.
Un poème que j'aime relire. Ce n'est pas si souvent!
Merci!

   Astras   
20/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
"Les cendres des hémisphères tapissent nos lèvres", ainsi que nos oreilles, nos doigts et tout ce qui va avec!

J'aime bien ce texte. L'auteur n'a pas peur de s'écarter des chemins pudiques du conventionnel.

Les sentiments abstraits sont biens ancrés dans la description factuelle du temps et de l'espace. Je dirais même que l'auteur serait très à l'aise avec la prose, et que cette liberté technique se dévoile dans sa manière d'aborder le poème.

C'est vrai qu'il m'est difficile de voir la cohésion logique de ce qui est écrit ici dans son ensemble. Cependant, on passe sa vie à comprendre, et ce texte nous invite justement à ressentir.

   Anonyme   
3/2/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
14'10 donc.

Ballade urbaine (avec la même personne que dans le 14'08 ?).
Il y a de la vie et un enthousiasme à cet instant. Une complicité peut-être aussi. Même si l'on peut déceler par moment des restes d'amertume.

Toujours cette écriture particulière et de belles fulgurances.

J'aime particulièrement ce passage :
"Je traîne avec moi l’ombre des buildings
Où l’on conçoit la peste
Du rez-de-chaussé à l’étage il n’y a plus que le reste
De mes paroles".


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