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Poésie libre
Vasistas : Amers ébats
 Publié le 31/10/21  -  6 commentaires  -  865 caractères  -  125 lectures    Autres textes du même auteur

La mer s'agite.


Amers ébats



ils courent dans la lumière
se jettent à corps perdu
dans une mer grisante
de fraîcheur et de cris

bataille éclaboussante
deux êtres s’affrontent
dans une lutte sans merci
où le plus faible se noie

l’homme trahit
dépasse les limites
étrangle et rudoie
sa frêle compagne

plaisir sans voix
étreinte glaciale
la force gagne
il abuse, l’embrasse

elle résiste, l’empoigne
les rires éclatent
puis elle plonge fugace
s’échappe sur la plage

éperdue sans grâce
hilare la rattrape
de joie et de rage
l’enserre, impitoyable

étrange mariage
d’orgueils voraces
soupirant affable
aux allures d’Anubis

il l’étend sur le sable
des gouttes ruissellent
entre ses cuisses
un rêve solaire


 
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   Anonyme   
17/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve vraiment intéressante l'ambivalence que me semble exprimer votre poème. J'assiste à un viol crois-je, ou au moins une agression d'un homme sur une femme :
l’homme (…)
étrangle et rudoie
sa frêle compagne
et pourtant, avec la mention des rires (le pluriel laisse à penser, si on en a envie, que la femme aussi rit) et des orgueils voraces (pluriel), de la mer grisante pour tout le monde, j'ai du mal à me défendre de l'impression que l'intensité du moment est partagée par deux protagonistes "complices".
Et là se situe pour moi la force du texte ; se plaçant du point de vue de l'agresseur, il exprime à mes yeux la manière dont l'homme parvient à justifier pour lui-même son acte injustifiable. Le "rêve solaire" de la fin m'apparaît caractéristique : le soleil, la mer, l'ivresse de l'instant, "j'ai cru qu'elle voulait".

Je ne suis pas en train de justifier l'agression, je ne pense pas non plus que votre poème le fasse. Qu'il tente de "se mettre dans la peau" du coupable, oui, et cela m'intéresse, me paraît en l'occurrence bien fait.

   Provencao   
31/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ces amers débats sont présentés d’une manière scénique, et cela de telle sorte que l’atmosphère ou la tonalité non seulement, donne le ton et prédomine sur le pur concept, mais demeure affirmée jusqu’a " il l’étend sur le sable
des gouttes ruissellent
entre ses cuisses
un rêve solaire"

C'est en cela que votre poésie est typique.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
31/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Vasistas
Un texte étrange qui peut tromper qui le lit, par d'amers mélanges !
Pour une fois, je ne veux pas voir le mal sur une femme, commis par un ignoble mâle !
On pourrait croire à un énième féminicide, où la mer amère aide le criminel, en noyant cette désespérée qui à l'eau croyait à une planche de salut ?
Pour ne pas plomber l'atmosphère de ce jour, j'imagine un couple jouant sur plage, dans l'eau, jusqu'à se faire peur comme enfants nous faisions des concours d'apnée... à faire semblant de mourir puis dans un grand rire, éclater de joie dans les bras l'un de l'autre...
NB c'est ma vision autre que la couleur de ce dimanche d'haloween, où pour " rigoler " on se fait peur, à grand renfort d'hémoglobine, et coups de couteau bien plantés !
le titre n'évoque-t-il pas des ébats ? je veux croire à un volet " bisounours " où je pourrais crier " vous avez de ces jeux ! faites gaffe quand-même ! "
n'est-ce pas cher poète que c'est moi qui ai raison ? Non ? tant pis, je reste sur cette impression papipoètienne...

   Cyrill   
31/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
On peut voir dans ce poème toute l’ambivalence entre céder et consentir, on navigue à tout moment entre les deux.
Est-ce un jeu ou une lutte ? On ne le sait jamais vraiment. On ressent le malaise de cet entre-deux, qui n’a pas fini de faire couler de l’encre – et celle-là non poétique - quand la loi se mêle de déterminer s’il y a eu viol ou pas en l’absence d’autorisation écrite (!)
Je trouve que vous rendez, grâce à cette suite de tableaux où la joie se mêle à la trahison, toute l’ambivalence inhérente à l’être humain, aux prises avec ses a priori et ses indécisions.
Une valse-hésitation entre oui et non, mais au final, comme vous l’écrivez, « le plus faible se noie ».
Étrange mariage en effet.
Le sixième quatrain m’a posé des problèmes de compréhension : qui est hilare ? L’absence de substantif n’aide pas, dommage. C’est pour moi l’ambiguïté de trop.

   Vincente   
1/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce qui m'a dérangé dans ce poème c'est l'ambiguïté cultivée à des fins narratives dont l'ambivalence laisse à penser que l'auteur joue par trop au chat et à la souris. Avec l'homme-chat et la femme-souris, mais aussi entre le narrateur omniscient et le lecteur. J'ai été mal à l'aise avec l'approche "perverse" de la mise en scène.
C'est dommage car il s'agit plus d'un petit manque de tenue qu'apparemment une volonté problématique d'auteur.

Mais cela m'a mis mal à l'aise, et je n'ai réussi à trouver un bénéfice final permettant de saisir un message salvateur dans ce propos. Il était possible à mon sens de signifier de façon parallèle et détournée comme ici que ce qui était en scène en fait n'était qu'une sympathique joute amoureuse. J'avoue avoir peiné pour le ressentir ainsi.

   Anonyme   
3/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Vasistas,

Revenue depuis peu sur Oniris, je asse un peu lire les poème libres peu commentés.
Je viens de tomber sur cette pépite. Non pas tomber, mais que dire ... être éblouie.
L'exergue à lire "l'amer s'agite", "la Mère s'agite", peut-être aussi, et pareil pour le titre, quand le poème laisse malaise et incertitude. c'est fabuleux.

Sur un sujet déicat et assez "casse-gueule" vous êtes parvenu à écrire un poème remarquable, merci du partage,

Éclaircie


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