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Poésie néo-classique
villar01 : L'exuvie de l'instant
 Publié le 23/10/18  -  8 commentaires  -  1712 caractères  -  125 lectures    Autres textes du même auteur

D'un rien du tout à pas grand-chose.


L'exuvie de l'instant



J’entre dans ma mère récolter les semences
De cet homme, mon père, et sa femme et le vent
Et la pluie et la neige en ces hivers immenses
Qu’il me faut traverser jusqu’au premier levant.

Pour l’instant je ne suis, dans les encres futures,
Qu’une tache de vin sur un buvard épais
Qui m’absorbe avec elle à daigner la roulure
Qui me fera d’un cri, dire : oui, je suis prêt.

Je ne suis que l’instant, le premier de sa race,
Cimentant ma seconde à ce frère siamois
Dont je vole un soulier pour retrouver la trace
Semblable aux deux moitiés ne ressemblant qu’à moi.

Je ne suis avant tout qu’une mine de houilles,
Ni mineur, ni majeur, un bâtard de lutin
Et je fonce droit vers une paire de couilles
Où je tourne de l’œil dans le lit des putains.

Je ne suis après tout qu’un pilotis de glace
Dans la fonte accrochée aux rivières de feu.
Dans la couche je suis comme une chaude place.
Près d’elle, auprès de lui, ruisselants des aveux

Dans la chambre nuptiale, à des dieux se confessent.
Le repenti sincère au mouchoir du remords
Je suis, sans vergogne, entre une paire de fesses,
Pas encore vivant mais plus tout à fait mort.

Je suis un peu d’amour, juste un peu, je l’espère !
Ou de haine, nourri… Que m’importe après coup !
De ma mère j’aurai l’exuvie de mon père.
Sans la mue de l’instant je ne suis rien du tout.

Un bruit dans la poitrine… Est-ce toi qui me hantes ?
Toi le tambour battant comme une infirmité ?
Et je rampe dans un ventre aux aurores lentes…
Des nerfs me poussent hors de mon éternité.


 
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   Castelmore   
1/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Dans un premier élan, j'ai envie de dire à l'auteur qu'au bout de quelques vers ma cuticule poétique s'est durcie par protection et rejet ... et qu'une prochaine mue, (qui la transformera en exuvie) , la remplacera par une jumelle ou ...une fille ? - certains details lexico-anatomiques m'échappent - encore plus imperméable.
Imperméable à certaines images allégories , métaphores ...

Je suis allé au bout de six lectures ...

Le verbe est riche, la phrase est toujours bien tournée, l'énergie de la vie qui est presque là... est ,elle, présente ...
et soutient d'un rythme puissant cette " épopée biologiquo-mystique" d'une vie , une âme (?) depuis la formation d'un foetus à la délivrance.

Quelques vers sont très réussis:
Pour l’instant je ne suis, dans les encres futures
Qui me fera d’un cri, dire : oui, je suis prêt.
Semblable aux deux moitiés ne ressemblant qu'à moi
Le repenti sincère au mouchoir du remords
Pas encore vivant mais plus tout à fait mort.
Sans la mue de l’instant je ne suis rien du tout.

L'impression générale de lecture reste cependant celle d'un texte artificiellement abscons caviardé par provocation de "scènes de cul".

   izabouille   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Déjà, je me dis quel drôle de mot "exuvie", je ne le connaissais pas, merci de me l'avoir fait découvrir.
Et puis je lis sans tout bien comprendre mais ce n'est pas grave, je suis emportée dans un univers étrange et je trouve ça beau. Bizarrement beau parce qu'un peu glauque quand même.
Le travail est remarquable. Bravo à vous et merci pour ce bon moment de lecture.

   lucilius   
7/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, quelques défauts de rimes et donc de rythmes plus quelques mots graveleux nuisent à l'ensemble pourtant bien tourné. Quel dommage de ne pas avoir poursuivi l'équilibre grammatical des trois premières strophes dans la quatrième.
Une desquamation poétique originale mais inégale.

   Queribus   
23/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Un texte fort bien tourné avec de jolis mots souvent grivois; toutefois je ne le trouve pas facile d'accès pour un profane: plusieurs lectures s'imposent. L'ensemble a du panache mais il pourrait se résumer en beaucoup plus court et intelligible. On dirait que votre écrit s'est résumé en un jeu auquel vous avez excellé pour votre propre plaisir.

Bien à vous.

   papipoete   
23/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour villar
hors du ventre nourricier, " il " n'est rien, rien d'autre que le fruit de semences, mais s'apprête à voir le jour ; un soulier lui fait songer qu'au dehors, une autre moitié l'attend mais lui n'est encore qu'embryon dans sa chrysalide, mais le grand jour de l'exuvie de son géniteur approche ...
NB encore un mot de plus dans l'escarcelle de mon " savoir ", ( exuvie ) ne court pas les rues, malgré les mues de serpents au pied des murs aux pierres sèches !
Des mots scabreux parfois naissent ci et là, et l'ensemble est richement tissé, et j'avoue dérailler sur ce dédale " hiéroglyphique " dont tous les symboles ne se décodent point !
techniquement, aux 6e et 8e vers, je suis surpris par les rimes " épais/prêt " ?
le 8e vers me semble mesurer 11 pieds ?

   Anonyme   
23/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
" J’entre dans ma mère récolter les semences
De cet homme, mon père ".
Je n'ai pas su, à priori, et ensuite, a qui - ou quoi - attibuer le rôle du " je ". Il y a la femme, l'homme ; qui entre ?

Bien sûr allusion est faite aux rapports sexuels, à la vie qui est engendrée.
J'ai même pensé que ce " je " est le spermatozoïde fécondeur : " Je ne suis que l’instant, le premier de sa race,
Cimentant ma seconde à ce frère siamois. "

L'écriture est très bien maîtrisée. Mais je clos mes lectures, toujours dans l'expectative...

   Provencao   
23/10/2018
 a aimé ce texte 
Pas
" Je ne suis que l’instant, le premier de sa race,
Cimentant ma seconde à ce frère siamois
Dont je vole un soulier pour retrouver la trace
Semblable aux deux moitiés ne ressemblant qu’à moi."

Ce quatrain m'a dérangée. Très dépouillé, très circonspect.

J'ai essayé de me dire: que nous révèle cette faille dans votre poésie qui ne cesse de surgir? Sans doute l'abîme d'un réel qui s’entrouvre et nous met face à une alternative, ou bien doit on s'y laisser engloutir ou se laisser interpeller par lui?

J'y ai lu de la rupture et de la résistance.

Je vous confie, ces impressions, très vagues, très furtives....



Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Corto   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien le caractère mystérieux qui se dégage d'une succession d'expressions et de formules étonnantes. La vie va naître on le devine, mais que de vicissitudes auparavant. Il y a de la violence, de la turpitude, peut-être de l'amour, et surtout une force irrésistible qui pousse vers la naissance. Le scénario est à peine suggéré et pourtant on a hâte d'arriver au terme. Malgré tout la dernière phrase me laisse plutôt perplexe.
Bravo et merci.


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