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Poésie contemporaine
Vincendix : Face au désert
 Publié le 17/10/17  -  18 commentaires  -  1012 caractères  -  417 lectures    Autres textes du même auteur

Quoi de plus étrange que la vision d’un immense désert de sable, cela procure une sorte de vertige !


Face au désert



Le soleil au zénith de ses rayons enflamme
Un infini de sable en ce morne désert,
Son implacable feu tranchant telle une lame
Consume avec ardeur ce qui n’est pas couvert.

Au loin on aperçoit comme une caravane,
À travers un halo dansant dans la chaleur,
Ce n’est qu’illusion, une image diaphane,
Mirage passager sans aucune couleur.

Dans cette immensité bien loin de notre monde,
Même le vent se perd et souffle sans raison
En modelant le sol le jour il vagabonde
La nuit il cherche en vain le toit d’une maison.

Là-bas vers l’horizon, le bleu du ciel se voile
D’un grand rideau de tulle aux contours inconstants,
Que pourrait dessiner un peintre sur sa toile
Devant ce paysage aux aspects fluctuants ?

Le regard accroché sur cette zone aride,
Je me sens transporté vers un profond néant,
Je ressens tout à coup l’impression d’un vide,
La peur de basculer dans un gouffre béant.


 
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   Damy   
7/10/2017
 a aimé ce texte 
Pas
J'ai ressenti autre chose dans le désert: un vertige certes mais celui de la plénitude et non de la peur du vide béant (à chacun ses sensations). C'est sûrement pourquoi, je trouve ce poème un peu "plat", c'est à dire que, même s'il est bien écrit "prosodiquement", il me laisse assez froid. Le titre m'a interpelé car j'ai l'expérience du désert et je m'attendais à quelque chose de plus lyrique, de moins prosaïque, de moins banal en sorte.
Déçu donc, mais cette déception n'appartient qu'à moi, elle n'a surtout pas valeur de généralité. J'espère que vous ne la prendrez pas mal.

   papipoete   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Vincendix,
Circulez, il n'y a rien à voir ! Nous sommes en plein désert, et tout ce que vous croirez apercevoir n'est qu'illusion, mirage planant au-dessus du sable ! Un peintre devrait avoir beaucoup d'imagination, pour peindre ... le néant !
NB l'auteur joue de la palette pour immortaliser la couleur, la chaleur, le vent et ses métaphores sont bien choisies ! ( les 4 premiers vers donnent un coup de chaud ; la 3e strophe où le vent ne trouve rien à souffler ; et le sujet proposé au peintre qui se dérobe sans cesse !
le 7e vers semble mesurer 13 pieds ? ( raison du classement en contemporain ? )

   Marite   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien que n'ayant jamais traversé un quelconque désert, ici, strophe après strophe je m'y suis sentie présente, réellement. Tout y est décrit je crois, simplement avec de très belles images : le soleil au zénith ... le halo dansant ... le vent personnifié ... l'horizon incertain voilé de tulle ... Curieusement, je n'ai pas été happée par le vertige et le néant qui semblent avoir aspiré l'auteur. Je ne suis pas assez experte pour dire si ce poème pourrait être placé en néo-classique mais le rythme et la succession des rimes m'en ont donné l'image.

   Absolue   
17/10/2017
La forme me paraît un peu "classique" pour le thème abordé... J'aurais préféré une ambiance plus mystérieuse, plus suggestive...
J'aime l'avant-dernière strophe... En effet, que pourrait dessiner un peintre sur sa toile devant ce paysage?
Au plaisir de vous relire.

   leni   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A Vincent
une sensation de vertige face au désert c'est sans doute subjectif c'est fort joliment dit

Dans cette immensité bien loin de notre monde,
Même le vent se perd et souffle sans raison
En modelant le sol le jour il vagabonde
La nuit il cherche en vain le toit d’une maison.

j'aime beaucoup le vent se perd et souffle sans raison

la finale me pait


Le regard accroché sur cette zone aride,
Je me sens transporté vers un profond néant,
Je ressens tout à coup l’impression d’un vide,
La peur de basculer dans un gouffre béant.

ELLE est anxiogène

Je m'étonne Vincent que tu ne perçois pas la beauté
PEUT-être un autre joue Bel écrit Salut cordial LENI

   Vincent   
17/10/2017
Pour moi le désert est éblouissant

et en peinture cela donne des toiles gaies

très colorées le contraire des fonds sous-marins

qui représentent l'enfer

mais chacun a sa vision

   Anonyme   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'auteur trace un tabeau du désert tel qu'il le ressent.
Chacun a sa façon de percevoir ; les états d'âmes engendrés sont différents pour chaque être.

Pour ma part, je trouve cette poésie parsemée de belles images.
Un petit + pour le troisième quatrain. "le vent se perd et souffle sans raison " j'aime beaucoup cette image.

   Anonyme   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Vincent... Chacun a son propre ressenti face au désert d'autant que d'un désert à l'autre les paysages ne sont pas obligatoirement les mêmes. Pour ma part je ne peux parler que du Tibesti qui n'a rien à voir avec le Sahara plus au nord... De très belles images à travers ces vers, particulièrement dans le second quatrain où tu aurais pu éviter le "une" avant image... pour avoir 12 et non treize syllabes mais ce n'est qu'un détail...

Quant à la chute elle t'est toute personnelle et je ne la conteste pas...

Merci pour cette méharée que n'aurait sans doute pas reniée Théodore Monod dont la crainte première était d'être un jour privé... de désert !

Ps Si tu aimes le désert je te conseille Méharée de TH. Monod et Le nomade blanc de Philippe Frey, un ethnologue qui est le seul à avoir traversé le Sahara à dos de dromadaire de l'Est à l'Ouest... sans oublier L'escadron blanc de Joseph Peyré, un classique du genre.

   Vincendix   
17/10/2017

   jfmoods   
17/10/2017
Le sens profond de ce poème ne saurait pleinement se révéler qu'au regard de la seconde partie du vers 9...

"bien loin de notre monde"

Nous vivons à l'aune de la vitesse et de la proximité. Les peuples des sables vivent à l'aune de la lenteur et de la distance.

Être face au désert, c'est mettre violemment en perspective le caractère tempéré de nos climats et l'aridité extrême (métonymie : "Le soleil... de ses rayons enflamme", métaphore : "Son implacable feu", comparaison : "tranchant telle une lame", personnification : "Consume avec ardeur"), notre conception de la mesure avec la représentation même de l'illimité (métaphore : "Un infini de sable", démonstratif : "cette immensité",  personnifications : "le vent se perd", "il cherche en vain"), la raison qui voudrait guider nos actes et la déraison qui nous guette ("illusion","image diaphane", "Mirage passager", "contours inconstants", "paysage aux aspects  fluctuants").

Le propre du désert est de susciter en nous l'inquiétude abyssale ("un profond néant", "l'impression d'un vide", "un gouffre béant").

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
18/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
"L'immensité" qui donne le vertige, je le comprends aisément,
je le ressens bien souvent quand je suis face l'immensité
d'une étendue d'eau.

C'est tout à la fois fascinant et effrayant, car pas vraiment
de possibilité de maîtriser ces éléments.
Comme dans cette strophe-ci :

" Dans cette immensité bien loin de notre monde,
Même le vent se perd et souffle sans raison
En modelant le sol le jour il vagabonde
La nuit il cherche en vain le toit d’une maison. "

Votre poème se termine en apothéose :

" Le regard accroché sur cette zone aride,
Je me sens transporté vers un profond néant,
Je ressens tout à coup l’impression d’un vide,
La peur de basculer dans un gouffre béant. "

Vous avez admirablement retranscrit votre émotion,
elle est palpable dans chacun de vos propos.
Vos mots sont d'une très grande justesse.


J'ai aimé vous lire et vous relire avec beaucoup d'attention.

   Anonyme   
18/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le poème est plaisant, bien écrit, dépaysant...
J'ai dormi au moins une fois dans le Sahara, et je retrouve dans le texte un peu de ce que j'ai vécu.
Je n'ai pas trop accroché au début (trop d'adjectifs ?) mais j'aime bien les deux dernières strophes.
Bravo pour cette évocation d'un monde si particulier...

   Donaldo75   
20/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Vincent,

J'ai eu soif et chaud, ou l'inverse, je ne sais plus, après la lecture de ce poème.

Comme d'habitude avec toi, la prosodie est respectée, la lecture agréable grâce à un rythme maitrisé et adapté au thème. Ce qui est fort, un régal pour le cerveau, c'est la manière dont tu utilises les images, les déclines en vers poétiques.

"Au loin on aperçoit comme une caravane,
À travers un halo dansant dans la chaleur,
Ce n’est qu’illusion, une image diaphane,
Mirage passager sans aucune couleur."

Et puis, il y a également de la matière pour penser:

"Dans cette immensité bien loin de notre monde,
Même le vent se perd et souffle sans raison
En modelant le sol le jour il vagabonde
La nuit il cherche en vain le toit d’une maison."

J'admire.
Comme quoi, la forme classique permet beaucoup, malgré son cadre a priori contraignant. J'attends d'un poème qu'il m'emporte, soit par son thème, soit par sa tonalité, soit par ses images, et encore mieux par l'ensemble des trois. Ici, c'est l'ensemble qui m'a emporté.

Bravo !

   Anonyme   
21/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Dans cette poésie contemporaine aux accents, disons-le, plutôt classique, la troisième strophe a retenue mon attention, où il est question de vent cherchant un toit.
Je lui trouve, à cette strophe, le point de départ de belles choses, je ne sais quoi de moderne et poétique.
L'ensemble se lit agréablement.
Merci.

   Anonyme   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Vincent.

De retour, je découvre avec plaisir ce très beau texte
qui révèle la grandeur du désert. Il me fait penser, bien sûr,
aux Eléphants qui me sont chers.

Quelques perles :

La nuit il cherche en vain le toit d’une maison
La peur de basculer dans un gouffre béant

Entre autres.

J'aime moins l'adjectif : fluctuants même si j'en comprend le sens.

   MissNeko   
25/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le desert de glace ou de sable me fascine. Habituée aux reliefs ( bâtiments ou montagnes, collines) je me suis trouvée si impressionnée quand je ai vu le désert ( de sable) pour la première fois. Troublant et enivrant.
C est cette impression que j ai ressenti à travers ce poème : le désert fascine et effraye en même temps avec cette sensation de vertige et d infinin qui peut haper le pauvre être que l on est.
Le rythme est fluide et coule comme le sable sous le vent.

Coup de cœur pour :

Le regard accroché sur cette zone aride,
Je me sens transporté vers un profond néant,
Je ressens tout à coup l’impression d’un vide,
La peur de basculer dans un gouffre béant.

Voilà tout à fait le ressenti que j ai eu personnellement devant le désert du Sahara : le vide, la béance, la fin d'un monde
Merci pour cette lecture

   Anonyme   
25/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
D'abord, je voudrais que vous qualifiez le "contemporain".
Moi, j'ai lu du classique (ôtons l'article d' "image".)
Bien écrit, bien imagé. Et cette mélodie que procurent l'alexandrin et la prosodie(voyelles), nous invite à vos côtés pour jouir du spectacle.
Excellent. Merci pour le partage.

   Anonyme   
26/10/2017
Bonjour Vincendix,
curieux et intéressé par cette vision du désert. J'ai bien compris cette vision rêche du désert avec vos explications.
Perso j'ai une vision absolument différente pour avoir vécu dans des pays "à désert ouvert", pour avoir sillonné, marché, crapahuté, vécu sous la tente des bédouins.... disons que j'ai une vision beaucoup plus Laurence d'Arabienne du désert.
Mais bien sûr chacun voit avec son prisme. Les bédouins eux-même le voient avec leur propre ressenti bien sûr, les réfugiés des guerres aussi etc... etc...
Mais les grands prophètes de nos religions monothéiste ont été inspirés par la dimensions métaphysique de désert, Moïse, Jésus, Mahomet.
Je vous souhaite un jour de revenir là-bas en changeant de prisme.
BN


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