J'ai trouvé amusante cette personnalisation des vers en créatures mal définies, relevant probablement de la cryptozoologie comme les dahus ; le dernier quatrain me semble le plus réussi car le plus éloigné de la nature réelle des vers comme assemblages de mots.

Car auparavant, dans la mesure où je suis à peu près allergique aux poèmes traitant de la création poétique, le sujet, disons-le, ne m'emballe guère. Mais je reconnais une vivacité et une fantaisie agréables dans sa déclinaison. Les rimes, sans briller par leur originalité selon moi, m'ont paru soignées, solides.

Au final, quelques secondes souriantes dans ce monde de brutes, pourquoi pas ?

Les vrais fous ne sont pas enfermés, ils divaguent en toute liberté, je parle évidemment de ces vers "échevelés" ayant élu domicile dans les rêves du narrateur et "qui danseraient la gigue".

J'aime bien la folie douce qui représente les vers comme une entité dotée de vie, de mouvement.
Arrogants, joueurs, ils dansent, s'habillent, et même font du surf !

J'aime les imaginer "s'affalant enfin à l'heure du coucher"...
et paf les vers ! Tombés harassés sur la plage ^-^

Un poème tout fou.
Merci Vincendix.

Bonjour Vincendix,

un poème léger où les vers côtoient des créatures fantastiques, j'aime bien la proposition et c'est plutôt bien écrit.
Après coup, il m'est assez triste de penser que la joie, le jeu, la légèreté sont aujourd'hui des choses folles, anormales par les temps qui courent... vous avez raison, "les fous ont parfois de bonnes raisons d'être fous".

Bien à vous

Recanatese

bonjour Vincendix
Je me range à tes côtés, pour regarder ces vers fous, faire les fous...
Chaque ligne de ces rêves, fait sourire en particulier dans la 3e strophe, où sont nos amis Dahus et autre Yéti !
NB Dans notre France, où certains font la grimace comme envieux de la vie en Corée du Nord, qu'il est bon comme hier-soir, aller dîner en terrasse et savourer la paix, comme on déguste les vers de notre doyen ! Voir ces ados faire les fous, rire les grands comme des fous, à qui l'on pourrait faire chanter ce poème, à tue-tête, tel un élixir de joie, un nectar anti " louse... "
le dernier quatrain se termine en apothéose, sur la plage où l'on s'endort pour faire des " rêves de vers fous "
Et s'il vous plaît, tout cela en alexandrins classiques sans la moindre faute !
Bravo l'artiste !

Bonjour Vincendix,

On est peu à peu gagné par le souffle, l'élan de cette folie des vers, idée originale servie par la personnification et contrariant l'idée que le vers constitue une contrainte.

J'aime beaucoup la seconde strophe avec ces "habits d'arlequin", ces "tercets saugrenus" et ses " sonnets déments" .

Merci du partage

Cela me fait penser à une troupe de saltimbanques qui traverseraient la ville avec leur grosse caisse, leurs masques (pas les actuels ), leurs facéties et leurs sauts périlleux. C'est ouf, comme dirait mon fils. Plein de souffle et de joyeux délire. Il y a là cependant un sentiment d'inachevé : ces vers, il ne suffit pas d'en rêver, il faut maintenant les écrire. Ils sont déjà un peu là avec ces précurseurs. Non, décidément ils sont tout à fait là. Ce sont eux. Bravo.

Bonjour Vincendix,

Un poème dynamique et plein de fantaisie qui ne demande pas trop d'efforts à mes méninges.
J'avoue qu'un peu de légèreté fait du bien.
Toutefois le travail est bien là tout en finesse et précision.

Merci du partage.

Myo

Mais où sont-ils ces vers fous, ces vers échevelés, débridés et fantasques ?
Mais là ! Ici ! Ce sont eux-mêmes dans leur autoréférence saugrenue !

Quel bel exercice de style ! Pas évident ! Gonflé ! Réussi !
Entraîné par cette folle farandole, je n’ai repris mon souffle qu’en m’abattant avec eux sur le sable du petit dernier.

Merci, Vincendix. Si vous avez d’autres rêves du même tonneau, n’hésitez pas à nous les faire partager...

Bonjour Vincendix,

Dès le premier quatrain, j’ai trouvé ce poème entrainant ; les vers fous, quelle belle idée si justement déployée dans de la poésie festive. Les images m’ont entrainé dans cette danse joyeuse, se sont ancrées dans mon cerveau de petit lecteur sérieux et ne m’ont pas quitté. Le dernier quatrain est très réussi ce qui constitue un beau tour de force au vu de la dynamique des vers précédents qui ne promettaient pas de fin. Oui, encore et encore des vers fous, j’en veux, j’en redemande, mon imaginaire retrouve son enfance, Lewis Carroll me tend la main et je remercie le poète de créer un tel monde merveilleux en seize vers impeccables.

Bravo !

Donaldo

Une poésie dansante, joyeuse, loufoque par moment qui nous entraîne dans sa course échevelée. Il en émane un optimisme qui fait du bien. Le second quatrain m'a donné le tournis poétique.

Bonjour Vincendix,

Et oui ! On en a tous rêvé à un moment ou à un autre de ces vers transcendantaux qui, quel que soit le domaine qu’il relate, emporteraient le poème au-delà même de ce qu’imaginait notre poésie intérieure.
Ceux dont vous rêver sont de couleur et carnavalesques et ceux que vous donnez là sont carnavalesques et très colorés. CQFD, vos rêves ne sont donc pas si loin de la realité.

Merci du partage.

J'ai bien aimé cette façon de donner aux vers une vie propre, le temps d'un rêve sympathique.

Très visuels, ceux-ci, que j'imagine sans peine :

"Je rêve de vers fous qui danseraient la gigue,
Des vers échevelés aux brillantes couleurs."

"Ils seraient agités d’étranges mouvements."

On essaie de se représenter les vôtres quitter le temps d'un rêve leur corset classique, oui mais voilà, on butte, enfin je butte à la fin de chaque douzième pied, je vais à la ligne et je retombe dans la réalité, me disant : ils n'y sont pas parvenu ( les vers ).
C'est la limite du fantasme.

Bonjour Vincendix,
Commen dire, votre texte m'a enthousiasmé et me trotte dans la tête - au point peut être de me l'approprier un peu trop... ; mais je m'en voudrais si les remarques que je vous restitue vous semblent d'un 'donneur de leçons'.
C'est bien au contraire le résultat de l'allant si communicatif de votre sarabande, et de mon seul regret : que vous en ayez parfois ralenti le rythme. Aussi me risqué-je :

Dans la première strophe, je rêve ... d'un peu moins de rêve avec son 'e' pneumatique, de la suppression de la répétition de 'vers' au 2è vers - et d'une seule phrase courant sur toute la strophe, quelque chose comme :
"Je voudrais / J'ai envie de vers fous ...
Echevelés, brillants de claquantes couleurs
Dont le grand carnaval ...
Chasserait tous les vents ... et soufflerait ? (plutôt que la lourde et passive éponge ?)

Dans le 2è strophe :
Puisque quatrains + tercets = sonnets, et pour avoir un aspect de 'parade' :
"Alignant les quatrains aux rimes arrogantes
Et les sonnets bossus de leurs sonnets déments,
En habits d'arlequins et rires ...

Pour la 3è strophe :
pourquoi ne pas supprimer les articles, ce qui permettrait de gagner en vitesse et d'ajouter du merveilleux :
"Ce seraient vers joyeux, ...
Jonglant (qui ferait davantage image) ... pour rendre gens heureux
Qui auraient pour amis fées dahuts et tarasques
Invitant des yétis à valser (pour éviter la répétition 3 vers plus bas ?)...

Pour votre vision / apothéose de la 4ème strophe :
puisque la folie est du côté des mots, et qu'ils semblent venir depuis le grand large vers vous qui êtes sur une digue depuis le 3è vers :
"Je les vois sur la mer roulant leur vague folle
Jusqu'au bord ...
Pour danser sur la plage en grande farandole
Et s'affaler soudain ..."

Encore une fois, je vous prie de ne tenir aucun compte de ces suggestions si vous les jugez trop intrusives ou immodestes...

Merci en tous les cas pour ce partage si énergétique !

Respectueusement,