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Poésie néo-classique
Vincendix : Je suis jaloux du vent
 Publié le 21/08/22  -  16 commentaires  -  843 caractères  -  262 lectures    Autres textes du même auteur

La femme de mes rêves (de jeunesse), inaccessible étoile…


Je suis jaloux du vent



Je suis jaloux du vent caressant ton visage,
Des rayons du soleil illuminant tes yeux,
De l’ombre qui se glisse à travers ton corsage,
Du regard insistant d’un miroir curieux.

Je voudrais être un lit sur lequel tu te couches,
Et le siège en rotin sur lequel tu t’assois,
J’aimerais devenir lorsque tu prends tes douches
Le pommeau que tu tiens entre tes jolis doigts.

Que ne suis-je cuiller pour entrer dans ta bouche,
Le verre de cristal que tu prends dans la main,
Que ne suis-je collant qui secrètement touche
Cet admirable endroit d’où vient le genre humain.

Je voudrais une nuit devenir un fantôme,
Pour posséder ton corps qui hante mon esprit,
Nous irions tous les deux dans un joyeux monôme,
Jusqu’au septième ciel, aller-retour compris.


 
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   Lebarde   
9/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A deux rimes près ( esprit/compris) ce poème serait entré dans le classique, mais peut être que l’auteur(e) l’a voulu ainsi ??
Les alexandrins sont joliment écrits, fluides et élégants comme on peut les aimer. Rien à dire, on sent le poète derrière tout ça.

Sur le sujet, rien a été évité dans le choix des mots, les images aux sous-entendus suggestifs sans « hermétisme « , l’écriture, pour rendre le propos « émoustillant «  et sensuel, peut être même jusqu’à l’excès et la saturation, mais je ne m’en plains pas, bien au contraire. L’érotisme bien distillé à petite dose a ses clients.
Mes réserves iront au dernier vers des deux dernières strophes qui manquent de subtilité et de finesse.
Beau travail néanmoins qui me plait bien,
En EL
Lebarde

   GiL   
10/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Certes le sujet n’est pas d’une originalité folle mais il est traité avec aisance et maîtrise, tant par le discours que par la prosodie : des alexandrins légers, bien rythmés et bien rimés (pourquoi ce poème n’est-il pas proposé en classique ?). J’aime bien les deux derniers vers qui bouclent le poème par un trait spirituel.

J’aime moins dans le troisième quatrain :
- la construction du deuxième vers, où « Le verre » avec article me choque par rapport à « cuiller » sans article au vers précédent ;
- le qualificatif « d’où vient le genre humain », qui me paraît inapproprié dans le contexte : « instrument de bonheur » comme dirait Brassens, OK ; « d’algue et de bonbons anciens » comme dirait André Breton, pourquoi pas ? Mais pas cette allusion incongrue à la procréation, voire à l’obstétrique…^^

À part ces deux petits bémols, ce poème se lit avec plaisir : merci et bravo !
GiL en EL

   Anonyme   
14/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Jacques Brel chantait laisse-moi devenir l'ombre de ton chien, quelque chose comme ça. Ce poème m'y a fait penser directement. Et c'est une des ses rares chansons que je n'aime pas à cause du ton geignard qu'il emploie et du texte où je ne me reconnais pas dans cette soumission passive à l'être perdu ou en passe de le devenir quitte à en oublier sa propre dignité. Ce n'est pas le cas de votre poème, rassurez-vous. C'est plutôt une ode légère à l'être aimé, possessive jusqu'à vouloir servir de reposoir au derrière de celui-ci (le siège en rotin). Je ne suis pas vraiment cliente de ce style de poèmes mais je pense que le vôtre peut plaire à un public plus fleur bleue que moi.

Anna en EL

   Cyrill   
17/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pas trop emballé par ce poème. L’ennui pointe déjà son nez au premier quatrain, où chaque vers est façonné dans le même moule : je suis jaloux Du, De, Du...
Petite variante pour le deuxième : « sur lequel tu » fois deux. J’ai du mal à imaginer la belle prendre SES douches, on dirait bien que « tu te couches » n’est pas étranger à ce pluriel incongru.
Les images convoquées ensuite m’ont davantage convaincu, sans que ce soit non plus l’emballement total. Il y a une tentative de sensualité qui n’est pas vraiment aboutie, je trouve. Les allusions sexuelles du troisième quatrain ne sont pas très finement exposées, et vite oubliées dans le dernier qui finalement est celui que je préfère, moins corseté par la forme, plus inspiré.

   papipoete   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Vincendix
Selon mon idée, le héros voudrait bien mais ne peut point... et l'objet de ses tendres tourments, vient le hanter au point de jalouser tout ce qui de proche ou de loin, tout ce qui voit, tout ce qui touche cette inaccessible étoile...
NB j'espère que mon idée est la bonne, car si " il " est jaloux de " sa " femme, qu'il considère comme cette chose, que nul autre ( même le vent vient caresser ) ne peut regarder...
Dans mon scénario, il y a de quoi tout envier jusqu'à " l'ombre qui se glisse à travers ton corsage "
C'est tellement naturel toutes ces envies... si le héros n'est pas le mari !
La première strophe est mon passage préféré.
Notre poète rêvera encore, et encore pour nous enchanter
Des alexandrins que je vois " classiques "

   Anonyme   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Vincendix,

J'aime beaucoup le premier et l'ultime quatrain.
Je suis plus partagée sur le second et le 3è moins aboutis, je trouve:
La répétition de "sur lequel", douche au pluriel certes pour la rime mais que j'aurais mieux vu au singulier, les passages "d'où vient le genre humain", "pour entrer dans ta bouche", aussi.
J'aime beaucoup les images, très parlantes et qui m'ont fait sourire.
Une belle lecture néanmoins que ce désir (de jeunesse) inaccessible.

   poldutor   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vincendix
Alors là oui je suis preneur. Voila une poésie qui décrit les phantasmes d'un timide, ah, posséder cette beauté!
Ce striptease à rebours est un peu coquin, surtout les onzième et douzième vers (l'origine du monde!), il fallait oser le dire, mais tels sont les hommes!
Du point de vue technique, ce poème presque classique avec des rimes alternées est agréable à lire.
Bravo.
Cordialement.
poldutor

   Cristale   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Romantique et fleur bleue affirmée et fière de l'être (non, les romantiques n'ont pas tous disparu même s'ils sont en voie d'extinction malheureusement) ce poème ne pouvait que me plaire.

Bonjour Vincendix,

J'aime bien, en suivant le fil de vos quatrains, cette façon de s'imaginer objets de tous les jours, et près du corps, qu'utilise la belle. C'est vrai qu'un lit, une chaise, une ombre, un verre, une cuiller, un collant...ne peuvent que susciter l'envie et la jalousie. Non mais ! Comment osent-ils vous narguer de la sorte ?

L'écriture est simple, les vers bien cadencés et les images sont parlantes et gourmandes.

Je souhaite au narrateur d'endosser la parure drapée de blanc d'un fantôme afin d'accéder à ce septième ciel qu'il convoite en compagnie de sa dulcinée.

Merci Vincendix, vous vous faites rare sur le site.

Cristale
heureuse de vous lire

   senglar   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vincendix,


Bon, votre poème est tellement facile à commenter que je me suis empressé d'aller lire les autres commentaires avant de faire le mien car je me suis dit qu'on ne pouvait que se répéter et être en empathie.
Je précise quand même que c'est le premier quatrain que je préfère qui ne laisse pas présager d'une suite aussi coquine.
Je suis d'accord avec ce que dit Anna de Brel et de sa chanson "Ne me quitte pas" ""dédiée"" à Suzanne Gabriello et qu'il a lui-même reniée, chanter "... être l'ombre de ton chien" lui ayant paru être un peu fantasque après coup. Mais je ne suis pas d'accord ni avec Brel ni avec Anna je pense que "Ne me quitte pas" est la plus belle chanson d'amour jamais écrite. Ouah ! Ouah !
Concernant l'épisode du "collant" je vous ai trouvé bien timide quand je me suis remémoré que le prince Charles avait fait passer un petit billet à Camilla Parker Bowles dans lequel il disait qu'il mourait d'envie d'être à la place de son Tampax et qu'il en était très jaloux :)
Enfin je proposerais un pluriel pour "aller-retour" : "allers-retours" du dernier vers sinon, désolé, mais on n'atteint ni l'une ni l'autre le septième ciel.

Je me dis pour terminer que c'est peut-être mieux d'être resté sur un rêve. qui sait ? Elle s'appelait peut-être Félicie.

   Anonyme   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Nous sommes sûrement nombreux à être jaloux du vent et du reste
d'ailleurs.
J'adore le :
Cet admirable endroit d’où vient le genre humain.
Oui de belles métaphores pour l'aimée je suppose.

   Raoul   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Ça m'a fait penser au "Je voudrais être réincarné en fauteuil de salon de coiffure pour dames..." de la chanson...
J'aime beaucoup le style de ces alexandrins biens balancés et la qualité, la sensualité, des images qui va crescendo. Le jeu des rimes est fluide, et c'est assez joli. J'aime aussi le côté intemporel du poème qu'entretient le choix des objets "transitionnels" si je puis dire.
Les deux derniers vers sont un beau et souriant bouquet final.
Juste une gêne a la lecture du "devenir un fantôme" où l'article m'est apparu comme une cheville brisant ( un peu) l'équilibre et l'harmonie du tout.
J'aime beaucoup la délicatesse et la finesse de ce poème. Merci pour cette lecture.

   Ornicar   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Vincendix,

Au diable la rose et ses épines ! Vive le pommeau de douche !
Quelle excellente idée d'évoquer poétiquement l'amour et le désir en jetant aux orties la sempiternelle rose. Voilà un narrateur jaloux des éléments extérieurs dans la première strophe (le vent, les rayons du soleil, l'ombre) et qui rève dans les suivantes de se transformer en objet du quotidien (un lit, un fautueil) pourvu qu'ils soient en contact étroit avec sa belle, mais surtout contemporains : le fameux "pommeau" et ce "collant" qui, en touchant "cet admirable endroit", fait expressément référence au tableau de Gustave Courbet, "l'origine du monde" tant par l'image qu'il convoque que par sa formulation ("...d'où vient le genre humain")
Excellent aussi votre dernier vers avec ce voyage "jusqu'au septième ciel, aller-retour compris". Et bien compris de vos lecteurs. J'adore !

Mais pourquoi diable, avoir choisi d'écrire en "néo-classique" ? Une telle inspiration méritait au contraire le contemporain. Vous auriez eu les coudées plus franches. Non pas que je ressente à la lecture un manque de fluidité. Les mots sont simples, les images parlantes et savoureuses, le propos clair, mais j'entends et je vois par endroit le travail de l'artisan pour entrer dans le moule du néo-clasique, métrique et rimes "comprises". Vous avez manifestement un problème avec le nombre et les articles.

-vers 5 "Je voudrais être un lit sur lequel..." Non ! Pas "un" lit, n'importe lequel, mais celui dans lequel tu te couches, autrement dit, "le" lit. D'ailleurs, je ne vous apprends rien puisqu'au vers suivant vous écrivez bien "...Le siège en rotin..."
-vers7 "...lorsque tu prends tes douches". Non ! Pas "tes" mais "ta" douche et au diable le "néo-classique" !
-vers 9 "Que ne suis-je cuiller pour entrer..." L'article manque ici. Pareil également au vers 11 (Que ne suis-je collant qui...")
Le "pour entrer" ne me semble également pas très heureux, ni très élégant.
-pareil au vers 14 "Pour posséder ton corps..." trop prosaïque en faisant entendre sa finalité, et inélégant à l'oreille ( pp pp )
Sans nuire à votre texte, j'ose vous soumettre ces quelques suggestions :
-vers 5 : "Que ne suis-je le lit dans lequel tu te couches,"
-vers 9 : "Je serais la cuiller qu'avalerait ta bouche,"
-vers 11 : "Je serais le collant qui secrètement touche"
-vers 14 : "Je posséderais ton corps qui hante mon esprit"

Au final, votre poème est très inspiré. Dommage que vous ayez, de mon point de vue, sacrifié sur l'autel des exigences formelles du néo-classique la force et la justesse de votre propos.

Ornicar

   Provencao   
22/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincendix,

J'aime cette ombre qui se glisse...ne touchant que de très loin l'autre. Un regard sur cette possession du corps, cette envie dans et sous le regard du fantasme érotique, qui enveloppe, enferme et retient la nuit.

Bel écrit où cette ombre qui glisse renonce à la réalité mais aussi lui substitue la possession de ce vent.....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Corto   
22/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Je sens dans ce poème comme une erreur d'atterrissage.
Le premier quatrain est pour moi le seul qui soit de bon aloi. Etre jaloux du vent, voilà qui nous emmène très haut, frôlant au passage le "visage", faisant briller "tes yeux" et entrouvrant le "corsage".
Mais la suite est matérielle de chez matériel ! Appeler à le rescousse un lit (bof !), un siège en rotin (celui d'Emmanuelle ?), un pommeau de douche, une cuiller, un verre, un collant etc. etc.
Non là vraiment les images ne décollent pas.

Reste "le septième ciel" que bien sûr je vous souhaite.
Avec mes regrets.

   Myo   
22/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincendix,

Une jolie façon d'exprimer ce manque de l'autre qui se fait parfois si cruel quand l'amour se vit à sans unique.

Un romantisme que je trouve pour ma part touchant et tellement humain.

Seul le dernier vers ne me semble pas à la hauteur du reste du poème.
Pas tant le septième ciel promis mais... l'aller-retour compris.
Je serais bien restée au 7e ciel, moi...

   Miguel   
23/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On a un peu peur, à la lecture, de voir arriver la strophe "Que ne suis-je godemiché", mais celle-ci nous est épargnée.
Les images ont leur charme, la sensualité frise parfois l'érotisme, et la musicalité de ces beaux vers accompagne heureusement l'ensemble.


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