Une prière faite à la lune...messagère.

Un coeur en émoi en pleine guerre, un coeur fatigué du chaos, des voeux pour un avenir à deux...

Ce texte met en exergue le fait que l'amour est toujours présent même en temps de guerre et que le combat pour une vie à deux fait partie de l'essentiel.

Merci à l'auteur(e) de ce texte qui émeut et fait toucher le ressenti d'un jeune combattant.

La lune messagère des idées noires d'un "jeune du contingent " ( c'est comme cela qu'on disait à l'époque) parachuté en Algérie contre son gré: "Délivre mon esprit du devoir infligé", dans un conflit qu'il ne comprenait pas.

Il "hais la guerre" et rêve de quitter "ce pays meurtri Où le respect de l'autre est maintenant flétri" et de revenir bien vite avec sa bien aimée "vivre en paix, loin de la déraison Avec elle toujours et dans leur maison".

La lune via ce texte magnifique, est aussi une messagère intergénérationnelle qui rappelle ou apprend aux plus jeunes que ces "événements" ( c'est aussi comme cela que l'on disait !) sans doute déjà lointains ont bien existé et marqué de ses horreurs toute une génération de Français et d'Algériens.
Merci de l'avoir fait.

Cette poésie qui aurait sans doute pu être "classique" sans les rimes de la première strophe ( détail bien insignifiant), est un régal de sobriété, de simplicité et de fluidité.Bravo.

Pas de grandiloquence, pas d'emphase pour évoquer un sujet délicat resté longtemps tabou.
Le ton est coulé, les mots bien choisis, les vers bien équilibrés, rendant la lecture plaisante et la compréhension limpide.

J'ai beaucoup aimé ce poème, merci de l'avoir écrit et partagé.

En EL

Lebarde

Bonjour Vincendix,

Douloureux d'être loin de sa famille, de ses amis, et, dans le cas présent, de celle qu'on aime, celle avec laquelle on aimerait fonder une famille, partager les plaisirs simples et heureux d'une vie à deux.
Le narrateur, lassé de cette guerre d'Algérie cruelle, en appelle à la lune pour qu'elle envoie un message d'amour à son aimée.
C'est beau, et j'imagine tristement ce jeune soldat loin de ses repères familiaux, et dont l' espoir repose sur cette "lune messagère".
Dommage cependant que les hiatus empêchent le classique.

Un cri du coeur émouvant.

Bonjour,

Depuis que l’homme est sur terre, il rêve d’amour et fait la guerre. En général c’est les gosses de vingt ans qui en subissent les affres, mais aucunement ceux qui rêvent d’empire…
En général c’est un âge où l’on n’est plus un enfant, mais pas encore un homme, mais cette poésie est magnifique parce que l’auteur n’a pas perdu son âme, il en parle en toute simplicité et lucidité et dénonce ce qui est à dénoncer et ouvre son cœur, malgré tout, son cœur d’homme…
Il y a beaucoup d’émotion à lire cette poésie ! J’ai aimé,beaucoup, malgré la sobriété du commentaire.
Le message est clair ; il est des époques où l’on est, malgré soi, transporté par le tourbillon de la vie...
Demandez- le à la lune !

Bonjour

Beau texte et belle idée que de prendre la pleine lune pour délivrer
un message.
Ce poème a des relents de la guerre d'Algérie à laquelle, l'auteur
a peut-être été convié de force.
Le port est sommeil et la ville s'endort.
Nombreux sont ceux qui ont du avoir les mêmes pensées :
leur village, leur jeunesse et leurs parents.
Fatigué de chasser le rebelle, comme je vous comprends, surtout
des rebelles qui étaient chez eux.

On ne refait pas l'Histoire même avec ce très beau texte
nostalgique.

Un superbe appel à la paix que cet éloge à la lune. Ce jeune appelé se trouve projeté dans un monde d'horreur mais, au fond de lui, ne veut que retourner au pays avec sa promise, loin de cette guerre qu'il ne peut considérer comme sienne.

Je trouve la forme parfaite, chaque vers danse et coule en harmonie avec le suivant pour le plus grand plaisir du lecteur. Pas une fois je n'ai buté sur un mot ou une tournure.

Quand au fond, il est tout aussi attrayant. Impossible de citer un passage préféré, tout le poème est de la même qualité.

Un sans faute pour ce texte équilibré et magnifique.

Bonjour Vincendix,

Un très beau poème pour dire l'absurdité de la guerre et son convoi de drames, tout ça sous le "regard" indifférent de la lune.

Trois légers bémols toutefois :

1- Les deux participes présent consécutifs des vers 7 et 8 m'ont un peu gêné.
Peut-être aurais-je préféré pour le 8 :
"Ses atours dévoilés sans aucune pudeur" ,

2- Plutôt que "... du devoir infligé", j'aurais préféré "... de ce mal infligé". Mais bon...

3- De même j'aurais trouvé plus "fort" pour le dernier vers, de s'adresser directement à l'être aimé et ainsi après avoir mis un point après rebelle :

"Je voudrais vivre en paix, loin de la déraison
Avec toi, mon amour, et dans notre maison. "

ou

"Avec toi pour toujours et dans notre maison. "

Mis à part cela, bravo pour l'ensemble

bonjour Vincendix
comme bien des soldats, le combattant était avant tout mari, frère, fils de... et instituteur, paysan... et l'obligation de servir la patrie était si lourde à supporter, quand les armes étaient plus silencieuses que les rochers du désert ! et dans la tête des piou-piou, ça gambergeait ! et notre héros partage avec la Lune cette détresse du manque de l'autre...
NB la Lune se faisant confidente, ouvre grand ses oreilles à celui qui se languit de sa Douce ; comme elle éclaire sûrement le village où est leur nid, saura-t-elle délivrer ce message d'un coeur transi ?
les 7e et 8e vers sont bien tendres, et le dernier quatrain montre, s'il le fallait que ces combattants étaient avant tout des hommes, pas forcément des " va-t-en guerre " ( mon père me parlait d'un vieil allemand qui gardait un camp de prisonniers, que les siens lui manquaient tant ; qu'il haïssait la guerre, pas comme les S.A. blondinets... )
les dodécasyllabes coulent à merveille dans cette complainte à la Lune !

Beaucoup de sobriété et sensibilité pour dénoncer cette guerre absurde - comme elles le sont toutes, d'ailleurs - et cette angoisse du soldat qui ne sait pas s'il reverra les siens un jour.

" Délivre mon esprit du devoir infligé." image très évocatrice.

Ici, "sélène " est la confidente de cette anxiété.

" Je voudrais vivre en paix, loin de la déraison "...

Très joli poème avec des mots très simples.
Le rythme est en parfait accord avec la sérénité que l’on imagine de cette nuit de pleine lune, calme sur un port et une ville en sommeil.
L’atmosphère est donc parfaitement rendue.
J’aime moins le « riant avenir » et « chasser le rebelle », mais l’ensemble a su m’immerger dans le tableau, rien de grandiloquent, de lourd ou de trop vieilli......un beau poème.

Bonjour Vincent,

Comme beaucoup, je n’ai pas connu cette époque et cette guerre et je ne m’en plains pas parce que déjà que la fin du monde nous guette tous avec le coronavirus – je devrais arrêter la télé en continu, ce n’est pas bon pour ma santé mentale, je vais finir noyé dans le gel hydroalcoolique – mais ton poème m’en donne un aperçu déprimant, loin des non-dits des personnes de mon entourage qui sont partis là-bas, on vu ou vécu des trucs inoubliables et dont ils ne sont peut-être pas fiers, bref on est loin de la poésie fleur bleue où Marie-Georgette regarde Jean-René lui conter fleurette, où nous étions de jeunes naïfs dans un monde pourtant brutalisé par deux guerres mondiales.

« Messagère dis-lui combien je hais la guerre
Enfantant les malheurs qui affectent la terre,
Je voudrais vivre en paix, loin de la déraison
Avec elle toujours et dans notre maison. »

J’ai l’impression qu’il ne nous reste que ce type de solution, une forme de déni de la nature humaine où des inconnus se battent entre eux jusque dans les supermarchés pour une boite de papier-toilettes sous prétexte de Covid-19, de pénurie, de fin des temps et malheur à ceux qui ne croient pas le général Trump, le colonel Macron et leurs potes déguisés en patries souveraines.

Bravo !

Allez, je vais m'écouter la version Al Green de la sublime chanson "Light my fire" rendue immortelle par The Doors.

Le ton et la thème de ce texte m'émeuvent car ils me rappellent les poèmes écrits par mon père quand il était prisonnier en Allemagne.

Les deux derniers quatrains sont très forts; ils reflètent la détresse et l'incompréhension de ces jeunes métropolitains plongés dans un enfer inhumain.

"mais voici" et "tout petit" et "flétri" sont les quelques faiblesses de style que je ressens dans ce poème de bon niveau. Les rimes plates contribuent à exprimer la dureté du sort infligé a l'expatrié.

Poème et témoignage, déjà pour l'histoire. Merci.

Quel joli poème, évoquant dans un contexte dramatique, celui de la guerre d'Algérie, le vague à l'âme d'un jeune appelé chargeant Séléné de porter à sa belle un message d'amour, d'espoir et d'avenir.Le style est fluide et musical, les images d'une grande douceur ( moi j'aime bien ce " tout petit" qui apporte une touche humble rappelant le "Petit Liré " de Du Bellay, il apporte quelque chose d'émouvant si effectivement "flétri" est un peu faible.)
Au total une réussite bien plaisante, qui touche et rappelle que l'amour et le pays natal sont les notions qui atteignent le coeur quand on regearde ensemble, même à distance le même objet céleste.

Bravo
C.

Bonjour Vincent,

"Mais voici qu’apparait une lune blafarde,
La reine de la nuit dans le ciel se hasarde
Exposant aux regards sa parfaite rondeur,
Dévoilant ses atours sans aucune pudeur."

Et voilà Dame Lune personnifiée comme j'aime en ce superbe quatrain.

Je n'ai pas connu cette période mais je suis très touchée par le message de ce jeune soldat qui s'adresse à son aimée en implorant la Lune de délivrer son message.

"Toi qui vois de là-haut mon tout petit village,
Au-delà de la mer loin de ce paysage,
Va dire à mon amour que je vais revenir
Pour forger avec elle un riant avenir."

Quel joli poème ! J'aurais tellement aimé le voir en "classique"...

Bravo et merci Vincent !
Cristale

Une belle élégie en même tant qu'un chant d'amour et une dénonciation; quelle richesse que celle de ce poème ! On pense aux "Poèmes à Lou" d'Apollinaire. Le contexte éclairé par le titre et la date, l'immobilité de l'instant rendue par une rime suivie que fait ressortir la disposition en quatrains, tout donne à ce poème ce souffle lyrique qui va au coeur.