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Poésie contemporaine
Vincendix : Le corbeau et la colombe
 Publié le 05/06/17  -  13 commentaires  -  1435 caractères  -  479 lectures    Autres textes du même auteur

Le plumage est parfois trompeur.


Le corbeau et la colombe



Tout le monde est d’accord, le corbeau est vilain,
Avec son habit noir, il est d’une tristesse,
Quant aux croassements à l’unique refrain,
Ils ressemblent plutôt à des cris de détresse.

Alors que la colombe a tant de qualités,
C’est l’oiseau de la paix dans une robe blanche,
Et ses roucoulements sont toujours écoutés,
Le matin et le soir, du lundi au dimanche.

Mais voilà qu’un beau jour un certain corvidé
Découvrit une pie apparemment blessée
À la merci d’un chat ou bien d’un canidé,
Elle risquait la mort, elle était angoissée.

– Je ne peux plus voler, peux-tu me transporter
Dans un épais bosquet de charme ou d’aubépine ?
– J’accepte volontiers mais comment te porter,
Il faudrait être deux, je cherche une voisine.

Le corbeau vit alors, roucoulant sur un fil,
Une grosse colombe à l’apparence aimable,
– Peux-tu pour un instant suspendre ton babil,
M’aider à pratiquer une œuvre charitable ?

Surprise du corbeau essuyant un refus,
– Débrouille-toi tout seul, je ne suis de ta race,
Je ne fréquente pas d’autres individus,
À chacun sa famille, à chacun son espace.

Comme on peut se tromper, en jugeant sur l’aspect,
Sous une robe blanche, une âme est parfois noire,
Alors qu’un habit noir nous paraissant suspect
Décèle sous ses plis un esprit méritoire.


 
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   Proseuse   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Lu en EL ... mais correction d' une GROSSE faute d' orthographe !!

Bonjour,

Une bien jolie morale à cette fable à plusieurs niveaux de lecture !
et le niveau qui se doit d' être compris, est tout à fait bien dit !
J' ai ma petite idée sur l' auteur .. mais chut , ici c' est secret ! :-)
... en fait, vous me réconcilier un peu avec les fables que je détestais quand enfant il fallait les apprendre par coeur et que souvent, je ne comprenais pas ! Ainsi, de la cigale et la fourmi, moi, je voulais de toutes mes forces être - cigale- alors qu' il fallait apprendre, ce que tout le monde autour de moi comprenait ... qu' il valait mieux dans la vie être - fourmi - ! :-)
Merci beaucoup et du poème que j' ai pris plaisir à découvrir et de son effet .. réconciliateur !
Il n' empêche, que j' aime toujours autant être .. cigale !
à vous relire bientôt, bien sûr

   Donaldo75   
21/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
(Lu et commenté en EL)

Bonjour,

Voici une fable bien tournée, avec ses alexandrins rythmés, son argument amené sans chichi, sa morale propre sur elle.

Mes remarques:
* L'usage des clichés sur le corbeau et la colombe, avec en introduction la phrase "tout le monde est d'accord" renforce le côté fable
* La pie blessée, encore un oiseau mythique, est bien choisie pour amener l'excuse argumentaire
* Le refus de la colombe sent bien la bourgeoisie à l'ancienne, la dame patronnesse sûre de son fait et de sa condition, refoulant derechef un gueux emplumé
* Par contre, le dernier quatrain arrive peut-être un peu vite, devenant un brin péremptoire

Mais je chipote, c'est une fable sympathique.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   papipoete   
25/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
néo-classique
Le corbeau à qui l'on ne prête que regards de travers, à qui l'on ne pourrait se fier, se montre un beau jour très charitable face à la colombe blanche comme la paix, qui ne lèvera pas le petit " doigt " pour aider son prochain .
NB fable appliquée à l'animal, qui pourrait hélas se juxtaposer sur l'humain ! Oh, cet affreux volatile, il ne mérite que pierre ou bâton ! Cet homme là, je ne voudrais pas le croiser la nuit ! Mais un jour un fait divers nous apprend qu'un " borgne au bec le lièvre " sortit d'un brasier, un enfant qui allait mourir ( devant une foule tremblante )
Tout comme le serpent mauvais, agressif et qui saute à la gorge des gens, ne mérite que la mort ; le corbeau est un nuisible et mérite le même sort ! Les préjugés ont la vie dure, et ces pauvres bêtes ne sont pas prêts à mériter quelque tendresse !
le 4e quatrain est mon préféré et le 6e si vrai !
la forme choisie est parfaitement réalisée
papipoète

   troupi   
26/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'apprécie en général ces auteurs qui osent affronter cet exercice si difficile de la fable et ce matin c'est avec un réel plaisir que j'ai suivi cette histoire en blanc et noir.
Très bien écrite et avec une morale si vraie même si nous savons depuis longtemps que l'habit ne fait pas le moine.

   Robot   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai surtout apprécié le fond de cette fable. Elle vient nous rappeler à juste titre que l'habit ne fait pas le moine. Et puis, j'aime que ce soit le corbeau qui, loin des clichés bibliques, porte pour une fois dans son bec le rameau d'olivier.

L'écriture est dans la lignée de la pratique "fontainienne" de la fable morale.

   leni   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Vincedix
Une fable bien construite aux mots choisis On ne peut compter sur
sur personne

Et voici le verdict

Débrouille-toi tout seul, je ne suis de ta race,

et dire que selon Jacquart les races n'existent pas biologiquement

Mais la fable reste d'actualité BRAVO et salut cordial LENI

   Anonyme   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La morale première, directement discernable, est bien tournée : " il ne faut pas se fier aux apparences". Le lien hellénique (et probablement universel) entre bon et beau est aussi pointé. Vous montrez assez bien comment peut se construire la morale en société : l'altruisme c'est bien / l'inverse est mal.

Il y a autrement des détails qui me semblent intéressant, vous poussez l'opposition un peu plus loin: Noir/Blanche mais aussi Masculin/Féminin.
Peut-être est-ce anodin, mais je me questionnais sur le genre des noms, par exemple pourquoi encore, au vers 16 le corbeau dit : "je cherche une voisine" et non pas "je cherche un voisin" ? Est-ce pour le besoin de la rime ?

   Anonyme   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Vincent ! Une fable bien troussée avec la morale qui va bien, ce qui n'est pas du luxe en cette époque troublée.

Dans le vers qui suit...

Débrouille-toi tout seul, je ne suis de ta race,... j'aurais sans doute écrit...

Débrouille-toi tout seul ! N'étant pas de ta race... etc.

mais ce n'est qu'un détail sans importance qui ne remet pas en cause l'ensemble du poème que j'ai bien aimé.
Bravo et merci

   Anonyme   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'habit ne fait pas le moine, juger les gens sur la mine, OK.
Mais ici, le second degré entraîne notre réflexion plus loin, corroborée par ce quatrain :
" Surprise du corbeau essuyant un refus,
– Débrouille-toi tout seul, je ne suis de ta race,
Je ne fréquente pas d’autres individus,
À chacun sa famille, à chacun son espace. "

   Michel64   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une fable sympa. L'habit ne fait pas le moine.
Quelques répétitions (noir, noire, noir).
28 alexandrins de bonne tenue, le hiatus étant autorisé en contemporain. Seules les rimes du 3ème quatrains m'ont moins plu.

Par contre personnellement je trouve les corbeaux ...beaux avec leurs reflets bleu métallique.
Ensuite un corbeau se régalerait bien d'une pie servie sur un plateau même si la pie est aussi un corvidé.
Sur ces deux points je pinaille et ils n'ont pas fait baissé la note que je vous attribue.

Au plaisir
Michel

   Anonyme   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Sur le fond je ne suis pas d'accord, car une colombe, c'est gentil. D'instinct, nous le savons, une colombe n'a jamais fait de mal à une mouche. Je pense que le corbeau n'est pas plus méchant, il est juste plus effrayant. Sur la forme, j'ai apprécié, mais le fond m'embète vraiment, même si je suis d'accord que l'habit ne fait pas le moine, ce qui est le fond du problème, j'en ai bien conscience.

   Pouet   
6/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr,

J'ai lu avec plaisir cette fable (re)tricotant l'habit ne faisant pas le moine.

Les animaux peuvent effectivement venir en aide aux autres sans être dressés pour cela. Je repense aux images de ce chien errant venant tirer un enfant allongé sur une autoroute...

Au-delà de cela je pense par exemple que l'hippopotame par son aspect bonhomme a meilleure presse que le requin pourtant le cheval des fleuves comptabilise 500 morts par an contre une dizaine pour le squale.

Pour la morale, oui, la solidarité ne saurait se cogner aux barrières de la différence.

Bravo à vous pour cet hymne à l'humanité (animalité).

   fried   
6/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien
C'est une petite fable sympathique où l'on donne la parole aux animaux. On prêterait volontiers la noirceur au corbeau, mais l'habit ne fait pas le moine.


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