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Poésie néo-classique
Vincendix : Le maître du temps
 Publié le 17/10/20  -  14 commentaires  -  835 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Ô temps suspends ton vol !


Le maître du temps



Ce vieil homme barbu à la démarche sûre,
Qui fixe l’horizon, ne baissant pas les yeux,
D’un rythme soutenu, toujours la même allure,
Il est indifférent à la beauté des lieux.

Il traverse sans peur de terribles orages,
Franchit les océans naviguant sur les flots,
Écarte de sa main les plus épais nuages,
Vêtu d’un manteau noir, chaussé de croquenots.

Il avance sans bruit, venant du fond des âges,
Ses bras en mouvement comme des balanciers,
Rien ne peut l’arrêter, il est sourd aux tapages,
Empruntant des chemins, des routes, des sentiers.

Durant chaque saison, il est toujours à l’heure,
Marchant le jour, la nuit, de l’été au printemps,
Il s’appelle Chronos et ce n’est pas un leurre,
Vous le reconnaissez, c’est le maître du temps.


 
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   Anonyme   
28/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Le Temps, oui... il craint, ou plutôt on le craint. J'avoue avoir abordé votre poème avec scepticisme, je ne voyais pas bien comment vous pourriez renouveler le thème ; j'ai été plutôt agréablement surprise.

Ce qui m'a plu : le dynamisme de l'ensemble, cette image du temps en mouvement, bien sûr, un mouvement rapide, assuré. J'ai vraiment apprécié le manteau noir même pas en haillons, les croquenots, les bras en balanciers, pour moi l'effet est celui d'un personnage concret, solide, en pleine force, et je ne suis pas sûre qu'il soit intéressant de le préciser "vieil homme" ; on associe la vieillesse à la fragilité, or votre représentation du Temps exclut, me semble-t-il, la fragilité.

J'ai un bémol sur ce qui m'apparaît comme une tendance au cliché dans vos vers : les terribles orages par exemple, le Temps toujours à l'heure (hé, logique !) ; et aussi au ressassement :
Qui fixe l’horizon, ne baissant pas les yeux,
D’un rythme soutenu, toujours la même allure,
Franchit les océans naviguant sur les flots,
Rien ne peut l’arrêter, il est sourd aux tapages,
Empruntant des chemins, des routes, des sentiers.
Dans chacun des vers ci-dessus, à mon avis, vous exprimez deux fois la même idée ou appuyez par trop, ce qui nuit au mouvement général. Des chemins, des routes, des sentiers, vraiment ? Peut-être votre poème gagnerait-il à être resserré, un quatrain en moins par exemple. C'est vous qui voyez, bien sûr.

Le rythme et les rimes de vos vers m'apparaissent assurés, solides.

   Lebarde   
1/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Joli sujet sur le temps qui passe inexorablement et imperturbablement personnifié par ce Chronos que la mythologie grecque présente comme un vieillard " Vêtu d’un manteau noir, chaussé de croquenots."

Rien ne peut empêcher ce dieu barbu aux ailes noires de poursuivre inlassablement toujours à la même allure l'espace-temps "indifférent à la beauté des lieux".
"Il traverse sans peur de terribles orages,
Franchit les océans naviguant sur les flots,
Ecarte de sa main les plus épais nuages. "

Un peu descriptif sans doute, ce poème, mais d'une écriture fluide, élégante, rythmée, sans fautes de prosodie ( pourquoi pas classique? ) mais les spécialistes verront mieux que moi.

Un beau travail soigné à coup sûr écrit par un maitre en la matière que J'ai bien aimé.

Merci

Lebarde

En EL

   Donaldo75   
3/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé ce poème bien composé, pas trop raconté et suffisamment évocateur pour porter le propos au profit du fond, de la réflexion, sans ressembler à une dissertation de terminale, à un essai philosophique de fin de soirée ou une incantation à deux balles. Je le dis parce que j'en ai lu récemment quelques uns qui tombaient dans ces travers, des bien gratinés. Parenthèse fermée, sinon je vais déclencher les foudres de l'Olympe. Ici, c'est un ensemble très visuel, presque imagé comme ces dessins animés de Folon qui ont peuplé ma jeunesse et celle de millions de jeunes rêveurs.

Bravo !

   papipoete   
17/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Vincendix
Une fois de plus, être cultivé sert le poète, et ce Maître du Temps sous votre plume va contre vents et marées ; il chevauche tous les éléments, le vent mauvais comme la furie des flots ; il est tout habillé de noir mais n'effraie pas le lecteur, rien... que le Kraken du côté des Caraïbes !
NB un récit épique dont je m'instruis, à lire bien des poèmes si riches de mythologie... dont je suis parfaitement ignare !
J'aime particulièrement la seconde strophe, quand IL" écarte de sa main les plus épais nuages noirs "
quelques hiatus n'entravent pas ces dodécasyllabes néo-classiques !
Ce Maître du Temps ne pourrait-il affronter le Covid, et le bouter tout au fond des abysses ?

   Myo   
17/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Imperturbable, le temps poursuit son chemin d'un pas régulier, c'est sa force, et cette emprise sur nos vies n'est pas vaine.

Nous nous plaignons injustement de ces variations de perception et pourtant, il passe bien pour tous de la même façon.

Oui, une idée intéressante que ce vieil homme qui incarne le sable qui s'écoule.

Une forme travaillée qui ne demandait que peu d'ajustement pour devenir classique, mais je suis bien placée pour savoir qu'un mot n'en remplace pas toujours un autre.

Merci du partage

   Mokhtar   
18/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beau travail sur le thème du temps, qui va son rythme inéluctable, comme les bras du personnage qui jouent les balanciers de comtoise.
La prosodie est robuste, comme le bonhomme, et les pieds du poème sont aussi fermes que les pas du chemineau.

2 petites remarques :
- Le "il' débutant le quatrième vers est un peu lourd, surtout qu'un autre "il" débute la deuxième strophe. J'ose une suggestion, probablement améliorable : "D'un rythme soutenu, toujours à même allure, demeure indifférent à la beauté des lieux".
- L'énumération du vers 12 fait un peu cheville. Ce vers gagnerait à être un peu plus original.

Par contre, l'énumération du vers 14 est justifiée, puisqu'elle scande le rythme du temps.

Bonne idée de départ, et joli travail sur le thème. Félicitations

   Anonyme   
18/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincendix,

Un sujet original sur le temps, ici représenté par Chronos, ce " vieil homme barbu , chaussé de croquenots et vêtu d'un manteau noir".
J'ai bien aimé "ses bras en mouvement comme des balanciers", ainsi que le second quatrain : oui, quoiqu'il arrive, le temps défiera toujours avec succès les obstacles quels qu'ils soient, continuera inlassablement sa route , et le sablier n'en finira pas de s'écouler....

   Vasistas   
18/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’aime cette avancée
rien ne peut l’arrêter
J’ai un ami comme ça
il paraît imperturbable
c’est vrai il n’est jamais en retard
bravo j’ai adoré
simplicité et justesse
envie d’aller jusqu’au bout avec ce vieil homme

   pieralun   
19/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai beaucoup aimé le thème de ce poème.

Brassens en avait fait un extraordinaire « Saturne »
Le rythme est maîtrisé, et le poème assez fluide se lit sans rupture.
Quelque beaux vers:
- il est indifférent à la beauté des lieux
- écarte des sa main les plus épais nuages

J’ai moins aimé les demi-vers qui me font l’effet de postiches sur un crâne nu:
- ne baissant pas les yeux ( ben oui il fixe l’horizon)
- toujours la même allure ( ben oui d’un rythme soutenu)
Un bon ensemble

   Hiraeth   
19/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce poème possède une certaine force évocatoire, une certaine intensité dramatique, ce qui fait qu'on prend plaisir à le lire ; mais je regrette que le tout reste trop prosaïque et qu'il n'y ait pas vraiment de vers qui s'en détachent. Certains morceaux ressemblent trop à des chevilles ("et ce n'est pas un leurre", par exemple). Dommage.

   Yannblev   
21/10/2020
Bonjour Vincendix,

Les Grecs distinguaient Chronos, le temps qui passe inexorablement, de Kairos le temps immédiat, celui de l’instant.

Poétiquement il est assez coutumier d’évoquer ce temps opportun de l’instant et ce qu’il inspire de sensations intimes. Sous cette forme littéraire c’est beaucoup plus ardu d’évoquer l’espace-temps. Il ne suffit pas de lui donner l’apparence d’usage du vieux barbu avec son sablier évocateur encore faut-il tenter de le mettre en mouvement.
Ce texte y parvient parfaitement. L’idée de le faire traverser les flots, les nuages, les orages etc. comme un train fou ou un cheval emballé que rien n’arrête est certainement la meilleure. Ici les mots choisis et leur agencement contribuent avec talent à rendre cette idée incontournable.
Cet instant (ce Kairos) passé avec Chronos ne nous fait pas perdre de temps.

Merci et Bravo.

   Cristale   
22/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vincent,
"Ses bras en mouvement comme des balanciers"
Une belle image pour personnifier ce temps imperturbable que nul ne peut arrêter. Une façon originale d'évoquer ce qui n'a pas d'existence matérielle et seulement perceptible par la conscience humaine.
Des hiatus oui, permis en néo, mais j'avoue que les sonorités "u-a" de "barbu à", ainsi que "é-o" de "l'été au printemps, ne choquent absolument pas mon oreille, bien moins d'ailleurs que certaines lors d'élisions obligatoires.
Une majorité de substentifs à la rime, c'est une facilité qui je regrette un peu.
J'ai lu ce poème comme un conte agréable, le style Vincendix, tranquille et riche en images.
Bravo et merci !
Cristale

   Miguel   
23/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cette description du temps est un peu cliché, elle me rappelle un film comique des années 80 ou 90, où on voit le Temps, qu'il faut absolument arrêter pour je ne sais quelle opération d'importance, bloqué à une barrière de chemin de fer par le passage d'un train qui n'en finit pas ; il s'impatiente, agite la tête et regarde sa montre. Il correspond tout à fait à ce poème. Mais les rythmes, les sonorités, confèrent à ces vers une certaine grâce.

   Shovnigorath   
3/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je vous ai lu et découvert avec admiration.
J'adore votre poésie sur le fond et la forme

Le rêve est intégral

Merci pour ce très beau partage


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