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Poésie contemporaine
Vincendix : Un ami s’en est allé !
 Publié le 09/12/21  -  12 commentaires  -  1018 caractères  -  161 lectures    Autres textes du même auteur

C’est triste de voir un ami d’enfance sombrer dans le néant jusqu’à provoquer son issue fatale, c’était en 1955 mais j’y pense encore.


Un ami s’en est allé !



Un bonheur chiffonné, le cœur en marmelade,
Il traînait ses ennuis sur un chemin perdu,
N’ayant plus le courage de tenter l’escalade,
Le rocher de sa vie était bien trop ardu.

Il a raté le train qui transportait la chance
En prenant l’omnibus ne menant nulle part,
Pourtant il possédait un billet d’espérance
Il n’était pas à l’heure et ratait le départ.

De relever le gant il était incapable
Affirmant bien à tort avoir le mauvais œil,
Il accusait le ciel, il fallait un coupable,
De combattre le sort, il avait fait son deuil.

Quand il s’est retrouvé sur la pente glissante
L’entraînant vers le bord d’un abîme profond,
Pourquoi refusait-il la main compatissante
Qui lui aurait évité de tomber dans le fond ?

Maintenant c’est fini c’est le bout de sa route,
Il laisse parmi nous un monceau de regrets,
Il lui fallait chasser de son esprit le doute
Parler de ses ennuis, partager ses secrets.


 
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   Marite   
22/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est curieux, je termine la lecture avec l'impression qu'il faudrait un sixième quatrain pour complèter cet hommage à un ami disparu. Terminer peut-être sur une image de sensibilité et pourquoi pas d'un peu d'espérance pour lui dans son nouvel "espace" ?

Deux détails ont altéré la fluidité de l'ensemble :

" De combattre le sort, il avait fait ton deuil."
Ne serait-ce pas plutôt "son deuil" ?


" Qui l’aurait évité de tomber dans le fond ?"
Expression peu poétique dans ce vers, peut-être une question de syntaxe et de choix de vocabulaire.

   GiL   
26/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Les images ne brillent pas par leur originalité, le discours est un peu conventionnel, le vocabulaire simple, les expressions sans surprise… et pourtant ce poème me touche par sa sincérité.

Les alexandrins s’enchaînent avec justesse et fluidité et les rimes sont riches pour la plupart : j’ai bien apprécié la forme, plus encore que le fond. Pour moi la forme est classique, je ne vois pas pourquoi le poème est proposé en néo.

Il y a bien quelques reproches à faire : il manque un accent circonflexe, quelques virgules auraient été bien venues par ci par là, une autre pourrait être supprimée, je note une faute d’inattention au v16 et le verbe du v20 est à revoir ; enfin, je n’aime pas trop les inversions des infinitifs compléments d’adjectif, mais c’est assez subjectif (c’était l’usage lors de la période classique mais je trouve qu’aujourd’hui cela fait artificiel). Bref, tout cela manque de rigueur au regard de la qualité des alexandrins.

Mais, finalement, j’ai bien aimé.
GiL en EL

   Lebarde   
28/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Assister avec une impuissance culpabilisante à la déchéance d’un être cher ( ou pas) qui sombre sans réagir, voilà bien un sujet navrant qui ne peut que déstabiliser et toucher.
Vous traitez l’affaire avec beaucoup de réalisme, de dignité et de pudeur.
Le propos est fluide et clair sans un soupçon ambiguïté. Il se lit d’une traite avec un pincement au cœur. Quoi faire quand on se retrouve face à cette situation ?
Au vers 3 , j’aurais plutôt écrit « le courage DE tenter l’escalade »? A vérifier et au vers 12, « SON deuil « plutôt que « ton deuil », à voir .

Sur la forme, les rimes sont là, les alexandrins a priori bien chaussés pourtant le poème est présenté en néoclassique et je n’en recherche pas la raison.
Peu m’importe j’ai bien aimé.
En EL
Lebarde

   Miguel   
28/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un beau poème avec de belles images et du sentiment. Je vois quelques expressions à reprendre : on ne dit pas "le courage à" mais "le courage de", ni "l'aurait évité de" mais "lui aurait évité de" ; ici, pour avoir le nombre de syllabes, je préconiserais "qui lui eût évité". Mais il y a alors hiatus.
Je n'aurais pas mis de virgule après "sort".
Un bel hommage et un bel exemple de fidélité à ce ami mort depuis si longtemps.

   Mokhtar   
30/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L’intérêt de ce poème réside, à mon goût, dans la bonne description de ces êtres défaitistes, ces loosers qui se s’écroulent, abattus par le sort, résignés dans leur pessimisme, incapables de se battre et de trouver le courage nécessaire. Et de saisir les mains tendues. Ce sont les « carencés » de l’espoir.

Je suis un peu moins enthousiaste sur l’écriture. La maitrise prosodique est parfaite, mais se fait au prix de concessions qui me gênent « courage A » « qui l’aurait évité ». Vers 12, je vois une coquille qui sera peut-être éliminée par les correcteurs. Vers 8, un « mais » aurait mieux convenu que le « il ».

Il manque une virgule après « gant » « fini », et un « : »aurait probablement préférable après « ciel ».

Vers 3 et 4 : le « était » est valide si la virgule après escalade devient un « : ». Si l’on laisse la virgule, « étANT » devient préférable.

Mais c’est surtout la concordance des temps qui me gêne. Il y a suffisamment de profs de français ici pour faire le point, mais il me semble que « rata » aurait mieux convenu que « ratait », « refusa » que « refusait », « aurait fallu chasser » que « fallait chasser ».

Bref, un bon thème, un contenu intéressant, mais une écriture qui demande a être affinée.

Mokhtar en EL

   Anje   
30/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Néo-classique.

La parole, très souvent, libère. Encore faut-il trouver l'oreille attentive, se laisser aller aussi. Ce n'est pas un chemin facile. Comme il n'est pas facile de percer une cuirasse pour l'aider à s'ouvrir. Sur le malheur ensuite, s'amoncellent les si, terreau des regrets.
J'aime bien le fond de ce poème.

Sur la forme, j'ai un doute quant au "qui l'aurait évité". J'aurais plutôt lu "qui l'aurait empêché". Rater, pour ne pas être doublé dans le deuxième quatrain, aurait pu trouver un synonyme.

Anje en EL.

   Cyrill   
30/11/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le poème me paraît étriqué autant dans l’exposition des (bons) sentiments, très stéréotypés, que dans sa forme.
Celle-ci me semble un brin scolaire avec des inversions affectées, v9, 12 et 19.

Ça donne un ensemble tout juste 'honnête', j’ai plutôt l’impression d’une exposition générale de de qu’est un ami qui ne veut pas s’en sortir malgré les mains tendues, que d’un souvenir particulier.

Désolé, mais je ne suis pas entré dans cette poésie.

   papipoete   
9/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Vincendix
je savais que dans sa tête, ça n'allait pas fort ; qu'il risquait de prendre un billet " aller " sans retour. Rien ne trouvait grâce à ses yeux, il ne voyait plus que du gris au ciel bleu, et du noir à une nuit constellée d'étoiles ! Puis, il s'en est allé...
NB quand plus rien ne fait sourire ; quand parler devient inaudible ; quand même une main tendue n'est qu'épine à écarter... l'abîme qui nous tend les bras, peut se réjouir, il aura son repas...
l'avant-dernière strophe est celle, qui montre ce que plus rien ne saura guérir ce cancer de l'âme !
au 4e vers, " ardu " me semble inapproprié , pour qualifier ce " rocher "
le 3e vers perd pied, s'envole !
au 16e itou + le hiatus à " lui/aurait "
au regard des alexandrins bien alignés, je pense que notre auteur fut distrait ? ( un démarcheur au téléphone pour un panneau solaire ? )

   Anonyme   
9/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Vincendix,

Comme il est dommage que le 16è vers soit bancal avec ses 13 syllabes, ça se ressent à la lecture qui du coup "accroche"
Tout comme le hiatus, c'est accepté en contemporain mais cela casse quand même la fluidité de l'ensemble.
J'ai néanmoins bien aimé, malgré la tristesse du propos, l'hommage fait à cet ami parti trop tôt et volontairement.
Les années passent et pourtant, le souvenir douloureux reste gravé dans la mémoire de l'auteur.

   Virou64   
9/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tiens, un poème, que l'auteur, à l'évidence, a voulu classique ou néo classique, classé en contemporain....
Essayons de débusquer les erreurs qui lui ont valu de ne pas être retenu en classique: L'hiatus au vers 16 et deux vers de 13 pieds (3 et 16)., évidemment.
Bizarre de la part d'un auteur qui semble bien maîtriser bien les règles de la prosodie...

La lecture des commentaires en EL donne toutes les explications.
L'auteur a, de prime abord, tenté de contourner ces obstacles en écrivant :
courage à" au lieu de "courage de"
puis "Qui l'aurait évité" au lieu de "Qui lui aurait évité".
Le tour était joué! Plus d'hiatus et des vers 3 et 16 de 12 pieds.
Sauf que ce qui devenait correct du point de vue de la prosodie ne l'était plus du point de vue de la langue!
Et, après correction, retour à la version ci dessus qui n'est évidemment publiable qu'en contemporain.
Dommage!
Une seule solution pour moi. Remettre le bleu de chauffe et retravailler ces deux vers. ce serait dommage d'en rester là, avec deux vers bancals. Ce poème, impeccable par ailleurs, le vaut bien à mon avis.

   Anonyme   
9/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
C'est original d'opposer, c'est mon point de vue, banalités formelles, locutions convenues d'un côté et de l'autre le fond d'une oraison funèbre presque négative, car vous n'êtes pas tendre avec le disparu. Le vocabulaire est sans difficultés et le rythme coule sans heurts.
Les bons auteurs sur Oniris ou ailleurs, comprennent qu'il faut être cruel et non pas prêcher les bons sentiments !
note : mon évaluation ne rend pas justice au travail fourni

   wancyrs   
15/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Vincent,

J'ai du mal avec le titre de ce texte, parce que je n'ai pas senti, à la lecture, la puissance de ce lien qu'on tisse lorsqu'on est des amis. Peut-être est-ce la colère contre cette personne disparue qui s'exprime, mais je ne trouve pas dans le texte de la compassion, ni de l'empathie, et encore moins de la sympathie pour ce cher disparu. J'ai vu des reproches, un refus de comprendre ce que ressentait l'autre, pourtant un ami...

La dernière strophe me donne l'impression que celui qui est vivant, celui qui raconte, cherche un pieux sur lequel s'appuyer, une raison de ne pas culpabiliser de n'avoir pas vu, ni perçu la souffrance de son ami ; car on sait voir et interpréter les sentiments d'un ami, s'il est vraiment un ami. Mais le monde d'aujourd'hui est rempli d'inconnus qui se disent amis parce qu'ils ont rigolé un soir ensemble.

J'ai attendu un hymne à l'amitié après avoir lu le titre, mais j'ai été déçu quant à mes attentes ; une autre fois...

Wan


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