Bonjour Vincent,
J’ai bien aimé la mélodie et la façon de chanter de l’interprète. Il y a une tonalité un peu lugubre qui se marie bien avec celle des paroles : « tournent en rond », « dans la nuit noire », « tu as peur ».
Vous évoquez l’impressionnisme, et c’est par petites touches que vous égrainez vos impressions, des bribes de souvenirs, qui font un tout disparate parlant plus aux sens qu’à l’intellect. Les deux dernières strophes donnent le sentiment d’une pensée qui se défait, se délite, pour se reconstruire autrement avec cet amour qui ne se termine pas par un point final. Ne se termine donc pas. Je ne sais pas si c’est ce que vous avez voulu transmettre mais c’est ainsi que je les lis.

Au plaisir.

Bonjour Vincent,


Je vais être compliqué je le crains mais parce que ces références sont les tiennes et que je ne peux que les ressentir.
Bien, pas de doute ça se passe dans la chambre. Il y a trois strophes puis deux puis la dernière.
C'est dans cet endroit que se situent les trois temps de la chanson.
Dans la chambre-la nuit-rêve éveillé, armoire*, plancher*, on peut y accrocher pas mal de choses, **outils de l'imaginaire, supports.
Puis on a une sorte d'arrêt sur le passé (4-5) dans la mesure où il peut porter un regard sur le présent à venir qui en fait celui des strophes 1,2,3.
La str. 6 enfin est la confirmation bienheureuse de ce qui était à venir. L'histoire a pu se faire... et si on se réfère aux strophes précédentes a été couronnée de succès. Cette chanson est la chanson nostalgique d'un bonheur décrit par touches vaporeuses, ce qui correspond tout à fait au titre "Impressionnisme".
Il y a eu une controverse sur le tableau de Monet : "Impression soleil levant" ou "Impression soleil couchant" ? Ici j'ai l'impression d'un soleil couché qui rêve de soleil levé. Le temps du soleil couché permet de rêver tranquillement du soleil levé avec des va-et-vient présent-passé.

De bien tendres paroles.
Une jolie tendresse rétrospective en sorte.

Bravo au compositeur-interprète tout à fait dans la tonalité de cette chanson-poème, il aide même à la comprendre.

Si tant est que tu aies compris quelque chose à mon commentaire Vincent.

Edition : Je lis le commentaire de Cyrill... pour moi le noir produit du clair.

Il y a une difficulté à saisir les séquences temporelles qui donne la sensation d'impression fugace...

Le temps d'une maison où les jours "tournent en rond" - donc peut être celui de la vieillesse ? Dans lequel s'enchâsse celui du souvenir "dix-neuf cent" (mieux avec un 's' ??), par touches en effet, comme l'ont déjà relevé Senglar et Cyrill. Dont celle d'amours perdues mais très "enlevées" ? ("te tend les bras /
un jour de fête au fond des draps")

Et celui d'un futur, "avenir des jours meilleurs", dont j'ai du mal à déterminer si c'est le futur du présent ou le futur antérieur (celui qu'on espérait dans le passé du souvenir) - voire un mélange des deux : il semble que le 'tu' du présent a "peur / de l'avenir des jours meilleurs", qui renvoie au 'grand soir' (expression très datée 1900)...

Cette dissociation temporelle est (pour ma petite oreille de piètre musicien) bien rendue dans l'enregistrement en lien par le jeu des deux guitares, que semble envelopper un synthé (??).

Le tout a un rendu flouté très nostalgique, en effet. Après, comme Senglar, je vois plutôt un soleil couchant, mais pas tranquille : plutôt triste, un peu "lugubre", comme écrit Cyrill.

Mais peut être me planté-je complètement !

Merci pour ces deux partages !

bonjour Vincent
Je ne vais pas vous mentir ; entendre Jean-Marie et ses accords de guitare ( qui me fit moult chansons ) m'a fait m'arrêter sur vos vers !
Autour du héros, plus de présence et pourtant ses souvenirs d'avant, et les augures de demain défilent au rythme de la pendule, qui égrène inexorablement le temps...
NB et l'auteur que je sais artiste-peintre, laisse courir ses yeux sur une palette, où des teintes parfois opposées tracent la toile, d'un impressionniste impressionné par hier, par le futur...
la dernière strophe est mon passage préféré !
un petit reproche au chanteur qui ne m'en voudra pas ?
- dans la prononciation de certains mots ( dans' plutôt que dan/sent )
- dans les ( armoir' plutôt que armoi/res )
C'est un point sur lequel j'insistais auprès de Yves ou ce même J.Marie ( mais je pense que cette remarque vient de ma lecture de " poésie classique " où ces sonorités en E importent beaucoup, et cette remarque n'engage que moi .
Mais cela n'enlève rien à l'ensemble qui me plaît !

Bonjour Vincent,

Je ne ferai pas compliqué mais vos impressions m'impressionnent. L'ensemble en rimes suivies donne le rythme en pas de huit comme dans une ritournelle. Les impressions qui dansent dans les armoires, les phrases qui courent sur le plancher, je trouve ça génial.

Je vois des images fortes qui s'éloignent decrescendo pour laisser la place à des pastels de pensées où la vie se fait discrète, glissant vers son destin inneluctable, mais le dernier quatrain équilibre le tableau l'enveloppant d'une nostalgie bienfaisante.

Extra le style quatrain en octo sans ponctuation ! De plus les rimes, toutes masculines, sauf deux, scandent la note sans l'affaiblir.

La chanson est superbement bien interprétée, j'ai cru entendre le timbre particulier de Théfaine que j'adore. Est-ce Jean-Marie le chanteur ? L'ensemble musical est superbe.

Bravo à vous deux !

Cristale

Je me suis abandonné sur le rythme lent de cette chanson que j'ai vraiment bien aimé. Il y a comme un air de Thiéfaine dans la musique et dans la façon de chanter. Quant aux paroles, elles sont juste originales et indissociables des notes qui les portent. L'impressionnisme est parfaitement rendu par le choix du vocabulaire ce qui est une réelle prouesse.

Bref voilà un travail bien abouti.

Bonjour Vincent,
Je me suis mis à frodonner votre chanson sur l'air de "c'est extra" de Léo Ferré et j'ai retrouvé cette forme de poésie simple et complexe à la fois.
Les mots sont motifs à une douce rêverie et en même temps peuvent nous plonger dans une nostalgie profonde.

Bonjour,

Bien qu'un peu lugubre en effet, j'ai quand même apprécié la belle écriture"néo-classique" avec des quatrains différemment construits mais je pense que c'est voulu et ça n'enlève rien à la qualité de l'écrit. Et puis voilà la musique et la voix de Jean-Marie qui a su si bien s'adapter à l'ambiance des mots et des vers. Le tout a été composé il y a déjà quelques temps si j'ai bien compris mais une bonne chanson bien réussie n'a pas d'âge quand texte, musique, voix et arrangement vont bien ensemble.

Bien à vous.