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Mokhtar
29/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Après une première lecture, l’incipit parait bien astucieusement choisi (ce qui est assez rare).
Que restera-t-il de nous ? S’il doit rester quelque chose… Le poète choisit de transmettre à ses enfants tout ce qu’il peut, tout ce qu’il a, tout ce qu’il est. C’est très élégamment fait. « Drapant l’ombre qui s’éteint » : joli. Je ne suis pas certain de comprendre le « blanc seing ». On aurait presque pu écrire : le linceul en blanc, ceint. « Par le noir de mes lettres luttant contre l’oubli ». Les écrits restent. Et les grands écrivains, les grands poètes sont presque immortels. Belle conclusion, avec une lueur d’espoir. Pour peu qu’il reste des humains ayant le goût de lire. Mokhtar en EL |
Gabrielle
6/5/2019
a aimé ce texte
Bien
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"Par le noir de mes lettres luttant contre l'oubli"
Pour que restent les écrits à titre posthume... Une volonté d'écrire le passé,le présent et l'avenir... Un fort joli texte qui nous plonge dans l'univers du poète; Qu'en restera t-il ? Une question que chacun se pose... Merci à l'auteur(e). |
Robot
26/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je ne peux pas m'empêcher de songer immédiatement au superbe poème d'Alfred de Musset : "LE PÉLICAN"
"Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, ... Ses petits affamés courent sur le rivage ... En vain il a des mers fouillé la profondeur ; L'océan était vide et la plage déserte ; Pour toute nourriture il apporte son cœur. Sombre et silencieux, étendu sur la pierre, Partageant à ses fils ses entrailles de père," Le poème proposé reprend à sa manière l'oeuvre métaphorique du don de soi. "je déclare Donner mon corps… à la science… de mes enfants" C'est à dire - je vous donne tout ce que j'ai été ! -. Après celà en tant que lecteur captivé je ne vois rien à ajouter à ce cri d'amour. |
papipoete
24/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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bonjour Vincente
Mort, n'ayez point peur de moi ! si j'avais dû le faire, c'est de mon vivant que j'aurais froncé les sourcils, et crié des méchancetés ! je ne le fis pas, sinon quelques moues de boudeur, quelques cris après un coup de marteau sur les doigts ! Maintenant, je dors et n'entendrai plus jamais ni le coq, ni sonner le glas ! Bientôt, la science se servira de moi, et vous servira peut-être en retour, guérissant d'un mal incurable... non, n'ayez pas peur ! je dors... NB comme disait l'autre, " juste avant sa mort, il était encore vivant puis...tout d'un coup défunt ! " L'auteur nous dit avec délicatesse, la vision que nous voudrions avoir du " grand départ", sans agonie, sans dégradation physique et mentale, afin entre autre de ne pas faire peur, mais juste quelques pleurs... et alors qu'on n'est plus, se donner pour qu'avance la science ! Comme la 3e strophe est belle ! |
Davide
24/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Vincente,
Encore une belle réussite ! La concision, à la manière d'une épitaphe, donne au poème une étonnante simplicité au cœur de laquelle se déploie une certaine gravité. On va droit à l'essentiel, pas de détours... De magnifiques trouvailles, notamment dans cette 3e strophe, où le "blanc-seing" très à propos se substitue à la couleur blanche du linceul. Cette strophe brille d'ailleurs par ses images et double-sens : "l'ombre qui s'éteint" très joli, et ce "parle clair", où "clair", en plus de caractériser l'aurore, peut faire référence à la décision "évidente" du défunt, à son choix. D'ailleurs, je me demande si le "sage" de la "nuit" ne fait pas également écho au désir du narrateur. La "science" et la "sagesse" ne se rencontrent-ils pas quelque part ? Deuxième émerveillement, la dernière strophe, avec un retour en force de la "poésie" dans de subtiles images : le narrateur signe "au bas de [sa] vie", "dans le blanc des yeux", avec le "noir de [ses] lettres". Il y a une sincérité et une force très touchantes qui parcourent ce texte - quelque chose de vibrant - accrues par les apostrophes des 4e et 5e strophes : "Enfants !..." et "Puisez..." comme un climax, et cette redescente progressive : "Moi... je déclare...", où les points de suspension confèrent une certaine douceur, une respiration bienvenue... Ouf ! Je trouve l'écriture "dramatique" exemplaire. Mon regret, pas grand-chose, juste cette strophe 5, qui, prise au premier degré, fait penser à du cannibalisme, principalement ce : "Mangez-en ce qu'il vous faut !" Pour cette raison, l'image n'est, à mon sens, pas des plus réussies. Qu'importe, tout le reste est très beau ! Merci Vincente pour ce partage, Davide |
Anonyme
24/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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De même que l'on peut léguer à la médecine son corps et ses organes, ici, celui qui est sur le point de trépasser espère que ses enfants sauront profiter de l'exemple de vie qu'il leur aura transmis " je déclare
Donner mon corps… à la science… de mes enfants ". Et, comme un testament, ces derniers vers très beaux : " Je signe là au bas de ma vie Dans le blanc des yeux de ma feuille alentie Par le noir de mes lettres luttant contre l'oubli ". |
senglar
24/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Salut Vincente,
Donne-t-on davantage à ses enfants par sa mort que de son vivant ? De notre vivant nos enfants nous dorlotent et ils n'osent pas trop prendre, on dirait qu'ils ont peur de nous casser, ils tiennent à nous donner, en tout, à nous rendre. Et lorsque nous mourons, nous nous disons qu'ils peuvent enfin prendre, qu'il faut qu'ils osent, nous leur en faisons un devoir avec "Le linceul en blanc-seing". Libres, mes enfants, inspirez-vous de moi, prenez de ma vie ce qui vous convient ; si vous voulez que je sois un exemple, qu'il ne soit pas terrifiant, qu'il ne soit pas contraignant. Désormais ma voix vivra sous l'égide de la vôtre, ma survie passera par le tamis de votre esprit qui de moi aura conservé les gemmes lustrés que vous aurez triés à votre convenance, je serai grâce à vous l'illustré alors que vous serez les nouveaux illustrateurs, indépendants. Telle est la seule immortalité qui me convient tandis que je suivrai votre chemin d'enfants devenus grands, adultes nouvellement créateurs, icône polie, secrète, discrète, cachée, oubliée dans la besace de nouveaux explorateurs. Coupez les ponts ! Levez les amarres ! Ouvrez définitivement votre propre livre de bord ! Je serai le nom de votre bateau mais seulement par métaphore où vous aurez peint vos prénoms... et à mes heures invasives l'âme des mouettes tournoyant dans le nuages des mâts. Merci pour cette belle leçon..." d'évasion". Vincente :) Senglar Croquevie |
leni
24/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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bonjour Vincent
J'ai été touché par le ton de ce poème Touché au plus sensible Le linceul en blanc-seing Drapant l'ombre qui s'éteint Parle clair aux cris de l'aurore Il dort dans la nuit sage Moi… je déclare Donner mon corps… à la science… de mes enfants Et cette superbe finale Je signe là au bas de ma vie Dans le blanc des yeux de ma feuille alentie Par le noir de mes lettres luttant contre l'oubli superbe dans le blanc des yeux de ma feuille Tout en sensation MERCI AMITIES LENI |
Luz
24/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir Vincente,
Évidemment, ce poème est très beau, mais, intuitivement, je sens que vous auriez pu, avec cette pâte, avec ce qui n'est peut-être qu'une amorce ici, faire beaucoup mieux ; en plus long sans doute... Mais ce n'est qu'une impression. J'aime bien "Le linceul en blanc-seing". Merci, Luz |
Anonyme
25/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un don comme une empreinte de son passage sur Terre.
Et dans ce « Don » profond mais mené serein tout du long, j'aime l'image « Le linceul en blanc-seing » comme un testament des souvenirs, à l'instar d'un chèque en blanc où chacun puisera la part qui lui convient de celui qui s'en va, pour en prolonger sa mémoire. Oui, c'est bien de la sérénité qui se dégage de ce poème. La tristesse en filigrane le nimbe juste comme il en faut, sans en faire des tonnes. Parce que la vie est ainsi faite... « (…) éphémère, le corps » Pourtant, tout le long s'entend cette volonté de protéger, de transmettre aux siens par-delà la mort même. Leur être utile dans le moindre grain de ce qui fut... et du même coup imprimer la trace de son passage, et la rendre indélébile si possible par ce legs, cette passation des sentiments, pour les nourrir encore et encore, et ainsi rendre palpable (supportable) cette illusion qu'est la vie. La dernière strophe, par le contraste du « Dans le blanc des yeux de ma feuille alentie » au « … noir de mes lettres, luttant contre l'oubli » est sublime de cette volonté farouchement tendre autant qu'elle est explicite. Merci pour le partage, à te relire encore, Vincente Cat |
Anonyme
25/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Vincente,
Toute la modestie du séjour terrestre. Nulle mémoire n’est imposée. Un texte désabusé, au sens « détrompé, éclairé ». A vous mes enfants, je signe ma vie d’un blanc-seing, vous avez carte blanche pour en choisir les extraits. Enrichissez la vôtre de ce que vous voudrez en retenir. Entre poésie (Parle clair aux cris de l’aurore), prose (Enfants ! Soyez sans crainte pour votre défunt) et accents militants (Moi… je déclare/Donner mon corps… à la science… de mes enfants), le texte lègue un art de vivre et de mourir. FrenchKiss donateur démuni |
STEPHANIE90
25/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir Vincente,
"Mort Bascule d'un instant Si bref !" Bref et concis, de très belle image sur cette poésie, "où trépasse éphémère le corps, parle clair aux cris de l'aurore, il dort dans la nuit sage, mangez-en ce qu'il vous faut..." Succinct mais, à toutes fins utile, vraiment. Brillantes ces mémoires, merci pour ce partage, StéphaNIe |
Vincente
27/5/2019
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