|
|
Luz
29/2/2020
a aimé ce texte
Passionnément
|
Bonjour,
Très beau poème sur la filiation, nos enfants qui nous font revivre l'enfance ; du moins, je le comprends ainsi. "Je suis un petit garçon à la vie résolue par ses souvenirs d'avenir" ; que dire de plus, chaque strophe est d'une profonde sensibilité. Bravo ! Luz |
papipoete
14/3/2020
a aimé ce texte
Bien
|
bonjour Vincente
à la manière de Benjamin Button, l'auteur déroule sa vie qui commence, alors qu'il est à présent, vieux ! Il se rappelle, regardant ses propres enfants, le fils qu'il fut et dans le regard de chacun, se déroule le film de son existence et ses souvenirs se " surviennent... " NB propos un peu déstabilisants, qu'il faut lire très attentivement, quitte à marquer le pas, quitte à sortir du jeu ! |
Robot
14/3/2020
a aimé ce texte
Un peu ↓
|
Si j'apprécie le fond, le thème de ce texte, j'avoue ne pas être sensible à la syntaxe torturée. Elle me fait passer à côté de la poésie. Autant je peux apprécier l'hermétisme ou le symbolisme; autant l'écriture déchirée ne m'apporte rien de vraiment plaisant.
"D'aucun sens ne s'interdisent mes points de vue" Pourquoi ne pas écrire simplement: Mes sens ne s'interdisent aucun point de vue. Qu'est-ce que la formulation initiale apporte de plus à la langue sinon de me ramener à la prose de M. Jourdain ? Idem pour la phrase ci-dessous. dont le sens m'échappe: "où nos âges d'homme nous font somme" Je suis insensible à cette manière d'écrire mais c'est probablement moi qui ne sait pas lire de cette façon. Seul ce passage m'a vraiment parlé poétiquement: "De ce présent je l'ai vécu déjà Mon passé est au présent Ce qui me vient est déjà là" |
Lebarde
14/3/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Bonjour Vincente
Voilà une manière bien originale de parler de sa vie en évoquant "ses souvenirs futurs" et son "passé au présent", en mettant les échéances avant les débuts, en mélangeant le vécu de ses fils avec son propre futur ( ou le contraire, je m'y perds un peu!). Voir sa vie dépassée par celles des enfants et petits enfants qui deviennent alors références et modèles. Tout est paradoxes dans ce texte, une négation de la chronologie dans laquelle "l'après " précède "l'avant", le passé se nourrit du présent qui lui même s'inspire de l'avenir! Bel imbroglio temporel déstabilisant pour l'entendement traditionnel qui invite à la réflexion loufoque et à la gymnastique mentale. Bon pourquoi pas, c'est un sujet comme un autre, échevelé, décalé, déstructuré comme la forme du texte à laquelle je n'adhère pas trop je vous l'avoue. Mais je suis sûr que l'ensemble peut séduire certains lecteurs, moi assez peu et je le regrette sincèrement car il y avait pourtant de quoi s'essorer la cervelle sur un tel sujet, et il n'est jamais mauvais de le faire. Je me dois donc de tempérer mon appréciation. Merci pour le début d'activation jouissive que vous avez provoquée dans mes neurones. Lebarde |
Pouet
14/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Slt,
Comme à son habitude, l'auteur nous livre un texte où se mêlent réflexion et sensibilité. Le thème de l'enfant ou de l'enfance au sens large ne semblant pas non plus en dehors de ses préoccupations. Le début, ces quatre premiers vers sont particulièrement bienvenus, rythmés et émouvants. Je me suis même dit que j'aurais bien lu tout le poème dans ce style là. Mais il est vrai que le développement en aurait sans doute un peu souffert. Cette entame aussi, avec d'autres passages, mais notamment son "souvenirs d'avenir" a étrangement fait écho à mon dernier poème publié et à sa dernière strophe où j'évoque des "souvenirs d'après". J'avoue bien apprécier cette connivence poétique en décalé. J'ai beaucoup aimé ce poème, ce qu'il dit, ce temps qui n'existe pas, ce temps aux tempes grises se ressourçant à la fontaine des fontanelles, ces rides autant rieuses au yeux de l'enfant qu'au tendre front du grand père, cette ascension par le truchement de sa descendance, ce regard neuf. Éternellement. D'une grande justesse de cœur. |
Davide
14/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Vincent,
Dès le début s’ouvre la porte de l’imaginaire, une porte-miroir à rebrousse-temps s’entrebâillant sur un univers aussi beau que mystérieux ; un univers replié sur lui-même, où se chevauchent et s’embrassent tous les temps de l’existence ; il faut y entrer sans se poser de questions, ne pas avoir peur de trébucher, y croire un peu aussi. Le titre, "garçonnet", aussi nu que l’enfance qu’il porte en lui, de même que l’exergue, confidence attendrissante du narrateur, nous invitent à un regard nu, dépouillé, et surtout, profondément tendre. "Je suis un petit garçon à la vie résolue par ses souvenirs d’avenir". Le regard du narrateur-enfant épouse résolument les yeux d’un narrateur plus âgé, s’enchâssent en eux, s’y fondent entièrement, afin d’y regarder la vie à partir d’un autre point de vue, d’une autre perspective ; mais l’imaginaire faisant, s’agit-il alors d’y réinventer une histoire, d’y recommencer une existence ? Le compte (des années) s’y change en conte, réservoir de potentialités infinies. Sur le parchemin, les mots s’y dé-écrivent, s’y dé-comptent, le temps enroulé s’y déroule à l’envers. De ce lieu baigné de lumière (lumière de la conscience ?), vertigineux, sans horizons, une histoire se réinvente, toute neuve et toute sertie d’innocence. Entre les lunettes, la longue-vue, le microscope et le télescope, le regard enfantin, comme un univers, s’y épand dans toutes les directions : "D’aucun sens ne s’interdisent mes points de vue". Cette phrase, avec son sujet inversé, m’a fait tout drôle. C’est mal écrit, ai-je pensé ! Puis, j’y ai ressenti le cri joyeux d’un enfant, libre, dont la pensée fulgurante précède les mots. Car le mot "sens", polysémique, n’est-il pas le mot le plus important de la phrase ? Voilà qu’il lui est alors permis de voir dans toutes les directions d’espace et de temps et d’y ressentir toutes les émotions et saisissements qui ont accompagné son "être au monde". Ainsi, plus que les yeux, c’est le corps entier du garçonnet qui fond en celui de l’adulte comme dans un réceptacle ; mais chacun d’eux, chaque corps-mémoire, irrationnellement, pourrait être le contenant de l’autre. Quelle incroyable osmose ! De fait, chaque rencontre avec ses "lui-même" enfants, adolescents puis adultes, paraissent autant de fleurs de cerisiers éclosant à l’arrivée du printemps. Un arbre de vie, que la tendresse réciproque enracine, où chaque fleur, chaque feuille, chaque branche… se mue en un bout d’existence aussi précieux que singulier. L’adulte, à la cime, vision surplombante, prend soin de nourrir d’amour toute l’arborescence jusque dans les plus infimes ramures. Une vie de foi, une vie comme une déclaration d’amour suprême, bénie de simplicité, qui embrasse autant les joies que les douleurs, qui regarde vrai dans les plis du parchemin. Un baume apaisant. J'ai trouvé cet aveu d'une beauté inouïe ! En outre, j’ai beaucoup aimé ces "souvenirs d’avenir" ; l’association de ces deux mots oxymoriques est très éloquente, difficile à se représenter mentalement mais si simple, pourtant. Ils réapparaissent à la fin du poème, à peine murmurés par le narrateur adulte, comme pour sceller l’indéfectibilité du lien enfant-adulte : "De vos yeux renaissent mes souvenirs / Qui s’émanent avenirs". Je parle de lien, mais j'y ressens une "communion", comme une union, l’unification de deux âmes, sinon de mille âmes, de mille fragments d’existence… Toute la vie se condense en un présent transcendé, au-delà de lui-même, un "plus-que-présent" au carrefour des temps, de chaque temps : "De ce présent je l’ai vécu déjà / Mon passé est au présent / Ce qui me vient est déjà là". Que c’est touchant ! Toutefois, les vers 2, 3 et 4 de cette avant-dernière strophe, je serai d’avis de les réécrire avec plus de simplicité, car la syntaxe et l’absence de ponctuation m’ont rendu la compréhension abrupte ! Enfin, j’ai bien aimé le ton impérieux – malicieux aussi – de ce dernier vers exclamé : "Un début plus qu’une fin !". Une bien belle manière de ne pas oublier son enfance (et son passé), de ne pas s’oublier soi-même malgré l’âge avançant, de garder en soi, au cœur de soi, la fantaisie de l'enfance ; celle-là même qui a donné vie, qui a donné corps, à ce poème, avant que le poète adulte n’en formalise habilement l’idée. J’ai été très touché par cette lecture ! Vraiment ! |
oiselle
14/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonsoir Vincente,
Une distorsion du temps qui est prenante, presque lancinante, accentuée par le rythme chaotique des vers...ce grand-père me semble s'attendrir sur son passé tout en restant lucide sur son avenir, ou l'inverse... "tout se déroule en moi", les points de vue changent en permanence, cela demande une attention particulière à la lecture mais on est récompensé par des images en cascade, j'y vois des escaliers en trompe-l'oeil façon Escher... merci à vous ! |
Annick
15/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Il semble qu'il y ait deux points de vue mêlés, celui du narrateur qui est un vieil homme et celui du garçonnet qu'il était.
Dans la première partie, c'est un temps subjectif, non linéaire, un temps recomposé par la mémoire, où plutôt des temps qui se superposent et qui sont comme des distorsions ou des distensions de l'être. Passé, présent et futur n'existent plus en tant que tels : "..L'avant... ...L'après N'a de sens Ni d'importance à l'échéance" Ici le temps semble vécu comme une perte avant tout. La deuxième partie qui commence à "Je recommence ma vie de foi, cette fois doublé par toi..." évoque un temps cyclique à travers les petits enfants, les descendants. Mais à travers eux, le temps subjectif resurgit, renaît en quelque sorte de ses cendres et devient espoir, vie renouvelée sans cesse : "Tout se déroule en survenances Mes souvenirs se surviennent… Un début plus qu'une fin !" Un poème où la philosophie et la poésie se mêlent en formant un drôle de mélange fait d'éloquence, d'analyse et d'affect. Le temps est vécu comme une volonté de vivre par-delà la mort. Une mise en page originale faite de rupture et de continuité. |
leni
16/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
bonjour
c'est subtil le présent le passé le futur s'entrecroisent et c'est ainsi que la vie passeC'est interprétatil Du loin au lendemain L'envers est bien dessous Le devant peut être l'après Ilfaut démèler le tien du mien Mon passé est au présent Ce qui me vient est déjà là Mes souvenirs se surviennent…je pense que tout recommence Il faut du temps pour faire in coeur il faut du temps pour le défaire Je signe de ma ligne de coeur JOLI AMI |
Vincente
17/3/2020
|
|
Lulu
24/3/2020
a aimé ce texte
Passionnément
|
Vincente,
Je viens de lire ce poème que je trouve si doux... C'est vraiment le mot qui me vient, que je ressens. La douceur du regard. Une douceur éprouvée dès la lecture des mots placés en exergue "Quand je me regarde..." Il ne pouvait en être autrement, sans doute, mais je suis vraiment touchée par le développement de ce poème qui ouvre et offre une manière singulière de "regarder". En effet, si le sentiment qui domine est celui d'une certaine quiétude contemplative à l'égard de soi, du temps en soi et du temps tout court que l'on pourrait retrouver chez nombre de gens, combien sauraient ainsi l'exprimer ? C'est éminemment poétique. J'entends, par là, que ce poème est doux, encore une fois, ce que j'apprécie fortement, mais aussi beau, sensible et évocateur pour nous emporter vers une belle quiétude en nous, nous lecteurs. Je ne sais comment tu as écrit ce texte, mais j'ai l'impression d'un travail précis, réfléchi et sincère. La narration peut être un autre "Je" que le locuteur, mais chacun peut s'y retrouver selon l'âge qu'on peut avoir, le regard qu'on porte sur la vie et le temps, peut-être, et celui qu'on porte sur d'autres. Au-delà de ce "Quand je me regarde...", le poème livre un bout de l'humanité dans un poème largement universel. Les quatre premiers vers précisent un âge sans le préciser vraiment. J'ai beaucoup aimé les mots choisis, y compris les premiers "Peau de bébé" qui pourraient nous mettre sur une autre voie en abordant le poème au vu du titre. Le troisième vers semble tempérer les signes de l'âge. Le regard apparaît déjà universel. Il ne peut s'inscrire dans le temps, si ce n'est celui d'une personne qui est là, qui vit et regarde. Je me suis arrêtée aux "souvenirs d'avenir" lors de ma première lecture. Il m'a fallu relire le vers tranquillement, et je me suis dit que ce poème ne pouvait qu'inciter à lire comme on pourrait prendre son temps à l'échelle d'une vie. Profiter du présent, en somme, avec tout ce que l'on mémorise, ce que l'on a mémorisé. Ce que j'ai aimé dans cette impression de douceur, c'est qu'indépendamment de ce côté universel du poème, le "Je" est tout entier dans le poème et tout entier discret. Nous sommes loin d'un lyrisme excessif, alors qu'on pourrait s'y attendre au vu du thème ou même de ce vers "Tournons le parchemin aux fibres de ma peau // Tout se déroule en moi..." En fait, et pour notre plaisir, juste de la délicatesse. Au niveau de ces vers "Du loin au lendemain / L'envers est bien dessous / Le devant peut être l'après", j'ai un peu hésité et relu pour remettre peut-être dans l'ordre ce qui ne l'est pas dans le "en soi" du locuteur ou de tout un chacun lorsqu'il a de quoi voir et raconter de son vécu. Cela m'a semblé fou et beau, comme une mini tornade au coeur du poème ; un temps interrogatif. Le regard du "garçonnet" sur "Cette suite indélébile" m'a beaucoup plu. Je crois aussi que l'on oublie rien, ou si peu. Le vers "Chronos perd son temps" m'a laissé la même impression, du fait, sans doute d'une force qui émane de la tournure de ce qui fait une phrase déclarative. Le ton est sûr et sans prétention. Les arguments présentés avec une ponctuation inattendue, mais révélatrice de tout ce cheminement intérieur où le locuteur parle, communique, par le poème une belle évidence. L'affirmation est close par une négation. Ainsi, comme l'exprimait le vers fort du passage : "Chronos perd son temps". Dans le passage en italique, j'ai lu une sorte de polyphonie. Un regard sur soi, toujours, avec les années et la vie écoulée et la vie qui va se faire, mais aussi, peut-être, sur l'enfance autour de soi qui peut faire écho en soi de multiples manières (plaisir de voir et de se souvenir). Le poème se termine sans se terminer, il va avec la vie infinie, quelque part et, dans tout le passage qui suit celui en italique, j'ai ressenti, un peu plus encore, ce que je ressentais déjà, une musicalité propre à un enchantement intérieur qui va au-delà des yeux, du perceptible. Et c'est comme l'enjeu de ces mots ; le partage d'une poésie intensément vécue. Le dernier vers résonne un peu comme "Oui, c'est infini, et la vie peut être infiniment poétique, belle et sereine". Merci de ce partage, et au plaisir de te lire encore... |
solo974
20/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Vincente,
J'aime beaucoup votre poème, et la réflexion métaphysique qu'il induit sur le temps, les années qui passent : "L'avant... ...L'après N'a de sens Ni d'importance à l'échéance" Sa facture est par ailleurs très originale, notamment en raison du passage en italique. Une lecture dont on ne ressort pas indemne en raison de sa dimension philosophique. Bravo à vous et à vous relire ! |