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Poésie libre
virevolte : Ce n'est pas l'heure
 Publié le 24/06/22  -  14 commentaires  -  1238 caractères  -  247 lectures    Autres textes du même auteur

Poésie libre sur la vieillesse.


Ce n'est pas l'heure



Ne plus rien faire,
s’allonger sur le sol froid,
ne plus sentir.
L’esprit, vide calebasse,
sans parler dire non.

Ce « non » je le vois dans les couleurs perdues de ton visage,
tes gestes embrumés,
tes pas brouillés,
qui butent sur la pierre
où tu voudrais dormir.

Ce serait la pierre d’un tombeau,
les remparts écroulés d’un château en ruines,
le bord moussu d’un puits.
Ou
une île de glace sur une mer lointaine,
là-bas où il fait toujours froid.

Tu dormirais sous un grand drap de neige,
veillé par des animaux calmes,
immaculés,
juste sous le ciel blanc aussi,
proche,
comme un voile pour te faire un berceau,
comme une voile pour te faire un bateau.
Le voyage n’est pas fini.

Repars, pauvre corps !
Tu vas encore aller, tout droit,
parmi ces champs où l’on fait pousser des fusils,
fleurir des bombes.
Tu sais bien : il n’y a pas que l’horreur.

Tu vas laisser ta vieillesse sur ta tombe,
malgré tes yeux usés
et ton cœur presque mort,
tu vas aller
apporter ta présence à ce monde,
jusqu’à ce que le ciel te prenne avec lui.


 
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   chVlu   
9/6/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte alterne des passages qui envoient l'esprit divaguer et d'autres qui la ramène à la réalité d'une lecture poussive. Je n'arrive pas à suivre le rythme chaotique que l'auteur semble avoir choisi. Il me semble percevoir une pierre qui eu pu être précieuse pour peu qu'un polissage lui soit appliqué. La dernière strophe qui se met en connexion avec le premier vers m'a beaucoup plu le reste me parait très irrégulier.

   Anonyme   
9/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème m'a vraiment émue, il m'a saisie peu à peu ; m'a fait ressentir la tentation du renoncement. Je salue le sens de la progression à l'œuvre, les deux dernières strophes terminent à mes yeux en puissance. Celle juste avant n'est pas mal non plus !

J'avoue qu'en début de lecture je n'y croyais pas trop, je trouvais la manière de dire trop terre-à-terre. C'est à la troisième strophe que je me suis sentie impliquée, à l'île de glace, et je comprends à deuxième lecture que les deux premières étaient nécessaires pour installer le propos.

Je trouve donc votre poème très bien conçu. Mon seul bémol :
comme un voile pour te faire un berceau,
comme une voile pour te faire un bateau.
Pour moi, l'"astuce", le procédé d'écriture, est trop visible ici.

Mon vers préféré :
Tu sais bien : il n’y a pas que l’horreur.
Tout est dit !

   Vilmon   
16/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
J’aime beaucoup le passage « comme un voile… comme une voile… ».
Il y a un lent rythme, je trouve. Des images dévoilées avec quelques mots. Des espaces et des coupures pour mettre l’emphase (comme ce « ou » seul sur son ver).
Et ce dernier paragraphe, comme une tape dans le dos pour pousser vers l’avant.
J’ai bien apprécié.

   Vincent   
24/6/2022
Modéré. commentaire hors charte.

   Vincente   
24/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je suis étonné de découvrir beau ce poème alors qu'il est tout de tristesse. Comment la peine pourrait s'égayer au point de se rendre belle ?
Non ce n'est pas ça, ici la tristesse agit plutôt comme un contrepoison, elle argue depuis sa douleur un remède aux mauvaises pensées… et la voici qui prolonge le voyage prédestiné avec l'autre (ou le soi) qui s'en est allé ou qui va s'en aller tout de vieillesse perclus. Cet autre peut être lu comme un soi, celui qui se regarde dans sa décrépitude, mais ce peut-être aussi l'autre, l'alter-ego, ou l'amoureux subissant le spectacle navrant de la mort qui s'immisce.

J'aime beaucoup le ton qu'offre l'écriture, je dirais même le timbre qu'elle produit, fait de résonnances du passé commun des deux consciences, celle qui subit et celle qui regarde depuis la même personne, ou celle des deux amants, mais aussi de "l'actualité" souffrante bien réelle que le poème dessine.

J'ai beaucoup aimé ces passages en particulier :

" sans parler dire non.

Ce « non » je le vois dans les couleurs perdues de ton visage,
tes gestes embrumés,
tes pas brouillés,
qui butent sur la pierre
où tu voudrais dormir.
"


" Repars, pauvre corps !
Tu vas encore aller, tout droit,
parmi ces champs où l’on fait pousser des fusils,
fleurir des bombes.
Tu sais bien : il n’y a pas que l’horreur.

Tu vas laisser ta vieillesse sur ta tombe,
malgré tes yeux usés
et ton cœur presque mort,
tu vas aller
apporter ta présence à ce monde,
jusqu’à ce que le ciel te prenne avec lui.
"

   Corto   
24/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Cette "poésie libre sur la vieillesse" est à la fois émouvante, intrigante et...belle.

C'est quand même une vieillesse très pleine, très active, car on ne s'y contente pas de vieillir, de faire des adieux, mais on vit encore de multiples manières.
Des formules originales enjolivent le texte tel "L’esprit, vide calebasse, sans parler dire non", qui, mine de rien, présente toute une scène de vécu.

Les lignes sur "la pierre où tu voudrais dormir" qui développent diverses images "tombeau" ou "château en ruines" etc. sont remarquablement évocatrices et offrent cette complicité avec le cerveau du vieillard qui laisse courir une imagination désormais très encadrée.

La strophe sur "Repars, pauvre corps !" relance comme un coup de vie montrant que tout n'est pas fini et
"ton cœur presque mort,
tu vas aller
apporter ta présence à ce monde"
sonne comme un dernier élan qui a encore toute sa place "jusqu’à ce que le ciel te prenne avec lui."

Le tout est d'une remarquable finesse, le contraire du misérabilisme, fin comme un éclair de vie qui ne s'achèvera que lorsque viendra vraiment la dernière heure.

Grand Bravo.

   Mintaka   
24/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Virevolte,
Bien que trouvant personnellement très stimulant de vieillir, du genre " c'est toujours ça de pris", on peut difficilement être insensible à votre poésie tout en détresse et en humanité.
Tout n'est pas limpide à ma compréhension mais qu'importe en même temps puisque c'est un regard que vous portez, votre regard.
Une grande intimité ressort de ce texte.
Merci à vous

   Pouet   
24/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

j'ai trouvé une bien belle écriture. Tout en profondeur et en retenue. C'est fin et émouvant - et c'est pas si commun d'émouvoir - comme poésie sur la fin d'une vie, c'est assez prenant et finalement très coulant bien que cahotant, un peu comme une sorte de sereine révolte, un inné report de l'inéluctable.
On se laisse bien porter ou bercer par les mots, mais sans se faire endormir, non, on est tenu en éveil par le glissement des vocables et cette sensibilité qu'on ressent à fleur de ligne. Cela semble crisser tout en étant caressant ; s'hérisser dans le sens du poil ou le grain de l'autre sur du papier de soi, si on peut dire.
Vraiment beaucoup aimé, bravo à vous.

   Eskisse   
24/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Virevolte,

Un parcours vers une disparition, raconté par l'autre qui vous aime.
J'ai beaucoup aimé l'emploi du conditionnel pour dire ce rêve, ce désir, de manière très douce.
Dans la troisième strophe, le sommeil souhaité devient un voyage :le château, le puits, l'île de glace. Tout y est apaisé.
J'ai apprécié.

   Queribus   
25/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai trouvé votre méditation sur la vieillesse et la mort très habilement conduite; en effet, après une certaine désespérance sur la déchéance et la fin de vie, votre poème se termine très habilement par une note d'espoir dans l'avenir avec les deux dernières"strophes". L'ensemble comporte de très belles images poétiques que je verrais bien déclamées lors d'un récital de poésie et qui sait, votre écrit pourrait même devenir chanson. dans le style Lama ou Brel. Pour résumer, j'ai bien aimé. Vous pouvez recommencer l'exercice avec ce style d'écriture.

Bien à vous.

   Ascar   
25/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
C’est un très beau texte qui invite l’esprit à garder le cap sur la vie malgré la décrépitude des corps. Aller jusqu’au bout...C’est un hymne à la vieillesse ou plutôt à la façon de vieillir. Les images sont claires, puissantes et judicieuses.
Le vocabulaire, simple, donne une certaine universalité au propos.

J’adhère complètement au message.

J’en profite pour vous inviter à commenter les textes de vos pairs car ce site repose sur la participation de chacun en tant qu’auteur et commentateur.

Merci pour ce partage.

   Provencao   
25/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour virevolte,

"Tu vas laisser ta vieillesse sur ta tombe,
malgré tes yeux usés
et ton cœur presque mort,
tu vas aller
apporter ta présence à ce monde,
jusqu’à ce que le ciel te prenne avec lui."

J'ai beaucoup aimé cette attention, abnégation et miséricorde que vous accordez à votre poésie en préservant les frolements et les incertitudes de ce "tu" et qui donnent ainsi à percevoir de multiples facettes de la désespérance, de la déchéance, changeant aux contours indécis, aux reflets indefinis qui fragilise et questionne celui qui vous lit.

Ah plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
1/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour virevolte
" ce n'est pas l'heure ", ton voyage n'est pas fini ! Je vois bien que tu songes à partir, sous un grand drap de neige ; dans ce berceau que l'on ne berce pas, mais retiens ton corps et ton âme ici !
Reste encore près de moi !
NB très poétique mais fort alambiqué, pour dire simplement " tu peux y arriver, survivre... je suis là ! "

   Evelit   
26/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bravo, c'est réussi. Il y a de belles métaphores: "L'esprit, vide calebasse", et de belles expressions: " "le non que l'on voit perdu dans les couleurs perdues du visage", "le bord moussu d'un puits", "l'île de glace où il fait toujours froid". "les draps de neige", "les champs où l'on fait pousser des fusils" et "les bombes qui fleurissent". Ce texte évoque pour moi une promenade triste. Je me sens comme cela lorsque je le lis. Il se laisse lire aussi, il glisse, car le rythme y est, un peu comme des larmes tièdes je trouve. La dernière strophe m'a moins émue que les autres, je l'ai trouvée plus froide, dommage. Je ne sais pas pourquoi. encore bravo pour ce texte, dont la qualité littéraire est indéniable. Merci !


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