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Poésie libre
virevolte : Humilité [Sélection GL]
 Publié le 11/07/22  -  10 commentaires  -  1118 caractères  -  170 lectures    Autres textes du même auteur

Vers libres.


Humilité [Sélection GL]



L’ombre tresse tes doigts sur la nappe,
la nuit enlace le jour,
tu voudrais attraper ce bord où ils se joignent,
l’instant où le fil blanc passe au noir,
mais c’est toujours trop tard.

À vouloir retenir l’ombre sauvage,
à découper le ciel à grands morceaux,
tu n’as pas vu la lanterne des fruits au verger,
le champ veillé par la montagne,
les oiseaux envolés par grappes
et les cheveux des herbes écrasés sous tes pas.

Pourtant ta vie reposait toute proche,
des matins suspendus
aux soirs qui s’effeuillaient.
Le temps perdu à questionner
renaîtrait-il si tu voulais,
un seul instant,
ouvrir des yeux d’enfant tout neuf.


Je t’attendrai les mains offertes,
je t’apprendrai les jours naïfs,
des amours qu’on roule dans l’herbe
et le vent dans les cheveux fous.
Regarde-moi,
nous irons à deux,
nos ombres au pas du soleil,
suivant les fleuves et leur lenteur,
jusqu’à découvrir en silence
le secret si longtemps cherché :
nous vivrons dans l’humilité.


 
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   Anonyme   
11/7/2022
Eh bien, vraiment j'ai aimé ressentir l'interrogation inquiète que j'ai cru lire dans les trois premières strophes. La solitude qui s'est imposée au "tu" saisi ou saisie par ses incertitudes, son ébahissement devant l'épais mystère du monde, tout cela lui a fait oublier de vivre. L'âge venu, se rend-il ou -elle compte du gâchis, de la fraîcheur herbue écrasée sous ses pas ? A-t-il ou -elle encore une chance d'aborder les choses avec un regard neuf ? Un ton philosophique mais pas lourdingue, me disais-je, joliment imagé…
… Et patatras la dernière strophe où se résout l'épais mystère du monde : il s'agit de reprocher à "tu" de n'avoir su répondre à l'amour du narrateur ou de la narratrice qui, bonne fille ou bon garçon, demeure prêt(e) à guider "tu" sur les chemins du bonheur. Quelle présomption de la part de ce narrateur ou de cette narratrice, me dis-je alors (c'est ironique au vu du titre et du dernier mot du poème), d'affirmer ainsi que "tu" est passé(e) à côté de la vie faute de répondre à ses sentiments. Et si "tu" avait simplement choisi de vivre comme il ou elle l'entendait ?

Bref, la troisième strophe, à mes yeux, éclaire l'ensemble du poème d'une lumière assez déplaisante mettant en avant un narrateur ou une narratrice en plein dépit amoureux. Si votre poème est publié je retirerai l'évaluation obligatoire en Espace Lecture, puisque ce qui m'a intéressée à la base dans vos vers se révèle basé sur un malentendu.

   Eskisse   
4/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Peut-être suis -je sensible à cette adresse à un "tu", peut-être que cette poésie me résiste, mais je trouve les trois premières strophes magnifiques, et aime tout particulièrement:
"A vouloir retenir l’ombre sauvage,
à découper le ciel à grands morceaux,
tu n’as pas vu la lanterne des fruits au verger," qui semble opposer un élan vers l'idéal à la simplicité des choses plus concrètes.
Le style se caractérise par l'entremêlement d'une sorte de sobriété et d'images qui évoquent la douceur.

Une invitation à voir le monde avec générosité ( " les mains offertes" ) dans un recueillement ( " découvrir en silence") presque solennel .
Et cette humilité me semble être celle qui nous permet de nous effacer devant le monde, de le recevoir sans le brimer, de l'aimer sans en prendre possession.

Mais, je ne sais pourquoi, je n'aurais pas utilisé le mot "humilité" dans le dernier vers, d'autant qu'il forme le titre du poème. Il aurait pu prendre corps dans vos vers, juste le suggérer, l'effleurer comme vous l'avez fait dans la dernière strophe.

   Jahel   
4/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai été emporté par la simplicité de ce coeur nostalgique implorant ou plutôt qu'implorant demandant à l'aimée (peut-être trop terre à terre) avec une délicatesse charnelle toute nuancée d'ouvrir ses sens à l'humble beauté du monde et de percevoir son amour sensible de poète. Des vers tout suintants d'amour et de lumière.

Une lecture délicieuse et tendrement poètique.

A vous lire encore.
Jahel

   Donaldo75   
5/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’aime beaucoup ce poème pour son début et sa fin ; je trouve que les cinq premiers vers lancent bien ma lecture en particulier ce troisième vers dont j’aime vraiment l’image. Ensuite, le poème me parle à moi lecteur mais ne décolle pas réellement, reste trop dans la raison même si les images sont jolies et réussies. La dernière strophe heureusement conclut l’ensemble de manière presque musicale, chantée, avec cet espoir que je sens dans chaque vers, chaque élément symbolique, comme si la poésie venait juste de se libérer du poids de la raison, de la dictature du cerveau gauche qui toujours cherche à donner du sens à ce que le cerveau droit expose, au point parfois de dénaturer les couleurs, d’édulcorer la spontanéité et de rendre le résultat trop sage.

« Regarde-moi,
nous irons à deux,
nos ombres au pas du soleil, »

Oui, oui et oui, c’est de la poésie qui me parle, tape sur mes neurones et me donne envie de danser, de chanter, de suivre ce qu’elle dit et ce dès les premiers vers de cette strophe jusqu’au dernier.

   senglar   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour virevolte,


Je me disais en lisant ce poème et à mi-chemin de la troisième strophe : ' poésie simple et humble' et je me disais aussi : 'Qui l'a écrite sera peut-être vexé si je dis cela' quand je lis le mot "humilité" qui clôt le dernier vers.

Bingo !

Simple, humble, charmant, enchanteur... Poétique quoi ! On aime à se rouler dans ce champ-là.

A faire lire à tous les enfants ! Ce sont eux les vrais poètes !

   Anonyme   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le mot ombre se trouve 3 fois.
Le mot jour, 2 fois. Trois avec "toujours".

l’instant où le fil blanc passe au noir ne m'a pas emballé car je n'ai pas l'image.
Je comprends votre intention de filer la métaphore textile commencée avec la nappe, mais cette trame a des accrocs.

C'était le négatif.

Le reste m'a beaucoup plu, surtout pour ce qui n'est pas dit.
Votre texte m'a autorisé un petit délire.
Je vous le livre comme une interprétation, donc.

Il s'agit d'une narratrice. Pourquoi ? Non, je ne confonds pas l'autrice et son personnage.
À cause de si tu voulais, un seul instant, ouvrir des yeux d’enfant tout neuf.
Le mot enfant est au masculin. L'autre est un homme, cérébral, anxieux et obsessionnel.
Un compliqué. Un pénible.

Je l'ai imaginé photographe.
Le garçon espère choper le coucher de soleil parfait, mais c'est toujours trop tard.
Il veut retenir l'ombre.
Découper le ciel, pour moi, signifie chercher le bon cadre.
Mais bon. Il pourrait aussi bien être astronome.

À force de regarder la nature à travers son objectif, il n'en profite pas. Il veut la capturer, l'exposer, la vendre...
Et son obsession de l'image l'a fait sortir des vrais moments, simples, là, immédiatement préhensibles, qu'envisage notre sereine, humble et aimante narratrice.
Je me trompe. Mais comment faire, sinon ? Je fais avec les non-dits.

Pourquoi est-il absent ?
J'aimerais bien savoir.

Merci pour :
je t’apprendrai les jours naïfs,
des amours qu’on roule dans l’herbe

Le mot "naïfs" me dit qu'il n'y a pas de double sens et que la brigade des stups vous pardonnera "roule" et "herbe" dans la même phrase.

La narratrice est une belle personne. Indulgente.
Je t’attendrai les mains offertes

   papipoete   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonsoir virevolte
Un texte sur l'ombre de notre enfance, celle sur laquelle on essaie de marcher, mais rien à faire elle avance plus vite que nos pas !
On se mariera quand on sera grand ! Et les parents déménagent, ou bien on se perd de vue, quand un jour le hasard nous fait se retrouver !
NB second texte cette semaine sur ce même thème, étrange coïncidence ?
la première strophe sur le jeu d'ombre, après laquelle nos doigts courent m'est familière, quand la dernière tortille notre coeur d'enfant sous nos cheveux gris, lui serre les ventricules, ça pince un peu...

   hersen   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Dans l'esprit du poème, j'accroche mal à celle ou celui qui se serait trompé de route alors qu'il aurait, aux dires d'un "je", eut tout pour être heureux(se) à son ombre.
Il y a du péremptoire dans cette finalité, un libre-arbitre contesté, mais je ressens le tout comme très égoïste de la part de ce "je".
Son premier malheur ne serait-il pas de ne pas réussir à supporter l'autre menant sa vie ailleurs, une vie qui à son sens manque "d'humilité" ?
Je comprends ce terme d'humilité comme une simplicité de vie, et on dirait qu'en utilisant délibérant ce mot, le but serait d'ajouter une connotation un peu mystique, pour accentuer sur l'aspect fautif du choix de cet autre.

Je suis assez mitigée sur l'idée, mais l'écriture est très plaisante à lire, les vers ont l'équilibre requis en libre pour accentuer le propos.

Merci de la lecture.

   Vincente   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Des premiers vers, m'est apparu une hésitation (la mienne surtout...), un entre deux, la teneur et le style me plaisait mais le tenue ne me semblait pas aboutie. Par exemple, dans le 3ème vers, le "ils" se rapporte aux doigts, j'ai dû faire une pause, puis un retour en arrière et chercher : peut-être était-ce le jour et la nuit qui "se joignent" et pas les doigts, parce que le vers suivant parle d'un "fil blanc" que j'associe au "jour" puisqu'il passe "au noir" ; mais alors quelle est cette autre vision parasite des "doigts" qui se joindraient ? Je n'ai pas compris l'intention, à quoi servait cette "indication" que nous donnait l'auteur.

La deuxième strophe résiste moins à un assentiment global, l'on sent naître la convocation aux atours existentiels, elle recadre le propos et réinscrit le regard dans ce qui va suivre.
Par contre, si j'ai bien aimé le vers "et les cheveux des herbes écrasés sous tes pas", j'ai senti une petite discordance qui gâche un peu la trouvaille, de ces herbes en broussailles comme des cheveux échevelés. Là, je lis "les cheveux des herbes", or les herbes n'ont pas de cheveux mais peuvent avoir l'apparence de cheveux, ici ébouriffés. Je proposerais par exemple : "écrasées sous tes pas les herbes échevelées".

Remarque du même ordre dans ce vers peu tenu "ouvrir des yeux d'enfants tout neuf". Je lis que c'est l'enfant qui est tout neuf, et puis que ce soit les yeux d'enfant ou l'enfant qui est tout neuf, dans les deux cas c'est redondant ; signifier cette fraîcheur en convoquant l'enfant comme porteur sémantique suffisait amplement au message choisi.

J'ai aussi souri à ce beau passage "je t'apprendrai les jours naïfs, / des amours qu'on roule dans l'herbe" ; vraiment sympathique, même si j'ai "perfidement" :) songé à l'amour roulé dans un joint bien dopant…

Ces petits problèmes de lecture/écriture laissent tout de même la part belle à l'intention très "humble" qui draine avec un certain bonheur tout le poème. Et à une écriture assez riche, inventive bien plaisante.

   Jemabi   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On n'a jamais la vie qu'on rêvait d'avoir. Une fois adulte, on est trop occupé pour prendre le temps de se poser. On passe à côté des choses importantes et, surtout, des gens qui nous importent. Tout le monde a un jour ressenti cela et vous le dites merveilleusement bien, avec des mots simples et imagés, comme cette ombre dans la première strophe qu'on essaie en vain d'attraper. Petit bémol tout de même : les 3 premières strophes me paraissent plus réussies que la 4ème.


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