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Poésie libre
virevolte : Les draps
 Publié le 28/07/22  -  18 commentaires  -  525 caractères  -  288 lectures    Autres textes du même auteur

Petit poème sans prétention.


Les draps



elle range les jours
comme les draps

empilés semaine après semaine
toute une vie drapée de blanc
les fenêtres ouvertes

elle compte les jours
les draps usés au fil des nuits
jusqu’à l’absence creuse
les saisons passent aux fenêtres
elle en garde la neige

lisser compter ranger
dans la vie
qui se déchire
comme les draps à la fenêtre
elle attend
ce coup de vent
qui déploierait les jours
et les amours
absents


 
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   Anonyme   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
les saisons passent aux fenêtres
elle en garde la neige
Ces deux vers illustrent fort bien à mes yeux le ton de votre poème, de résignation sans espoir. J'imagine une femme âgée, qui n'attend plus rien ni personne, à qui les jours décomptés n'apportent que le même néant. La fin m'apparaît à rebours de mon impression : en fait il y a attente, un "coup de vent" pourrait encore bousculer cette apathie. Espoir réaliste ou songe creux ? Je ne saurai pas.

Je trouve votre poème bien construit, expressif avec une belle simplicité. Pas joyeux, oh là là non.

   Vilmon   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Une vie de routine, une vie de travail répétitif, une vie qui passe dont tous les jours se ressembles. Et tout ce temps à attendre que quelque chose vienne tout secouer. Le blanc me laisse croire qu’il n’y pas de profonde tristesse, mais peut-être beaucoup d’espoir. Il y aussi cette impression que la vie passe devant sa fenêtre et elle la regarde passer sans y plonger.
J’ai bien apprécié cette façon légère, de quelques mots par vers, pour exprimer et transmettre. Il y a tout juste assez de suffisance pour permettre au lecteur de faire des liens, se créer des images et de combler les vides avec ses perceptions pour capter l’essence.

   Eskisse   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Virevolte,

Le distique d'entame est particulièrement bien trouvé !
"elle range les jours
comme les draps"
L'usure de la vie est aussi très bien rendue par les infinitifs empilés comme des draps ou par ces vers superbes :
"les draps usés au fil des nuits
jusqu’à l’absence creuse"
Quand ce ne sont plus les draps qui se déchirent mais la vie...

Une écriture sobre pour dire le vide affectif.
Le gros plan sur les draps me renvoie à Une journée particulière de E. Scola qui ( même si les thématiques sont autres) dit bien lui aussi la solitude.

   Cyrill   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Virevolte,

Je lis ce poème et j’ai le tableau d’une vie en demi-teinte qui se forme dans mon esprit. Entre les piles de draps rangées et les fenêtres ouvertes, d’abord présentés séparément, voilà qu’ils s’unissent dans la dernière strophe, l’un à l’autre et au vent « qui déploierait les jours / et les amours / absents », pour un futur plus enviable.

C’est un texte sensible qui dit beaucoup en peu de mots, qui permet au lecteur que je suis de rentrer dans cet univers de l’attente et de l’espoir, tout en nuances de blanc, nuances de vide, et tout en intelligence émotionnelle, je trouve.

   Anonyme   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Bien joli ce petit poème en forme libérée dont j'aime beaucoup
l'entame.
Un beau début donne tout de suite envie de continuer la lecture.

Belle similitude entre les draps et les jours de la vie qui passe.

Qu'un coup de vent puisse tout chambouler est une belle trouvaille.

Comme quoi, nul besoin d'en faire des kilomètres de texte pour avoir
une lecture plaisante.

   senglar   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour virevolte,


L'incipit est de trop. Que du bonheur du début à la fin !
"elle range les jours
comme les draps
...
toute une vie drapée de blanc
...
les draps usés u fil des nuits
...
elle en garde la neige"
Et quelle image que la troisième strophe !
L'absence de majuscule est tout à fait adéquate.
J'aime cette idée de virginité qu'il faut déchirer. Suffira-t-il pour cela de s'en remettre au vent ?

   Jemabi   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tout est dit en peu de mots. La solitude, le temps qui passe, la routine d'une vie trop ordonnée et l'espoir que ça bouge enfin. vous avez tout saisi avec des images simples mais fortes. Ça m'a fait penser à "La vie par procuration" de Jean-Jacques Goldman ou à certains tableaux de Vermeer. C'est tout le contraire d'une poésie sans prétention.

   Ascar   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pour un petit poème sans prétention, je trouve qu'il se présente plutôt bien.

Vous nous décrivez l'insipidité d'une vie solitaire et sans amour faussement rythmée par les tâches du quotidien. Cette description est presque minimaliste comme si la lassitude du personnage avait gagné l'auteur.

Seul le maigre espoir d'un coup de vent vient ajouter une toute petite note d'optimisme à ce texte fondamentalement triste.

L'ensemble est réussi.

   Anonyme   
28/7/2022
Magnifique.
Ces quelques vers teinté d'habitude, de solitude m'ont convaincue et charmée.
Elle range sa vie, ses jours sans saveur sans amour comme elle range ses draps, comme un robot.

Je ne suis pas adepte de la notation que je trouve sans réel intéret .
Mais si je le devais, ce serait passionément.

   StephTask   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un joli poème avec deux premiers vers qui accrochent d’entrée le lecteur. Il y a quelque chose de monotone et de mélancolique dans ce tableau. Ça donne envie de le lire en écoutant la chanson de Lara (pour éviter toute confusion, il s’agit bien du thème musical du film « Le Docteur Jivago »).
Les draps semblent représenter ici le fil de la vie des Parques (en attendant la déchirure finale ?) et les jours se suivent comme dans un jour blanc, en attendant ce coup de vent qui romprait cette douce repetition des jours. J’ai beaucoup aimé, mais avec une petite réserve : j’aurais préféré « et les amours absentes » quitte à sacrifier la rime avec vent qui me paraît bien subsidiaire dans ce poème libre.

   Cristale   
28/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Petit poème sans prétention"

Ce sont ces poèmes qui sont les plus jolis.

Bonjour Virevolte,

La mise en page est un plaisir à la lecture de ces vers délicats.
Les images permettant la métaphore du temps vide qui passe irrémédiablement : "draps empilés semaine après semaine" "les saisons passent aux fenêtres" est d'une grande habileté.


"les draps usés au fil des nuits
...
"elle attend
ce coup de vent
qui déploierait les jours
et les amours
absents"

La solitude et les ans qui flétrissent la peau comme l'usure fripe les draps, c'est tellement triste mais c'est si joliment écrit.

Bravo et merci Virevolte.

Cristale

   papipoete   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour virevolte
Et les jours passent les mêmes toujours ; et les nuits défilent sans cris ni murmures de plaisir... Seule la solitude est présente, n'abandonne jamais celle qui désespérément, se languit de " ses amours absents "
NB même les draps s'ennuient, et ce creux au milieu du lit, montre qu'en lui ne dort qu'une âme seule et malheureuse.
Comme les pages blanches d'un poète en mal d'inspiration, les jours s'empilent sans le moindre événement ; regarder par la fenêtre naître un jour nouveau, jusqu'à ce soir où les draps bien propres, ne se froisseront pas...
Un poème très " visuel ", où chaque image illustre parfaitement ce mouvement de clepsydre, que cette femme retourne inlassablement.
Je vois une ressemblance avec la chanson de Goldman " elle met du vieux pain sur son balcon..."
la 3e strophe a ma préférence

   Anonyme   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Oh c'est joli ça.

Parcimonie de mots, explosion d'images, on sent l'odeur des sachets d'anti-mites déposés entre les draps.

J'aime le choix du champ lexical. Le parallèle entre les draps et le temps est fin, il permet le jeu sur les fils, sur l'usure, sur le fait d'attendre pendu... bref, bravo pour ces choix, qui hormis la neige, qui bien que compréhensible dans le contexte me plait moins pour son incongruité sonore (la strophe me fait buter en lecture orale, mais c'est pas forcément la faute de l'auteur, quoi qu'il est que 10h du matin lol), sont tout à fait pertinents.

L'ensemble est rythmé, imagé, il s'en dégage une nostalgie, une forme de tendresse attristée, une résignation et une patience épatants sur un format aussi court.

Un bon résultat, une poétique indéniable !

Merci pour ce partage !

   Vasistas   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Que de belles images, j’adore.
La répétition du rangement journalier, des saisons, des années, terrifiant et « le monde vu par la fenêtre » qui s’oppose à tout vécu, à toute improvisation, l’obsession de la blancheur, encore plus terrifiant.
Elle dans « son » espace de vie qu’elle s’est donné ou qu’on lui a imposé, elle attend quelque chose de l’extérieur qui ne peut advenir que par son intérieur, ou le vent peut-être.
Oui heureusement il y a encore le vent contre toute attente et il y a déjà une fenêtre, c’est pas rien.
C’est très beau.
Ça fait penser un peu à « Céline » d’Hugues Aufrey.
Heureux de vous lire.

   Myo   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'adore la simplicité de ces quelques mots qui touchent leur cible sans prétention.
Une émotion blanche et lisse comme un drap blanc qu'un coup de vent déploie.

Magnifique de poésie.

Myo

   Anje   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ces draps à la fenêtre peuvent être bien lisses, froissés ou troués d'usure, on y voit pas de mite ou autre acarien qui viendrait gâcher le plaisir de lecture. Juste deux ou trois petits vers timides (sourire).

Je trouve ici l'écriture majuscule d'images parfaitement dessinées.

Bravo et merci.

   Airjai   
9/2/2023
Vous nous faites voyeur d'une vie qui s'écoule et contre laquelle nos yeux et notre coeur viennent buter. J'aime beaucoup

   Airjai   
10/2/2023
Modéré : Double commentaire et trop peu argumenté.


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