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Poésie classique
virgo34 : Vulcanus
 Publié le 29/04/18  -  13 commentaires  -  731 caractères  -  375 lectures    Autres textes du même auteur

Quelque part, dans l'océan pacifique...


Vulcanus



Sur une île oubliée au bout d'un long sommeil,
Le géant qui se tend douloureusement bâille 
Et par sa plaie ouverte au tréfonds qui travaille
S'échappe la vapeur d'un sang or et vermeil.

La nature a compris que rien n'est plus pareil
Car dans l'aube alourdie à l'aplomb de la faille
Flottent les oiseaux noirs de veille de bataille
En cendres s'élançant à l'assaut du soleil...

Le roc en fusion soudain jailli de terre
Rampe en ruisseaux moirés dessous un ciel de pierre
Se frayant un chemin semé d'arbres en feu.

Puis dans un tremblement de l'astre qu'il éclipse,
Le dieu fou déchiré vomit l'enfer... Ô feu
Mon Paradis perdu qui vit l'apocalypse !


 
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   papipoete   
16/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
classique
la mer est d'huile et seule une ile l'habite ici, sans attirer yatchs ou hydravions ; on dit qu'ici dort un monstre ... dormait puisque le voilà qui s'éveille, ourle la surface de l'eau, et soudain explose en suant la vapeur et crachant sa lave jusqu'au fond des flots ! << Sa Majesté Vulcanus ! >>
NB un éveil du Roi spectaculaire, avec dorures et draperies devant la cour des goélands, des arbres se prosternant et le ciel s'éclipsant !
Le second tercet est particulièrement rayonnant !
" fusion " dit en diérèse est-il exact ?
la rime " pierre" et " terre " me laisse aussi septique ; mais pardonnez-moi si je me trompe !
papipoète

   Anje   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
On ne sait pas bien où vit le patron des forgerons mais ses colères éclatent un peu partout dans le monde. Bien que le sujet ne m'ait pas plus attiré que çà, j'ai subi sans dommage cette éruption et cette lave de mots qui coule chaudement.
Un auteur qui semble techniquement à l'aise et que Littré conforte dans sa fu-si-on.
Merci pour ce partage et bravo pour le travail.

   Anonyme   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour.

Un texte classique, enfin. On n'en voit beaucoup fleurir en E.L.
des propositions classiques mais bien peu le sont réellement.

Ce sonnet pourrait être dédié au Stromboli mais ce n'est pas le cas puisque l'on parle de Pacifique.
Une belle description d'une éruption volcanique mais qui reste trop
à mon goût au niveau de la description : on pourrait peut-être
lui donner une dimension mythologique avec Vulcain ou autres ?

Prosodie presque sans faille : il n'est juste ce dessous un ciel de pierre qui fait vraiment cheville.
Mais j'aime bien l'originalité de la rime feu : le nom et l'adjectif.

   Raoul   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Pas fan de la forme fixe du sonnet celui-ci me plaît assez pourtant; sa concision va bien, je trouve au gigantisme décrit. C'est aussi la limite du poème, une description, et ?..
Pas très volcanique ;) - que ce poème géologique.
J'aime assez.
Je trouve l'ensemble plutôt bien troussé avec une belle justesse de vocabulaire. Je n'ai pas compté les pieds mais à l'oreille ça semble couler de source. Pour ce qui est des rimes, la feu/feu, heu…
Deux petites choses : sans tenir compte des rimes, en vers un je pense que l'inversion [au bout d'un long sommeil, sur une île oubliée] aurait apporté un peu de mystère, un flottement qui ne m'aurait pas déplu. De même, "l'aube alourdie" du vers six me parait un peu trop simple, une inversion - complexifiant un peu cette "lourdeur" - aurait apporté un rien de substance en sus.
J'ai aussi un pb. avec "Tréfonds" que je trouve terriblement daté, mais bon, chacun ses toc.
Merci pour cette lecture en tous cas.

   Anonyme   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un tableau qui allie poésie et visuel pour décrire ce volcan en éruption.
" S'échappe la vapeur d'un sang or et vermeil." belle image.

Ma préférence pour ce tercet :
" Le roc en fusion soudain jailli de terre
Rampe en ruisseaux moirés dessous un ciel de pierre
Se frayant un chemin semé d'arbres en feu."

   Anonyme   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voici un beau sonnet classique, à la prosodie impeccable et au vocabulaire choisi...
Le réveil de ce volcan (l'auteur pensait-il à un volcan en particulier ?) est bien décrit et spectaculaire.

J'aime bien les deux premiers vers :
"Sur une île oubliée au bout d'un long sommeil,
Le géant qui se tend douloureusement bâille "

Le second quatrain me semble un peu moins réussi, avec une syntaxe plus compliquée, et un vers 5 un peu prosaïque :
"La nature a compris que rien n'est plus pareil"

Les tercets sont inspirés, surtout le dernier. Très beau vers final :
"Mon Paradis perdu qui vit l'apocalypse !"

   Annick   
30/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Malgré la prosodie et autres règles contraignantes de la poésie classique, voici un poème qui n'est ni fade, ni banal. Le sujet fait rêver et inquiète en même temps. Vous avez su en faire un spectacle saisissant, empreint de lyrisme mais sans trop. La description progresse vers l'apocalypse qui est aussi une apothéose : terrible et à la fois grandiose. Comme un feu d'artifice final.

Le quatrain que j'ai préféré :

"Sur une île oubliée au bout d'un long sommeil,
Le géant qui se tend douloureusement bâille
Et par sa plaie ouverte au tréfonds qui travaille
S'échappe la vapeur d'un sang or et vermeil."

Pour ergoter un peu ! Le vers qui suit me semble plus prosaïque :

"La nature a compris que rien n'est plus pareil" et le groupe "en cendres" me semble un peu éloigné du nom qu'il complète.

Mais j'ai apprécié l'image qui suit :

"Car dans l'aube alourdie à l'aplomb de la faille
Flottent les oiseaux noirs de veille de bataille"...

Que c'est beau !

Vous jouez avec l'homonymie de "en feu" et "Ô feu". Intéressant !

J'ai relu de nombreuses fois votre poème : juste pour le plaisir !

   BlaseSaintLuc   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Merci Oniris, je suis venue ici pour écrire et être lu, ma foi, je lis, je lis et j'en suis tout ravi, c'est le tonneau des danaïdes, c'est mon île au trésor, voici un poème de plus qui m'enflamme le cœur (image) vu le sujet. Bon, il y a les spécialistes, armés pour vous parler technique et puis les candides, qui trient entre les lectures ennuyeuses et les flambeaux du merveilleux, je classe, c'est vers dans la 2e catégorie.

   Miguel   
5/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà le classicisme dans toute sa majesté. On est dans la belle esthétique parnassienne qui excelle à la fois au lyrisme et à la description. Le sujet lui-même est classique, puisque les volcans hantent l'Antiquité. Il y a là quelque chose d'intemporel tout fait idoine à l'évocation de ces montagnes, qui peuvent un jour étouffer Pompei et un autre empêcher les avions de voler (car pour le temps géologique nos millénaires sont des jours ..." Je like, comme ils disent sur Facebook.

   jhc   
6/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
c'est du très bon. Le dieu forgeron chassé de l'Olympe. prosodie classique sans aucun doute. cela a été dit. Littré donne fusion en trois syllabes. feu en deux sens différents.
pourquoi le Pacifique en commentaire? ça devrait être l'Etna. Mais peu importe. Fions nous au texte.
mon préféré est le dernier tercet. comme il se doit.
et puis j'ai un faible pour le double sens (voir et vivre) dans le dernier vers.

   erratum   
31/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir, Virgo34 !

Alors qu'en ce moment le Kilauea, en Hawai'i, ravage une partie de l'île, ce sonnet parfait en prosodie vient à propos...
Belles images poétiques apocalyptiques...
Amicalement, D.G.

   Louison   
31/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je lis et je relis et je vois ce tableau magnifique et violent que vous brossez. Je n'aurais que des banalités à dire puisque je ne connais rien à la poésie, mais vos vers m'emmène dans cette île oubliée et j'admire la prosodie de ce poème.

Merci pour ce beau moment.

   Anonyme   
11/8/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Malgré la différence de sens, cette répétition de "feu" (me) dérange.
Pourtant ce sonnet est superbe de par sa prosodie, et son lyrisme (passion).
J'ai adoré !


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