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Poésie néo-classique
wancyrs : L'amante religieuse
 Publié le 21/12/11  -  12 commentaires  -  765 caractères  -  490 lectures    Autres textes du même auteur

Au fond d'elle Lucifer avait semé la rixe…


L'amante religieuse



C'était pour afficher une piété plus prolixe
Qu'un crucifix pendait sur sa poitrine subtile.
Elle allait guillerette, preste et toujours habile
Confirmer, sans détour, l'objet d'une idée fixe.

Au fond d'elle Lucifer avait semé la rixe :
Succomber sine die aux jouissances débiles
Ou s'encombrer des lois et conventions serviles,
Mais il était probant qu'elle penchait pour le X.

Les bras en croix, livrée au saigneur des pudeurs,
Elle songeait au travers qui depuis l'incitait
À s'adonner au mâle, en goûter les saveurs.

C'est au couvent Saint-Gall, sur un lit qui grinçait,
Que père Athanase lui parla du missionnaire,
Une homélie qu'il ne pouvait prêcher en chaire.


 
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   Anonyme   
21/12/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Bonsoir ! Si je comprends le thème, il s'agit ici d'une "sœur" qui jette sa cornette aux orties. Oui, pourquoi pas quand bien même les thèmes religieux sont à manipuler avec des pincettes par les temps qui courent.
Premier quatrain : Poitrine subtile (?) ... je ne vois pas à ce que cela correspond.
Second quatrain, le mot rixe ne semble pas ici être employé à bon escient ; rixe, dixit Larousse, querelle violente accompagnée de menaces.
Premier tercet : saigneur (?) des pudeurs... Je ne comprends pas à moins qu'il s'agisse de seigneur... et encore !
Globalement, au delà de ce que je viens de souligner, je trouve ce texte vraiment lourd et sans intérêt... Pour moi c'est une lecture à oublier le plus rapidement possible. Désolé !
Edit : Salut Wan... Tu me vois doublement désolé en constatant que tu es l'auteur de ce poème que j'ai quelque peu étrillé mais nous aurons certainement l'occasion d'en reparler.

   Anonyme   
3/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème me rappelle un peu - Le moine - de Lewis, mais en version nonne et en moins tourmenté quand même : )
J'aime bien ces rimes en "ix" qui ne sont sans doute pas des plus évidentes.
Le poème est d'ailleurs bien tourné et plutôt fluide malgré ses contraintes.
"Au fond d'elle Lucifer avait semé la rixe" est un vers qui me plait vraiment.
Une bonne lecture dans l'ensemble.

   Anonyme   
21/12/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Petit pamphlet sympathique! Le dernier tercet manque un peu de saveur.

   Meleagre   
21/12/2011
 a aimé ce texte 
Pas
La principale originalité de ce poème, à mon avis, c'est son titre. "L'amante religieuse" : ça annonce la couleur, et ça montre un certain humour, que je ne revois pas dans le corps du texte.
Le sujet en lui-même est un cliché irrévérencieux et anticlérical : une religieuse, en proie au désir, se donne à un prêtre. Ça a déjà été lu des centaines de fois, et c'est tellement plus savoureux quand c'est sous la plume de La Fontaine (celui des Contes, hein, pas des Fables).

Ici, le traitement de ce thème manque d'humour, d'originalité, de verve. Je trouve ce poème fade, et souvent maladroit.
Exemples de maladresses :
- beaucoup de mots à la rime semblent être choisis uniquement pour la rime :
une piété "prolixe" : qu'est-ce ?
une "poitrine subtile"
"jouissances débiles" : faut-il prendre débile au sens étymologique de faiblesse ?
"lois et conventions serviles" : le vœu de chasteté est plus qu'une convention, et ne fait pas pour autant du religieux un esclave
"guillerette, preste et toujours habile" : un peu redondant, c'est limite du remplissage
et surtout "le X" : entre le fait de désirer la jouissance et le X, il y a un fossé quand même !
- Sur la prosodie : je sais qu'on est en néo classique, mais faire une synérèse à "die" dans "succomber sine die", ça hérisse l'oreille du latiniste que je suis.

Je ne suis pas très convaincu par l'emploi des temps. Est-ce que ce poème suit l'ordre chronologique des événements, est-ce que les trois premières strophes racontent le trajet de la sœur jusque chez père Athanase, et la dernière raconte ce qu'il se passe entre eux ? Ce serait le plus logique. Mais il y a plusieurs entorses à ce déroulement.
- "Elle allait guillerette, preste et toujours habile" : j'avais l'impression que ces imparfaits indiquait une durée précise (la durée d'un trajet précis), mais ce "toujours" donne une idée de durée beaucoup plus longue, et ferait pencher vers un imparfait de description. Et ça ne s'accorde pas avec l'imminence d'un événement, suggérée par l'expression "elle allait ... confirmer, sans détour". Ce "toujours" et ce "sans détour" ne sont pas vraiment compatibles à mon goût.
- "il était probant qu'elle penchait pour le X." : avant, on parle d'un dilemme persistant, donc il faudrait mieux marquer "elle pencherait", à l'avenir (donc pendant la 4e strophe).
- "Elle songeait au travers qui depuis l'incitait" : depuis quoi ? L'emploi adverbial de "depuis" suppose qu'on a déjà précisé auparavant un événement ponctuel qui sert de référence temporelle. Ici, il n'en est rien. Ce premier tercet est-il antérieur ou simultané au 2e ? Autrement dit, est-ce déjà sur le lit du père Athanase qu'elle est "les bras en croix" ?

Qu'est-ce que ce "saigneur des pudeurs" ? Le détournement de "seigneur" est très (trop, pour moi) osé et irrévérencieux.
Le dernier tercet est peut-être le plus réussi, mais il ne suffit pas à sauver le reste du poème.

   Charivari   
21/12/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Salut Wan.
Bon, le texte m'a paru assez sympa. Quelques jeux de mots, "chaire - chair", "saigneur", "missionnaires", qui sont bienvenus, même si pas follement original, et un sujet "coquin" qui nous rappelle les chansons paillardes... Pas très original non plus, mais ça fait toujours sourire.

Par contre, je trouve qu'il y a pas mal de maladresses : "elle allait (..) preste et toujours habile" (pas bien compris), "confirmer l'objet d'une idée fixe" (un peu torturée la tournure), "lois serviles" (ce n'est pas la loi qui est servile, ce sont ceux qui doivent obéir), "il était probant que"... + ceux qui ont été relevés dans les coms antérieurs

   Anonyme   
21/12/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Je suis toujours déçu de voir certains thèmes, un peu troubles, passer du statut de potentielle caisse de TNT au rang combien plus inoffensif de pétard du quatorze juillet.

Ce que je veux dire c'est qu'avec un tel sujet, soit vous osiez toutes les licences, soit vous vous réfugiiez dans la farce obscène. En tout cas il ne fallait pas se fixer de limites, ni s'auto-censurer.

Mais comme vous avez décidé... de ne rien décider, on se retrouve avec quelque chose d'assez gratuit et de très peu sulfureux.

Vous devriez relire votre Sade, cher ami.

   LEVENARD   
22/12/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis venu là parce que ça râlait... voir un peu le pourquoi du comment.

Exercice de style sur une idée diablement bonne (à mon goût) et plutôt pas mal envoyée.
Je passe sur le non respect des règles classiques, on s'en fout pourvu qu'on ait l'ivresse et pas trop de débris de bouchons dans le flacon...
Là, ça vinaigre quand même un peu.
Les lois et conventions peuvent-elles être serviles ?... On peut à la rigueur se montrer servile en s'y pliant... J'avoue que je ne vois pas bien.
A bien y réfléchir, prolixe ?, poitrine "subtile" ?, débiles ?

Quant à la chute, elle est si proche de :
"Une homélie qu'il ne pouvait prêcher qu'en chair"
que je me demande comment elle n'est pas venue...
E

   Anonyme   
22/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ah, je vois pas le battement autour du mot servile hein. J'y reviens.

Le titre est de toute beauté. J'adore ce genre de contre sens :)

Alors, pour ta poésie... je suis d'abord particulièrement étonnée de te voir emprunter la route classique et nullement surprise que comme moi quand j'ai tenté, le résultat ne "convienne" pas aux puristes. Perso, j'adore ce type de détournement de genre, parce que tu sais que tu as un style qui tend plus vers le libre, la prose, tu as une poétique plus moderne que classique à la base, n'est-ce pas?
Par contre, le résultat est - comme avec mon Les regrets éplorés des lignes de nos mains - encore trop loin d'un classissisme absolu (comme peut l'être la poésie d'Alexandre par exemple). La poésie classique a une ambiance, un cachet que je ne retrouve pas ici. Mais ça ne m'empêche pas de trouver que c'est bien foutu.

L'utilisation des mots. Puisque je sais que nous nous y attachons tous les deux.
Moins convaincue par "poitrine subtile" qui me semble anti-sexué si tu voulais dire qu'elle n'avait pas de gros seins. J'aurais tenté gracile ou mobile ou un mot de ce genre, qui garde une image sexuée (si je suis pas claire tu sais où me trouver hein^^)
"Au fond d'elle" me semble spécial à l'oral... je sais pas quoi te proposer à la place par contre, En son fond me semble pire encore. Mais je pense que tu peux trouver plus imagé.
"Servile", puisqu'il faut y revenir. On est d'accord que ce sont les lois et conventions que tu qualifies de serviles. Je comprends très bien le sens que tu as voulu y donner. J'aurais penché pour asservissantes. C'est le second sens qui perturbe, on a tendance à le prendre au sens propre. Je pense qu'ici tu aurais pu le mettre entre "" genre "conventions serviles" ça l'aurait démystifié et aurait permis de comprendre une forme de néologisme dans le sens à en tirer. Enfin voilà quoi. Perso mnt ça me choque pas.
"Saigneur". YES! ça c'est mon petit youpie sur ton poème. Saigneur dans le sens qui perce l'hymen, on est bien d'accord? (sinon mes excuses)

J'adore la suite : "elle penchait pour le X. Les bras en croix." Joliment subtil et imagé. D'ailleurs je trouve les tercets assez bien foutus.

Donc dans sa globalité à part quelques petites choses qui moi ne me plaisent pas au niveau des mots que j'ai mis en exergue plus haut, je trouve que t'as fait un beau boulot. Pour tenter la chose (en silence la majeure partie du temps) je sais qu'il est très compliqué de passer au classique quand on vient du moderne, parce qu'on bride sa liberté créatrice. Et comme Larivière sur son Sonnet du sonné, je trouve que tu t'en sors avec les honneurs. Certes, le puriste y verra une tentative avortée, comme on peut le faire en moderne pour des rimes fortes en libre... mais moi j'applaudis l'essai méritant.

De plus, je viens clôturer sur ma passion pour les poèmes qui bousculent l'Eglise (pas Dieu hein, pas la religion forcément mais ses émissaires et leurs débordements souvent loin de la charité chrétienne) : un poème qui retourne la nonne est assez attirant de mon point de vue. Et je trouve que tu as relativement bien tourné ça.

Allez te prends pas la tête mon Chevalier noir, c'est en forgeant qu'on devient forgeron, continues à forger! ;)

   fouzh   
22/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
a part "poitrine subtile" qui coince un peu
j'aime tout le reste
sachant que se genre de théme fait toujours polemique
je me delecte quand un auteur s en empare
et joue comme tu le fait tres bien
avec les mots et surtout les idées puritaines....

j'adore le dernier passage,qui symbolise tres bien la bonne idée que tu a eu sur le choix du sujet....

bien sur ceux qui auront du mal avec le second degré devraient
trouvé cela impur et malveillant
alors que moi je trouve plutot marant et bien dans les moeurs de tout s'petit beaux mondes

   Miguel   
26/12/2011
Commentaire modéré

   LeopoldPartisan   
27/12/2011
Commentaire modéré

   Nachtzug   
30/1/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Bon c'est rigolo. Mais la langue reste en surface, on ne peut parler de création, encore moins d'art, il s'agit uniquement d'un récit linéaire dont le seul piquant réside dans le thème.

   Donaldo75   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Wan,

J'ai trouvé ce sonnet bien vu, avec une aisance dans la versification et surtout un ton de galopin; la lecture en est parfois jubilatoire, second degré et pourtant si réaliste. Il n'y a pas d'effets de style à deux balles, les trucs qui enlumlinent la poésie classique, la transforment en cire fatiguée alors que classique ne signifie pas ringard ou dépassé mais presque universel tellement la forme est adoptée.

"Au fond d'elle Lucifer avait semé la rixe :
Succomber sine die aux jouissances débiles
Ou s'encombrer des lois et conventions serviles,
Mais il était probant qu'elle penchait pour le X."

Ce quatrain se pose en emblème de mon commentaire.

Bravo !

Don

   papipoete   
25/12/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour cousin
Je vois un poème aux lignes ambigües ; d'un côté une religieuse, qui malgré le crucifix qui à Dieu la lie, a dans la tête et dans le creux des reins, une envie qui la chatouille ( Lucifer ? )
D'un autre côté un abbé, le père Athanase que la soutane n'empêche d'être un homme... dont le corps réagit au contact de la chair, dont il ne parle en chaire qu'en termes diaboliques !
Puis arrive ce qui devait arriver, les deux " enfants de Dieu ", se font " missionnaires "
NB c'est troublant et coquin à la fois ; et pose la question du péché de " chair ", aussi grave dans la pensée chrétienne ( hello madame Boutin ! ) que crime sur une fille iranienne dont les cheveux volent au vent...
Par rapport à ce crime joli, qu'est de le commettre au chaud de draps défaits, je reste pantois face à l'évolution de la société, où " mourir d'aimer " est toujours d'actualité et d'autre part quand un adulte commet l'irréparable sur un enfant, une femme qui ne consent.
" s'il suffisait d'aimer " chanta Céline Dion, ne pourrait-il chasser Lucifer de la tête, alors que seulement, deux êtres consentants s'aiment ?
Si ce père Athanase était épris d'amour, je lui donne ma bénédiction ! si la nonne n'était qu'une parmi tant d'autres, " à passer à la casserole ", je le maudis !
Le poème est quand à lui, bien troussé ( si j'ose dire ) et les scènes qui se déroulent, au fil des vers sont fort bien imagées.
mais la métrique fait défaut, passant de 13 à 12 pieds, classerait plutôt ce texte en " contemporain "


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