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Poésie libre
wancyrs : Mère d'Afrique
 Publié le 15/08/14  -  11 commentaires  -  1723 caractères  -  1060 lectures    Autres textes du même auteur

Femme noire, femme africaine, ô toi ma mère je pense à toi.

Camara Laye


Mère d'Afrique



Aussi majestueuse que le Kilimandjaro
Autant généreuse que les eaux du Nil
Je te vois encore vêtue de ce vieux sarrau
Tandis que tu me berces de ta voix de vinyle

Austère comme un kraal royal
Quand nous tes enfants
Magnifions ton amour loyal
Belle de ta silhouette voluptueuse
Ô binti ya Zambézi !*
Caresse-moi de tes mains affectueuses


Aussi calme que le Tanganyika,
Quand la hotte te plie l'échine,
Et que l'immense soleil paprika
Se voile de bambous de Chine,
Le pas alerte tu retournes des champs
Avant que la fatigue n'entame son chant

Courtisane de l'Égypte antique
Reine des trésors du Négus
Matrone des royaumes de l'affection,
Quand dans mes nuits je gravis les dunes du Sahara,
Que les tempêtes du Kalahari courent dans ma tête
Et que le Victoria chute de mes yeux
Tu es l'oasis qui m'abrite de ses palmiers-dattiers
Tu es l'oued où je vais m'abreuver


Mame ! Qui par des journées de soleil harassant
Laboures la terre nourricière
Tandis que les hommes cafres
Jettent leurs filets sur les eaux brunes du Congo

Mame ! Qui morte de fatigue le soir
Cuisines des mets aux goûts exquis
Dont les secrets ne se transmettent
Que de génération en génération

Mame !

Mon amour pour toi
N'a d'égal
Que les grands sommets de l’Atlas
Toi,
Ma gazelle du Sahel

Salamu mama ! Salamu mzazi !*


________________________________
* fille du Zambèze
* Mame : mère
* Salamu : Salut
* mzazi : femme qui a porté un enfant


 
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   Anonyme   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

L'amour d'une mère transparaît dans ce joli texte.Dans tous les pays
du monde la maman est une personne à part.
J'aime bien, entre autres :
Tandis que tu me berces de ta voix de vinyle

Quand ta hotte te plie l'échine

On sent le travail éreintant de la femme dans ces pays.

Bon rendu d'ensemble.

   Francis   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bel hommage à cette mère, modèle de courage. Elle donne la vie, nourrit, réconforte. Les mots m'ont transporté sur le continent africain pour un beau et émouvant voyage poétique.

   Lulu   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bel hommage à la maternité africaine.
J'aime beaucoup le mot "Mame", de même que "binti ya Zambézi". Vous avez bien fait de les garder plutôt que de les traduire dans votre poème.

J'aime particulièrement la troisième strophe dont je trouve que les rimes chantent plus que dans la première. Je n'ai pas trouvé joli "ta voix de vinyle". Il me semble que c'est un peu tiré par les cheveux, que vous recherchiez la rime.

J'ai aussi beaucoup aimé le possessif à la fin du poème :
"Mame !

Mon amour pour toi
N'a d'égal
Que les grands sommets de l’Atlas
Toi,
Ma gazelle du Sahel"
Il rend le poème encore plus attachant.

   troupi   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Wan.

Je viens de lire ton texte et j'y suis particulièrement sensible, quoi de plus émouvant que l'amour éprouvé pour une mère, mais sûrement aussi à cause des références (Kilimandjaro, eaux du Nil, Tanganyika, Sahara, Kalahari, Victoria, l’Atlas, Sahel.) Autant de lieux dont je suis imprégné, mais aussi ces nourritures offertes par des gens inconnus, qui ne possèdent rien d'autre que leur générosité et leur grandeur d'âme.
Tu racontes avec sincérité et cela se sent.
Merci pour cette lecture émouvante.
A bientôt Wan.

   Uranie76   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Si le célèbre poème africain "A ma mère" de Camara Laye finit par ses mots

"Femme des champs, femme des rivières
femme du grand fleuve, ô toi, ma mère je
pense à toi..."

Le poème ci-présent le perpétue comme un hommage, reprend la dernière image puissante et la colorie, la développe, l'ancre dans l'espace. Désormais ce ne n'est plus n'importe quel grand fleuve : C'est le Nil. Ce ne sont pas que des champs plats, l'auteur y ajoute du relief, de la majesté, de l'emphase ici à propos avec l'amour maternel : c'est le Kilimandjaro.

Le fleuve en aval, la montagne en amont, une matrice se met en place dès les premières images (je choisis ce mot aussi parce qu'il vient de "mater" mère), des vecteurs se dressent, décidés à nous orienter, porteurs de sens, d'images grouillantes de vie, qui vont nous semer partout dans le continent africain pour revenir à la source, à la mère, à la montagne, même si ce sera une autre montagne.

Première évocation : Le Kilimandjaro, cette montagne qui est loin d'être monolithique, elle est multiple à l'image de cette mère, elle est trois sommets à la fois : Shira, Mawenzi et Kibo. Ce que je verrais comme une multiplicité de facettes, comme ça pourrait être ses enfants, surtout lorsqu'on sait que Kibo est un jeune volcan tout récent.

La multiplicité de facettes sera elle étayée , tout le long du poème, mais essentiellement quand l'auteur citera à foison toute la force poignante de la géographie africaine pour l'illustrer généreusement : Le lac Tanganyika, le Sahara, le désert de Kalahari, Chutes Victoria, Egypte, Négus (Éthiopie), les oasis, les oued. Nous restons souvent dans l'eau, et les espaces les plus puissants, les plus larges, les plus grands. L'amour, la beauté et la majesté sont renforcées dans la noblesse du "Négus", "le royaume de l'affection".

L'eau, l'eau, et encore l'eau. Qui mieux qu'une créature africaine sait combien cette denrée est liée à la vie? Il n'y a rien de plus puissant comme analogie pour décrire un amour : source de vie.

Plus loin, en moins pregnant, l'analogie Mère/Montagne/rivière continuera à sourdre dans le poème mais en filigrane, exemple quand l'auteur écrit "Belle de ta silhouette voluptueuse", je pense à la croupe généreuse des africaines et donc à la fois encore à la silhouette voluptueuse du Kilimandjaro dont la base est élargie, les reins des femmes porteurs de hottes, qui roulent comme des cailloux portés par l'eau généreuse et mouvante, tout en rondeur.

comme un entonnoir, nous passons du vague au plus précis, nous passons du grandiose gigantesque comme la montagne africaine, le Nil, à un Kraal. Oui mais ce n'est pas n'importe quel Kraal, il est royal. Entre la montagne, la rivière et le kraal il y'a néanmoins un point commun qui les relie comme un fil : tous peuvent porter en leur sein un homme : il peut se réfugier dans le ventre du kilimandjaro, il peut se laisser envahir et porter par les eaux généreuses d'un fleuve, il trouve refuge dans le Kraal.

Le mot "abrite" illustre davantage l'image de la mère refuge :

Que les tempêtes du Kalahari courent dans ma tête
Et que le Victoria chute de mes yeux
Tu es l'oasis qui m'abrite de ses palmiers-dattiers
Tu es l'oued où je vais m'abreuver

L'oasis ne se contente pas d'abriter même, là où il y'a l'eau, donne la vie, mais aussi nourrit et abreuve. N'est pas tout cela une mère africaine? l'auteur l'appelle, l'invite, la prie à lui prodiguer de cet amour "caresse moi de tes mains affectueuses" comme affamé, à jamais assoiffé de cette affection.

Et je ne sais pourquoi en lisant cette suite de vers, je me dis que l'auteur ne saurait être qu'un homme tant cette fougue à une saveur oedipienne.

Côté images poétiques j'ai été sensible aux couleurs, aux coups de pinceaux, où le pigment n'est pas prodigué au compte goutte, nous sommes encore dans la générosité, loin des pastels et de la demi-mesure :
"Et que l'immense soleil paprika
Se voile de bambous de Chine"
C'est ça aussi l'Afrique, tout est accentué : les défauts et les qualités, la générosité jusque dans l'amour, comme si le soleil ardent a un effet de loupe incandescente. Il est paprika, il est rouge magma, on ne peut le confondre avec le soleil timide et voilé des contrées du nord.

J'aime aussi "Tandis que tu me berces de ta voix de vinyle", il y'a nostalgie, couleur noire, et pureté du son. Les voix de vinyle traversent le temps, et tournent dans nos têtes comme des ritournelles qui nous hantent éternellement.

L'auteur pour clore ce beau poème, rive son amour à la terre, à la montagne seulement, l'eau en a été dissociée, car l'eau emporte loin les choses, alors que la montagne ne change pas de place, son amour est enfin dressé, brandi, ancré comme les grands sommets de l'Atlas dans une belle litanie.

Ma fibre africaine (égyptienne et autres) a vibré d'une belle poésie qui a éclipsé d'une cime et demi la poésie de Camara Laye.

PS : ceci n'est que ma lecture, évidemment.


Edit : Mince j'ai mis très faible, je voulais mettre très fort, je m'en excuse.

   jaimme   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Salut Wancyrs,
le thème est beau: la mère, Afrique autant que femme. Mais je ne suis pas convaincu (et franchement ça m'énerve, car tu le sais, j'aime ce que tu fais). Là tu es tombé dans la facilité, autant dans la forme que pour le fond.
- forme: "Aussi, "autant généreuse", austère "comme", "aussi...que", "aussi calme que", "Que les tempêtes du Kalahari... Et que le Victoria..."; puis "Tu es" deux fois; "Mon amour pour toi N'a d'égal Que". Autant d'accroches peu poétiques.
- le fond: la femme africaine est honorée dans les rôles traditionnels: mère, cuisinière, calme, soumise, femme voluptueuse, agricultrice alors que les hommes pêchent (et chassent). Ok, tu soulignes qu'elle est harassée de fatigue, mais je ne sens pas la critique de son rôle social.
J'aime beaucoup la "voix de vinyle", le "soleil paprika", "Matrone des royaumes de l'affection", "que le Victoria chute de mes yeux".
Au plaisir de te lire!

   Anonyme   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Salut wan... Un très bel hommage à la Mama africaine dont on ne dira jamais assez le rôle primordial qu'elle joue sur ce continent.
Tu es le mieux placé de nous tous pour écrire ce genre de texte où percent l'émotion et la sincérité.
Ca c'est pour le fond auquel j'adhère sans réserve...
La forme, libre, aurait toutefois besoin (à mon avis) de quelques reprises...
J'aurais plutôt vu le vers 2 comme suit :
Généreuse comme les eaux du Nil... car cet autant me semble un peu lourd.
Pas trop aimé non plus la voix de vinyle, un mot qui semble arrivé là pour la rime...
Par contre tu as bien fait de conserver quelques passages en langage local...
Dernier point... Avant que la fatigue n'entame son chant
Ne serait-il pas judicieux de changer "son" par "ton" ?
Malgré quelques passages un tantinet grandiloquents :

Courtisane de l'Égypte antique
Reine des trésors du Négus
Matrone des royaumes de l'affection... etc.

...pour moi le fond l'emporte sur la forme...
Merci wan et bonne continuation.

   Robot   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Wancyrs,
Si le thème de l'hommage à la mère m'a paru tout à fait légitimé par le dévouement et le rôle important joué par la Mame, j'ai moins apprécié ma lecture de quelques passages que je trouve excessifs.
"Aussi majestueuse que le Kilimandjaro
Autant généreuse que les eaux du Nil" et d'autres...
Je t'explique mon ressenti:
je trouve que c'est l'honorer presque comme une déesse et je me sens alors trop éloigné de cette femme dont la majesté me paraît effrayante. Elle me devient inaccessible. Alors que par ailleurs dans des expressions plus modeste du texte elle m'apparaît comme si dévouée et si proche, mais surtout si quotidienne. Il y a la un décalage que je ne parviens pas à assimiler.
Je ne sais pas si j'arrive à te dire clairement ma perception. Globalement, par contre, je trouve ce texte très bien écrit.

   Ellon   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Superbe. Très bien écrit. Tu as bien su nous faire partager cet amour africain, qui m'a fait fait voyager de surcroit. Par contre tu as fais des rimes lors des 3 premières strophes et non après. Est ce volontaire ? J'ai juste un peu tiqué en lisant " dont les secrets ne se transmettent que de génération en génération " par l'écriture un peu plus faible au moins la redondance du mot génération.

Ellon

   Louis   
16/8/2014
Bel hommage à une mère africaine, qui est en même temps mère Afrique.
Cette mère épouse les contrastes, les reliefs, les formes et les couleurs de tout un continent. Elle semble modelée par la terre où elle vit.
Terre et mère semblent ne faire qu'un, à la nuance près que la mère est surtout du côté de ce qui porte remède aux rigueurs de la terre ; elle est surtout du côté de l'eau, source de vie, oasis, oued dans le désert.

« Aussi majestueuse que le Kilimandjaro », elle en a sa grandeur dans la vie sociale africaine ; elle en a sa superbe, son port altier, sa noblesse. La tête haute et sur la tête bien souvent, de hauts paniers, des fagots de bois...
« Autant généreuse que les eaux du Nil » : nourricière comme les eaux du fleuve, porteuse d'eau bien souvent, elle cultive les terres, nourrit toute la famille.
Elle tient de la montagne et du fleuve, à la fois ferme et solide comme les roches montagneuses, coulante comme un cours d'eau.
Mère protectrice, mère revivifiante, à laquelle ses enfants ont recours dans les difficultés de la vie, « recours » dans tout ce qui s'entend dans ce mot.
L'émotion pour cette mère et pour cette belle terre africaine est communicative, merci wancyrs de nous la faire partager.

   leni   
17/8/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonsoir wancrys
ton texte me touche j'ai craqué à la fin Les images qui s'enchainent font référence à Ta culture elles peuvent de ce fait nous apparaitre
un peu distantes Elles sont d'une infinie pudeur mais là je suis touché à coeur:

Mame !

Mon amour pour toi
N'a d'égal
Que les grands sommets de l’Atlas
Toi,
Ma gazelle du Sahel

Salamu mama ! Salamu mzazi !*
merci salut à toi Leni


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