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Poésie contemporaine
WildPath : Fusion en noir
 Publié le 03/05/18  -  7 commentaires  -  713 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Je m'habille de noir... et lui et moi nous ressemblons assez...


Fusion en noir



Superbe au jour naissant, noir bleuté de l'airelle,
Il donne sa mesure et siffle boute-en-train.
Si l’on ne peut le voir c’est qu’il est anodin :
Sous couvert d'un buisson à mimer il excelle.

Flûte sombre au matin brode un tableau dentelle.
De sa composition a germé le destin :
Devenir un Humain, du genre baladin,
Et sans prise de bec, charmer la jouvencelle.

Sitôt que la clarté eut revêtu la nuit,
J’en franchissais le seuil, évitant bien tout bruit
Pour ne pas déranger les hôtes de Morphée.

Au bout de la venelle où fleurit un lilas,
Je l’ai vu, majesté dans sa robe moirée...
Un merle s’affairait à chasser son repas.


 
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   papipoete   
3/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour WildPath
" superbe au jour naissant ", il compose pour se donner un genre humain ; le soir venu, je le cherche, il est là " tout en majesté, dans sa robe moirée ", le MERLE .
NB j'écrivis un jour un hommage à cet emplumé, me faisant songer à un bavard causant le matin avec un voisin ( que vas-tu faire aujourd'hui ? ) et le soir venu ( alors, as-tu passé une bonne journée ? ), et tout cela à 100 m de distance, avec des phrases richement illustrées !
Dans la première strophe, vous m'étonnez pourtant, car rarement le merle se cache pour entrer en récital ; il se perche plutôt bien en vue en haut d'un poteau, comme pour " avoir du réseau " et tchate avec son ami ...
sonnet " contemporain " ? les rimes " train/din " peut-être ?

   Anonyme   
3/5/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
La rencontre matinale avec un merle.
Voilà un sujet de poème. L'idée est originale.
Mais mettre en poésie.... c'est plus difficile sans tomber dans la soupe au lait.
Vous ne vous en tirez pas mal. Mais je suis désolé, j'aime trop les merles (qui en ce moment emplissent mon espace sonore par les portes et fenêtre grandes ouvertes).

Plus original et plus savoureux aurit été de faire écrire le poème par le merle qui tombe sur vous pieds nus en pyjama...

   Anonyme   
3/5/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour

Le final est surprenant car je ne m'attendais pas à découvrir
le portrait d'un merle avec tout ce qui précède ce dernier vers.

Un bon premier vers puis j'aurais mis une virgule après siffle,
Je ne trouve pas l'adjectif anodin d'un meilleur cru.
Le vers 4 du premier quatrain est bien tortueux.

La flûte sombre est belle mais le reste du vers fait petit nègre.
Le reste du quatrain est sans grand intérêt.

Malgré son hiatus, j'aime bien le premier vers du premier tercet.
Le deuxième est vide de sens mais le troisième remonte un peu
l'ensemble.
Le second tercet est sûrement le meilleur de ce texte.

Au final, à reprendre en gardant les idées originales.

   Anje   
3/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien aimé ce petit sonnet contemporain qui me semblait chanter un sansonnet plutôt qu'un merle. La chute bien amenée culbuta mon idée conçue au quatrième vers. Je n'ai par contre pas trouvé la fusion annoncée.
Un travail sérieux pour une description légère et sifflotante.

   Anonyme   
3/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Une écriture sobre, sans fioritures, un sonnet qui met en scène le merle et son chant mélodieux " Flûte sombre au matin brode un tableau dentelle ".

" Sitôt que la clarté eut revêtu la nuit " l'oxymore est intéressant.
Ce qu'on peut lui souhaiter c'est justement de ne pas " Devenir un Humain ".

Une lecture agréable.

   BlaseSaintLuc   
3/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Moi, je dis que le merle est fort bien habillé, c'est construit, ce chant-là s'écoute fort bien, ce sonnet contemporain est sérieux, l'auteur l'est moins (ça me plaît) sifflotant son air, l'air de rien, léger comme j'aime.

   jfmoods   
4/5/2018
Ce sonnet en alexandrins est à rimes embrassées, suivies et croisées, suffisantes et pauvres, majoritairement masculines.

J'aurais mis une virgule après "siffle", au vers 2, et une virgule à l'hémistiche des vers 3 et 4. Je n'aurais pas mis de virgule à l'hémistiche du vers 8.

Le vers 10 est problématique. En effet, le passé antérieur du vers 9 ("eut revêtu") prépare une action qui n'a lieu qu'une fois, ce qui exclut l'imparfait et impose le passé simple. Or, le passé simple est "franchit", ce qui oblige à remanier le vers.

On pourrait, par exemple, imaginer le tercet sous cette forme...

Sitôt que la clarté eut revêtu la nuit,
J’en franchis le doux seuil, me gardant de tout bruit
Pour ne pas déranger les hôtes de Morphée.

Même si un jeu d'identification, préparé par le titre ("Fusion en noir"), s'esquisse (entête : "Je m'habille de noir" / majuscule élective : "Devenir un Humain"), le mystère est entretenu jusqu'au dernier vers (couleur : "noir bleuté de l'airelle", pronom personnel : "il" x 2, métaphore : "Flûte sombre", personnification : "majesté dans sa robe moirée").

Il existe évidemment une analogie entre le poète et ce merle, finalement révélé.

Tous deux occupent la même fonction : enchanter un auditoire.

Tous deux sont créateurs de mélodies (image du délicat tissu sonore : "brode un tableau dentelle") et séducteurs invétérés ("charmer la jouvencelle").

Chacun à sa manière pratique la maraude ("s’affairait à chasser son repas"), nourrit son art du chant du monde ("à mimer il excelle").

Merci pour ce partage !


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