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Poésie contemporaine
Yannick : 29 octobre
 Publié le 18/11/21  -  6 commentaires  -  717 caractères  -  152 lectures    Autres textes du même auteur

Ce poème relate une vision personnelle et factuelle de l'attentat qui a eu lieu à la basilique de Nice le 29 octobre 2020 et est un hommage aux trois victimes.
Ma compagne, de par son métier, est intervenue ce jour-là et est restée jusqu'aujourd'hui marquée par cette journée.


29 octobre



Au petit matin, la nuit tombe sur la ville,
Lame grise sur cité bleue,
L’étendard haineux rend le monde stérile,
Larmes, cris, peur : joie des fous de Dieu.

Les tirs claquent entre les vitraux,
Les hommes preux abattent le lâche,
L’insouciance tombe de haut :
Les corps finissent sous une bâche.

La panique gagne les esprits,
Douleur, incompréhension, souvenir exécrable,
Dans le cœur des Hommes, amour en sursis :
On en deviendrait tout aussi misérables.

Plus tard, sous le porche, une gerbe déposée,
Dans la foule éloignée, multiples étreintes,
Du sang a coulé dans le bénitier :
Ici, trois bougies se sont éteintes.


 
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   poldutor   
11/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour
Merci d'avoir avec ce poème rappelé le souvenir douloureux de cette attaque des "lâches de Dieu".
Tuer des innocents désarmés, quelle gloire !
Vous avez bien exprimé le désarroi des témoins et la tentation de se
conduire comme les assassins :

"Douleur, incompréhension, souvenir exécrable,
Dans le cœur des Hommes, amour en sursis :
On en deviendrait tout aussi misérables"

Ces "moins qu'humains" attirent l'opprobre sur une communauté qui ne demande qu'a vivre dans la paix.

J'ai bien aimé les deux derniers vers :

"Du sang a coulé dans le bénitier :
Trois bougies se sont éteintes"

Cordialement.
poldutor en E.L

   papipoete   
12/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
contemporain
On parle à qui nous prête l'oreille, de ce que l'on veut exorciser, quand on revient de l'enfer ; mais l'écrire en vers poétiques, peut faire pénétrer au fond du coeur des images terribles, que les mots se savent pas décrire !
Dans la maison de Dieu, une lame grise ôta 3 vies ; leur sang vint souiller le bénitier, où l'on célèbre un jour d'une vie qui commence, sous les traits d'un bébé... Le courage des uns permit d'écraser la lâcheté d'autre, mais dans une page du livre saint, s'écrivit un moment à l'encre rouge...
la 3e strophe montre cet état de torpeur, quand face à " l'exécrable il suffirait de presque rien, pour devenir tout aussi misérable ! "
Votre texte est un peu " prosaïque ", mais il contient l'essentiel de ce que ce jour noir fut dans la ville bleue...
papipoète

   Vincent   
18/11/2021
Bonjour

je ferais remarquer que votre texte peut être perçu

selon sa sensibilité politique surtout à un moment

où certains reprochent à d'autres un certain relâchement

   Marite   
18/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très difficile de composer un poème sur ce genre d'évènement dramatique. Pourtant j'ai trouvé que les mots choisis et le rythme de chaque strophe s'accordent au récit.
Réveil et prise de conscience douloureuse dans les deux premiers quatrains puis, saccadées et désaccordées, les pensées se bousculent dans le troisième. Les quatre vers de conclusion témoignent des derniers soubresauts avant le glissement dans la stupeur et la résignation

   Myo   
18/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une violence qui claque comme ces mots, ces phrases concises qui mettent le doigt sur la douleur, l'incompréhension, la déchirure d'une cruelle réalité.

Bien sûr, il est difficile de mesurer l'étendue du traumatisme vécu mais vos mots l'expriment avec force.
Aucune cause ne peut justifier cela...

   Miguel   
18/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La nuit qui tombe au matin, le sang dans le bénitier, les bougies éteintes, trois mots terribles pour définir la joie des fous de Dieu ... des images fortes parmi des mots simples, une émotion d'autant plus prégnante qu'elle est contenue, l'art de faire sublime avec de la simplicité. On ne pouvait traiter le sujet avec plus de dignité.


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